Le meilleur du meilleur esprit du Grand Siècle.
Le cardinal de Retz a laissé dans l'histoire le souvenir d'un trublion et ses Mémoires passent pour un bréviaire de subversion. Depuis longtemps on leur emprunte, sans toujours les avoir lus, des formules utilisables à toutes fins, qu'on se transmet en les déformant. Or les maximes dont il a émaillé le récit de sa vie valent beaucoup mieux que cela. Détachées de leur contexte et regroupées, elles offrent en raccourci des vues pénétrantes et originales sur les hommes, le gouvernement, l'action politique. Elles sont aussi un miroir où se réfléchit le visage d'un homme dont la carrière fut un échec retentissant, mais qui sut en tirer les leçons et les mettre en forme dans un style qui a la fermeté et la souplesse de l'acier.
C'est ainsi que Simone Bertière nous présente son anthologie de plus de 250 maximes, tirées des Mémoires du cardinal : un vade-mecum pour candidat à des fonctions officielles autant qu'un recueil de férocités jubilatoires ponctuées de leçons de sagesse universelle. Un régal...
Cette nouvelle édition de Retz est très attendue, car les Mémoires et La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque ne se trouvent plus en librairie depuis longtemps. Elle contient l'essentiel de l'oeuvre. Le texte a été établi d'après les manuscrits ou des copies exécutées à la demande du cardinal de Retz. Il est d'ailleurs rare, pour des textes du XVII? siècle, que l'on dispose d'autant de manuscrits. Voici le sommaire de ce volume : Introduction, chronologie de la vie de Retz. Bibliographie. La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (1665). Pamphlets. Mémoires. Appendices : Histoire de la conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (1682). Avis désintéressé sur la conduite de Monseigneur le Coadjuteur. Notices. notes et variantes. Cartes. Index.
Autrefois, ce n'était pas comme maintenant ; les premiers ministres manqués faisaient de grands mémorialistes, et même de grands écrivains tout court : Retz, Saint-Simon, Chateaubriand. Retz a d'ailleurs été cardinal-archevêque de Paris, et l'un des principaux meneurs de la Fronde, l'anti Mazarin. Ses Mémoires, qu'il rédige à plus de soixante ans, vers 1675-1676, à la demande de ses amis (dont Mme de Sévigné), sont l'autobiographie d'un homme politique en pleine guerre civile. Il prend sa revanche sur les déboires d'une existence «agitée par tant d'aventures différentes».Il en revit les grandes étapes en une sorte de rêve éveillé. L'allégresse du récit, l'évocation colorée des événements, la pénétration psychologique, par-dessus tout, le style varié, drôle, parfois méchant, en font un texte majeur de notre littérature et un modèle pour la pensée et pour l'action.
À suivre ses Mémoires, le cardinal de Retz, ce " petit Catilina ", ce " génie de la propagande ", n'aurait écrit que sept mazarinades ! Ses contemporains les mieux informés n'ont pourtant jamais douté qu'il ait, avec son équipe de presse, publié d'autres libelles.
Les historiens non plus, et ils en ont apporté la démonstration. Cet ouvrage présente les vingt et un libelles retziens publiés de 1649, au coeur des troubles de la minorité de Louis XIV, à 1657 durant sa Fronde épiscopale : voici le pamphlétaire qui caricature, dénigre et ridiculise tour à tour la Reine, le duc d'Orléans, Mazarin, Condé, Beaufort, Chavigny... Voici l'archevêque qui plaide sa cause, et l'homme d'Etat combattant la politique de Mazarin, son éternel ennemi.
Les libelles, dont beaucoup ignorés des lecteurs des Mémoires, sont pourtant à leur genèse : mêmes figures autobiographiques, mêmes cibles, mêmes traits d'écriture. Prémisses de sa fameuse galerie de portraits, les libelles du cardinal de Retz révèlent l'ampleur et la variété de ses dons de polémiste. Ces étonnants documents historiques et littéraires jettent un nouveau jour sur l'histoire de sa vie.
La langue de Retz offre un champ d'étude aussi vaste que celui de sa vie mouvementée, de ses idées ou de son style. Au XVIIe siècle, le français n'était pas encore fixé. Une grande diversité s'était instaurée en ce qui concerne la ponctuation, l'orthographe, la grammaire ou le vocabulaire. Les deux premières n'ont pas fait jusqu'ici l'objet de recherches suffisamment approfondies dans les oeuvres du Cardinal, à partir des originaux, et d'un point de vue diachronique. Le manuscrit autographe de ses Mémoires est resté trop longtemps dans l'ombre. S'agissant de la grammaire et du vocabulaire, il était nécessaire de les considérer également dans une perspective historique et comparative, par rapport aux pratiques des écrivains d'alors, ainsi qu'aux réflexions des grammairiens et des critiques de l'époque. À la différence des Remarques grammaticales d'A. Régnier, au T. X de l'édition des G.E.F., qui ne juge la langue de l'auteur qu'au regard du français actuel, une telle optique permet d'apprécier véritablement l'originalité de Retz sur le plan linguistique. Elle révèle en quoi, à certains égards, il est encore tributaire du XVIe siècle, tandis qu'à d'autres, il s'en écarte pour accéder, bien mieux que la plupart de ses contemporains, à la modernité du classicisme.
Ponctuation, orthographe, grammaire, glossaire, reprod. de manuscrits, doc. annexes, bibliog, index général, des thèmes, personnes, lieux par J. Delon.
Réunissant La Conjuration du comte de Fiesque et les Mémoires, l'édition de Simone Bertière met en évidence l'appropriation du genre des mémoires par le cardinal de Retz. Même si le récit du conspirationniste génois reste encore très fidèle à la tradition latine, il prend des allures d'épure et permet de dénoncer, derrière le fait divers italien, la situation française. Les deux oeuvres développent une conception personnelle et moderne de l'Histoire et de l'action politique, régies par le hasard plus que par la Providence. Une ironie subtile pointe la faiblesse fondamentale des hommes, même « les plus illustres », soulignant que les meilleurs stratèges peuvent échouer et que les jugements des historiens et de la postérité demeurent incertains.
Les oeuvres présentées dans ce volume relèvent de la polémique, la Conjuration de Fiesque moins directement que les Pamphlets. En justifiant, à l'inverse des historiens qui l'ont précédé, la révolte génoise de 1547 contre Doria, Retz érige son instigateur, Jean-Louis de Fiesque, en héros de la liberté. Cet écrit de jeunesse, hostile en filigrane à Richelieu, courut longtemps sous le manteau en manuscrits anonymes et ne fut imprimé que bien plus tard. Les circonstances de sa création et de ses parutions demeurent hypothétiques.
Retz s'impliqua dans la guerre des libelles de la Fronde en prenant la plume, mais il dut également solliciter son équipe de presse, d'où les problèmes d'attribution. La Conjuration de Fiesque et les Pamphlets ont joué un rôle important dans sa formation littéraire. En relatant les péripéties de la conspiration italienne, il s'exerça au genre du récit historique orné, dans la tradition de l'historiographie classique, de portraits, de harangues et de sentences. Les libelles frondeurs l'initièrent aux subtils déguisements de l'apologie personnelle, au maniement de la dialectique, de l'éloge et de l'ironie. Les variations sur les thèmes de l'arbitraire et de la tyrannie, de l'héroïsme et du désintéressement, communes aux deux oeuvres, ont contribué à façonner le personnage de grand seigneur qu'au soir de sa vie il s'était plu à camper devant la postérité.
Après avoir enseigné les Lettres dans le Second degré, Jacques Delon a exercé la profession de chef d'établissement. Il a écrit plusieurs articles sur la littérature du XVIIe siècle. Sa thèse de doctorat d'État sur Le Cardinal de Retz orateur a été publiée en 1989.
Les Mémoires du cardinal de Retz exemplifient tout en le renouvelant ce genre littéraire. Employant la première personne, il crée une connivence, inédite pour un grand seigneur, avec le lecteur. Dans ce récit aux confins de l'histoire et de l'autobiographie, il charme par le ton vif et brillant avec lequel il peint le portrait sans concession de ses contemporains, comme le sien. Il revit les grandes étapes de son existence sur la scène littéraire, s'assurant ainsi par le récit de son échec la renommée posthume que l'action lui a refusé. Moraliste, l'observation des caractères se double chez lui d'une analyse, souvent humoristique, des moeurs. Le riche appareil critique de Simone Bertière permet de saisir les enjeux historiques propres à cet acteur malheureux de la Fronde.
Le tome V des oeuvres Complètes de Retz se rapporte à sa correspondance sur les Affaires d'Angleterre et sur les Affaires de Rome. Pendant son exil, le Cardinal conseilla secrètement Charles II, lui promettant l'appui du pape pour l'aider à recouvrer son trône puis rétablir le catholicisme en Angleterre. De son accommodement avec Louis XIV et de ses missions diplomatiques auprès du Saint-Siège, résultent d'abondants échanges épistolaires sur divers sujets : litiges politiques et religieux, querelles doctrinales, conclaves ; ou démarches plus personnelles : projet de démission du cardinalat, interventions au côté de Rancé pour la réforme de Cîteaux, prises de position sur la Régale et le Formulaire. À l'image de l'ancien Frondeur se substitue celle d'un diplomate avisé, au talent d'écriture incomparable : perspective nouvelle, susceptible de renouveler considérablement l'approche de la vie, de l'oeuvre, et de la personnalité de Retz.
Les tomes VIII et IX de cette édition des OEuvres complètes du cardinal de Retz correspondent aux Mémoires. Faisant suite aux volumes consacrés à tous ses autres ouvrages, ils bénéficient d'un éclairage rétrospectif riche d'enseignements au plan du contenu et à celui de la forme. Tout en mettant à profit de multiples parutions sur l'auteur, anciennes ou plus récentes, ils tentent de ré pondre à des questions ponctuelles restées jusqu'ici sans réponse, comme les interrogations suscitées par l'esturgeon monstrueux cap turé, selon Retz, le jour de sa naissance, les circonstances de sa mort jugées particulièrement funestes par Mme de Sévigné, ou l'énigme du Colisée dans lequel Mazarin aurait appris à tricher. Sur des problèmes plus généraux, des solutions étayées d'arguments nouveaux sont avancées : la mémorisation de Mémoires en latin, l'identité de la mystérieuse destinataire et, par voie de conséquence, l'origine de la copie manuscrite ayant servi à la première impression de l'ouvrage.
La présentation du texte a été renouvelée afin de le rendre plus accessible. Formant un bloc massif, peu aéré, divisé seulement en trois grandes parties, les Mémoires ne sont pas d'un abord aisé. Cette édition a pris le parti, sans rompre le rythme de la narration, d'y insérer, au fil des pages, de brefs sommaires introductifs aisément consultables ensuite grâce à la table analytique.
Après avoir enseigné les Lettres dans le Second degré, Jacques Delon a exercé la profession de chef d'établissement. Il a écrit plusieurs articles sur la littérature du XVIIe siècle. Sa thèse de doctorat d'État sur Le Cardinal de Retz orateur a été publiée en 1989.
Ce deuxième volume des Mémoires de Retz, t. IX de ses oeuvres complètes, n'est pas moins fertile que le précédent en anecdotes racontées avec brio, assorties d'analyses et de maximes pénétrantes. Après le blocus de Paris et l'échec de la Fronde parlementaire, le Coadjuteur se fixe comme objectif, dès janvier 1650, l'accession à la dignité cardinalice. Elle lui permettrait, croyait-il, de rivaliser avec Mazarin. De là ces revirements successifs d'alliances, d'apparence brouillonne mais en réalité très calculés, tantôt contre la cour, tantôt de concert avec elle. Anne d'Autriche l'ayant proposé pour le cardinalat, en septembre 1651, il est promu par Innocent X, le 19 février 1652. Toutefois, la pourpre ne le protège pas de l'animosité de Mazarin qui le fait emprisonner en décembre de la même année au donjon de Vincennes. Transféré au château de Nantes, il s'en échappe, le 8 août 1654. Un long voyage semé d'aventures pittoresques le conduit de Bretagne en Espagne puis à Rome via la Méditerranée. En 1655, il participe efficacement à l'élection d'Alexandre VII. Son récit s'arrête à ce dernier succès. Pour la période de 1651 jusqu'à cette date, la présente édition a bénéficié des informations circonstanciées du Manuscrit inédit de Charrier. L'Histoire du conclave d'Alexandre VII de Goureau, conclaviste du cardinal Grimaldi, constitue également un précieux témoignage, jusqu'ici anonyme et partiellement inédit.
QUAND LE PEUPLE CROIT TOUT POUVOIR HASARDER, IL N'EST RIEN QU'IL NE PUIISE ACCOMPLIR "Je donnai mes ordres en deux paroles, et ils furent exécutés en deux moments" Le mouvement fut comme un incendie subit et violent, qui se prit du Pont-Neuf à toute la ville. Tout le monde, sans exception, prit les armes. L'on voyait des enfants de cinq et six ans avec les poignards à la main ; on voyait les mères qui les leur apportaient elles-mêmes. Il y eut dans Paris plus de douze cents barricades en moins de deux heures, bordées de drapeaux et de toutes les armes que la Ligue avait laissées entières... Tout le monde cria : «Vive le Roi !»mais l'écho répondit : «Point de Mazarin ! »" Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, joua un rôle primordial, quoique sinueux, dans les troubles de la Fronde (1648-1652).
Par ambition plus que par conviction, il mit d'abord son réseau d'abbés et de libellistes, de spadassins et de libertins au service du parti parlementaire en lutte contre Mazarin. Il saisit l'occasion, dans ces instants séditieux, de déployer son goût de l'intrigue, ne se fiant qu'à sa redoutable finesse. Le récit de l'insurrection initiale du 26 août 1648, qui vit le peuple de Paris en imposer au pouvoir royal, est le plus captivant morceau de ses Mémoires, copieusement lardés d'anecdotes historiques et de maximes politiques qui ont fait sa seule gloire : celle d'un conteur hors-pair, plus pénétrant que sage.
Supplément à la correspondance / par Claude Cochin http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k52426
Mémoires de monsieur le Cardinal de Retz. Tome 1 Date de l'édition originale : 1717 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
Oeuvres du cardinal de Retz ; 10. Lexique de la langue du Cardinal de Retz. Tome 10 / avec une introd. grammaticale par M. Louis-Adolphe Regnier Date de l'édition originale : 1896 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
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La Correspondance de Retz sur ses Affaires privées comporte quatre parties distinctes. La première concerne les recommandations adressées à l'abbé Paris auquel il avait d'abord confié ses affaires dans les premières années de son installation à Commercy. Il tentait alors de concilier son goût du faste avec un lourd passif financier. La seconde, plus abondante, se rapporte aux directives envoyées à Étienne de La Fons, son nouvel intendant. Elle a trait à l'administration temporelle de son abbaye de Saint-Denis ; elle retrace les sacrifices auxquels il dut consentir pour désintéresser ses innombrables créanciers, rétribuer ses serviteurs et ses anciens partisans. La troisième se caractérise par une extrême variété de destinataires et de sujets : civilités d'usage, sollicitations diverses pour lui-même ou pour des particuliers, lettres de recommandation. La dernière regroupe des lettres (inédites) de ses amis, de ses serviteurs, ou de créanciers s'adressant directement à lui ou à La Fons.
Cette Correspondance présente un intérêt biographique primordial par comparaison avec le personnage de grand seigneur qu'il campe dans ses Mémoires. Ses apartés, ses confidences, dans des écrits qu'il ne destinait pas à la publication, fournissent de précieuses indications sur la personnalité, si contradictoire au premier abord, de l'auteur à la fois le plus emblématique et le plus original du xviie siècle. Son art épistolaire offre une étonnante diversité de styles.