« SuperK », le maître incontesté de la Realpolitik Digne successeur de Talleyrand et de Metternich, Henry Kissinger, jeune juif allemand réfugié à New York, est devenu l'un des plus grands acteurs de la politique étrangère du xxe siècle. Virtuose de la diplomatie, il permit, par sa stratégie intrépide, en pleine guerre froide et aux côtés de Richard Nixon, le retournement de la Chine et l'entrée dans un nouvel ordre international.
Théoricien et praticien de la diplomatie de l'équilibre, il négocia la paix au Vietnam, les premiers règlements israélo-arabes et la limitation des armements avec Moscou.
Avec tout son talent, Charles Zorgbibe nous fait redécouvrir l'itinéraire de ce personnage riche et complexe. Une véritable légende.
À travers seize portraits inoubliables, Charles Zorgbibe nous révèle - ou nous rappelle - l'action secrète des éminences grises, ces hommes qui dans l'ombre des puissants ont, pour une part souvent déterminante, façonné le monde où nous vivons.
Pleins feux sur les figures de l'ombre.
Si la politique est un théâtre, le rôle d'éminence grise est l'un des plus convoités. L'expression remonte au règne de Louis XIII, où elle désigna le père Joseph, conseiller officieux du cardinal de Richelieu.
Elle franchit ensuite les frontières, en Allemagne pour désigner le baron Holstein, proche du Kaiser Guillaume II, ou aux États-Unis pour qualifier Harry Hopkins, " le Raspoutine de la Maison Blanche ". Mais elle a aussi pu s'appliquer, ponctuellement, à des figures aussi variées que Beaumarchais, Rudyard Kipling, André Gide ou encore Jean Monnet.
Il fallait tout le talent de Charles Zorgbibe pour nous dévoiler, en seize portraits brillants, vifs et savoureux, l'action discrète de ces personnages qui, dans l'ombre des puissants, ont infléchi le cours de l'Histoire et contribué à façonner notre monde.
La France : musée des formes politiques. Monarchies, républiques, empires, un foisonnement constitutionnel qui révèle l'instabilité politique d'une nation aux fortes passions idéologiques et la recherche permanente du contrat social idéal.
La France ou le grand laboratoire des régimes politiques...
Lui faut-il un monarque ou un président ? Une assemblée ou deux ? Un suffrage censitaire ou universel ? Un vote unique ou à plusieurs tours ? Des parlementaires insurgés ou godillots ? Un élu providentiel ou des partis dominateurs ? Des consultations référendaires ou des juges suprêmes ? De charte en loi fondamentale et en constitution, des États généraux de 1789 aux Cahiers de doléances de 2019, la France n'en finit pas de définir et redéfinir la règle commune.
Comment sacrer la volonté populaire ? Comment organiser la représentation nationale ? Comment permettre au pouvoir exécutif de tenir et de se maintenir ? Et comment comparer cette genèse française perpétuellement recommencée aux modèles qui ont prévalu à l'étranger ?
Charles Zorgbibe décrypte avec savoir et passion la chronique mouvementée d'un pays qui, depuis la décapitation de Louis XVI, a connu pas moins de onze constitutions écrites. Passant du temps des révolutions au temps des restaurations, du cycle des superpositions au cycle des synthèses, c'est cette quête éperdue qu'il retrace. Sur deux siècles et demi, la France aura blâmé les rois, acclamé les empereurs, proclamé les républiques sans toujours éviter les dictatures et pour voir, lors de chaque grand rendez-vous électoral, revenir le fantôme de la démocratie directe.
Peuple politique par excellence, les Français ne cessent d'inventer leur être pour continuer de réinventer leur devenir.
Cette somme capitale, brossée à la manière d'une fresque historique, leur tend le plus parfait des miroirs.
Un étrange imbroglio la situation la plus confuse, l'intrigue la plus complexe de la Deuxième guerre mondiale. En 1940, Franklin Roosevelt maintient les relations diplomatiques des États-Unis avec Vichy; il adresse conseils et mises en garde à Philippe Pétain, nomme comme ambassadeur auprès de lui l'un de ses proches, l'amiral Leahy, et se refuse à tout contact avec de Gaulle. En 1942, les généraux américains, au lendemain de leur débarquement en Afrique du Nord, établissent à Alger un régime vichyste sous protectorat des États-Unis, tandis que les résistants qui ont aidé les Alliés sont internés dans les confins sahariens.
Sur cet épisode surprenant de l'histoire contemporaine, L'Imbroglio propose une enquête, une reconstitution des événements, de Washington à Vichy et à Alger. Le récit marie les dialogues (authentiques) au ton vif des principaux acteurs à la précision des analyses géopolitiques. Il montre comment la presse anglo-américaine, alertée par ses correspondants à Alger, va susciter un retournement de l'opinion publique aux États-Unis et mettre en difficulté Roosevelt.
Fondateur du sionisme politique, l'autrichien theodor herzl (1860-1904) est le grand précurseur de l'etat d'israël.
Journaliste renommé et dramaturge à succès, ce viennois de la belle epoque a lancé la marche vers un " foyer national juif " à travers deux actes fondateurs : la publication du manifeste l'etat des juifs (1896) et la création d'un mouvement international, le congrès sioniste (1897).
Les biographies de herzl présentent souvent ce " père fondateur " comme un démiurge infaillible, négligeant l'homme et le contexte.
Le contexte : une montée de l'antisémitisme, qui convainc ce " juif assimilé " de rechercher une terre promise, une terre de liberté et de prospérité, pour les juifs. l'homme : un européen du xixe siècle, avec ses préjugés et ses partis pris ; une personnalité exaltée, aux jugements emportés, aux amitiés dérangeantes. mais aussi un politicien moderne, inspirateur d'une tradition démocratique et parlementaire, un diplomate réaliste, sans cesse en voyage entre les capitales européennes, un visionnaire de génie, qui imaginait un etat progressiste, situé à la pointe de la modernité.
Herzl incarne les remous et les débats d'un siècle à son tournant. ses idées, réalisées ou non, demeurent d'actualité.
Plus qu'un exposé doctrinal du sionisme, cette biographie retrace la genèse et le développement d'une idée majeure, une histoire faite de crises et de contradictions. l'aventure de herzl nous livre des clefs essentielles pour l'histoire du peuple juif, d'israël, du proche-orient et, au-delà, de notre xxe siècle.
Une description et une analyse du grand jeu international - coalitions, crises et conflits - qui rythme la marche du monde depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et l'apparition de l'arme nucléaire. 1945 : l'ordre bipolaire, dit "de Yalta", est établi autour des deux vainqueurs, les deux principales puissances, les Etats-Unis et l'URSS. De gel en dégel, la guerre froide est l'histoire de l'affrontement impossible de deux Etats "en instance d'empires".
1989 : le retournement de la scène internationale est provoqué par les révolutions de l'Europe de l'Est et l'effondrement de l'Union soviétique. Un monde réunifié semble rejoindre l'utopie de "l'Etat de droit international", chère à Kant. 2001 : l'attaque du 11 Septembre - les bâtiments symboles de la puissance américaine disparaissent dans les flammes. Une guerre civile aux dimensions du monde est déclenchée.
Le "village universel" n'est plus une utopie, il s'est inscrit dans l'Histoire - mais il est devenu "le huis clos planétaire" (René-Jean Dupuy), caractérisé par la proximité des nations, des communautés, des organisations qui multiplient entre elles crises et conflits. Un panorama de la politique mondiale des soixante-quinze dernières années, développé dans un style clair - non un ouvrage technique mais un manuel diplomatique pour le grand public.
Au lendemain de la guerre du Golfe, c'est la priphrie de l'ensemble arabo-islamique, particulirement au Maghreb, que les passions sont les plus exacerbes. Les opinions publiques ngligent le caractre interarabe de l'origine du conflit, l'invasion du Kowet, les menaces sur l'Arabie saoudite. Dans le nouvel ordre mondial, elles ne voient que manipulation des Etats-Unis. Copyright Electre
Au moment où les Français entrent dans le grand débat sur la Constitution européenne, cette Histoire de l'Union européenne apporte des éclaircissements indispensables.
D'abord, en rappelant le long chemin - un demi-siècle - qui a mené à la Constitution. L'élan et la passion des pères fondateurs : Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi et Paul-Henri Spaak. Puis la « stratégie des hommes d'État » : Charles de Gaulle, Altiero Spinelli, Valéry Giscard d'Estaing, Helmut Schmidt, François Mitterrand, Helmut Kohl, Jacques Delors. Enfin, la Convention sur l'avenir de l'Europe qui a réuni pendant dix-huit mois des membres des gouvernements et des parlements nationaux ainsi que des parlementaires européens et des membres de la Commission européenne pour élaborer le projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe.
Mais aussi en approfondissant les dossiers d'aujourd'hui : la Constitution européenne clarifie-t-elle les compétences et simplifie-t-elle les actes de l'Union ? Les droits du citoyen européen sont-ils mieux définis ? Les pouvoirs européens sont-ils « renforcés » ? L'auteur prend parti sur les « valeurs » européennes et sur les frontières de l'Europe, et il propose plusieurs scénarios pour l'avenir de l'Union.
Talleyrand : la personnalité controversée par excellence, parce que l'une des rares à avoir conservé une existence véritable dans l'ombre de Napoléon.
"Le plus impénétrable et le plus indéchiffrable des hommes", dit de lui Mme de Staël, à laquelle il doit les débuts de sa carrière de ministre sous le Directoire. Un visage impassible : "Jamais visage ne fut moins baromètre", précise Stendhal. Au Congrès de Vienne, il retrouve Metternich. Talleyrand et Metternich : deux jumeaux en diplomatie. Les deux modèles du diplomate accompli. Les deux experts - ou les deux acteurs - qui donnent à la diplomatie sa patine classique.
Talleyrand et Metternich se connaissent depuis huit années, pendant lesquelles ils ont pu dialoguer et se rapprocher. Sans se départir d'une grande prudence : "Des hommes tels que M de Talleyrand sont comme des instruments tranchants avec lesquels il est dangereux de jouer". Le 30 septembre 1814, c'est le coup d'éclat de Talleyrand, son coup de poing sur la table des négociateurs au Rennweg, devant Metternich et les représentants des quatre Grands, surpris et effarés.
A Vienne, Talleyrand a voulu s'ériger en "tribun de la plèbe internationale", en porte-parole des petites puissances, non admises dans le cercle des "Grands". N'a-t-il pas ainsi inventé la "diplomatie à la française" ?
Tilsit, 1807. Une entrevue au milieu du Niémen.
Napoléon a pris pied le premier. Le tsar vient vers lui comme s'il l'avait toujours connu : par son ton simple et son sourire confiant, il établit une intimité immédiate. Les deux souverains s'embrassent spontanément. Alexandre s'exprime dans un français parfait, avec les inflexions douces de la langue russe. Napoléon est séduit. C'est un coup de foudre amical. Alexandre n'est plus l'ennemi, le vaincu. Napoléon vient de reconnaître en lui l'associé, l'allié, l'autre maître du continent.
Cinq ans plus tard, c'est le duel à mort de l'empereur et du tsar, la débâcle sur le sol russe de la Grande Armée, qui rassemble 450 000 hommes d'une vingtaine de nationalités...
Le 30 septembre 1814, au congrès de Vienne, c'est le coup d'éclat de Talleyrand, son coup de poing sur la table des négociateurs, devant Metternich et les représentants des quatre Grands, surpris et effarés. À Vienne, le ministre de Louis xviii a tenté de s'ériger en «tribun de la plèbe» internationale, en porte-parole des petits États, non admis dans le cercle des «Grands», inventant ainsi la «diplomatie à la française».
« j'en ai assez de mignoter les soviets ! » lance, exaspéré, harry truman, dans un mémorandum du 5 janvier 1946. en mars, le rapport de george kennan annonce l'entrée dans la guerre froide et « l'endiguement » du communisme.
Seize ans plus tard - pendant treize longues journées d'octobre 1962 -, john kennedy défie nikita khrouchtchev : la crise des missiles de cuba conduit les deux blocs au bord de la guerre nucléaire. mais la division radicale du monde se révèle décidément impossible : l'alerte cubaine met un terme à la « première » guerre froide, cet affrontement virtuel de deux états en instance d'empires.
L'histoire des relations internationales en 4 volumes tome 1 : 1871-1918 tome 2 : 1918-1945 tome 3 : 1945-1962 tome 4 : 1962 à nos jours
Octobre 1961 : le grand schisme moscou-pékin devient public. chou enlai condamne la méthode de khrouchtchev et quitte moscou sans attendre la fin du congrès du parti soviétique... le différend idéologique entre deux partis communistes se double d'un conflit entre deux états né des contradictions de l'ère nucléaire.
Dix ans plus tard, c'est l'ère de la diplomatie triangulaire washington-moscou-pékin. nixon et kissinger veulent réinsérer l'urss et la chine dans le jeu international, les soumettre à un code commun de comportement. mais le grand dessein du retour à un système international homogène n'entrera dans les réalités qu'à la fin des années 1980, avec mikhaïl gorbatchev.
L'histoire des relations internationales en 4 volumes tome 1 : 1871-1918 tome 2 : 1918-1945 tome 3 : 1945-1962 tome 4 : 1962 à nos jours
Né à Bombay, jeune journaliste à Lahore et à Allahabad.
Rudyard Kipling évoque la vie des Anglais des Indes dans ses Simples contes des collines qui le rendent célèbre. Il sera le premier Britannique à recevoir le prix Nobel de littérature et le plus jeune lauréat dans l'histoire de cc prix. Trois quarts de siècle après sa mort. il continue de susciter les passions. Chantre de l'impérialisme, convaincu de la supériorité des " nations civilisées " et des sahibs anglo-saxons qui exercent leur domination sur l'Inde, il se prend de compassion pour les masses déshéritées du sous-continent indien, ces hindous et musulmans dont le rapide passage sur terre n'est que souffrance.
Aux natives, il consacre son grand roman picaresque, Kim, autour de la route de liaison qui traverse l'Inde et sur laquelle se bousculent, chaque jour, toutes les ethnies et toutes les castes. Il adhère à l'une des rares loges maçonniques interraciales de l'Inde coloniale. Grand voyageur aux multiples tours du monde. poète des paquebots et des traversées océaniques, l'un des premiers auteurs de science-fiction avec son récit sur l'aviation en 2065, il soutient que chaque être humain doit accepter, avec humilité, de marcher au rythme de son temps.
Les précurseurs sont voués à être incompris de leurs contemporains tel Paul de Tarse, l'un de ses héros, l'homme qui courait en tête. Proche de l'Ancien Testament, plus proche de Jéhovah, Seigneur des armées, que de l'Agneau des Evangiles, il considère les Britanniques comme le nouveau peuple élu. Mais, au fil des tragédies qui l'atteignent, son regard sur le monde n'est plus celui de l'homme d'action, mais du mystique.
Dieu doit rester caché, car le chaos de l'univers est inintelligible à l'homme. Seul se manifeste Kismet, le petit dieu malin et ironique qui prend plaisir à désorganiser les destinées humaines.