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Gallimard
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Voyage au centre du malaise français : l'antiracisme et le roman national
Paul Yonnet
- GALLIMARD
- 2 Février 1993
- 9782070729111
Ce Voyage dérangeant se déroule en trois étapes. Il commence par l'exploration scrupuleuse de ce que l'auteur appelle un «antiracisme de nouvelle génération» apparu au cours des années quatre-vingt, parallèlement à la montée de l'extrême droite xénophobe. Sa nouveauté redoutable, est-il montré, est précisément d'installer la notion de «race» qu'il prétend au départ combattre. N'est pas «antiraciste» qui veut ; encore faut-il apprendre à déjouer les pièges d'un problème qui détourne et retourne les meilleures intentions. L'utopie de substitution que développe S.O.S.-Racisme est ensuite envisagée comme un révélateur de la conjoncture idéologique française au cours d'une décennie marquée par le double effondrement de l'espérance prolétarienne et de l'encadrement catholique. Ce sont enfin quarante-cinq ans d'histoire qui sont remis en perspective à la lumière de l'effondrement du roman national que Paul Yonnet diagnostique au coeur des fantasmes et des angoisses dont la cohésion collective fait aujourd'hui l'objet. La France parviendra-t-elle à faire le deuil de son roman national ?
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Jeux, modes et masses ; la société française et le moderne (1945-1985)
Paul Yonnet
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 14 Janvier 1986
- 9782070705542
Dans le moderne, faire voir le plus moderne ; à l'intérieur du contemporain, donner à concevoir le plus proprement contemporain : telle est l'ambition de ce livre. Le tiercé, ou les voies imprévues de l'adhésion aux rituels de la démocratie ; le jogging, ou la réponse par le corps à la crise ; la vague rock, ou l'invention de l'internationale adolescente ; le compagnonnage animal, ou l'épreuve des limites de l'humain ; la société automobile, ou le basculement dans l'univers de la mobilité ; la généralisation de la mode, ou l'entrée dans une nouvelle logique du paraître : autant d'échantillons du grand changement qui, depuis 1945, n'a pas seulement révolutionné niveaux et modes de vie, mais crée littéralement une autre société. Ils sont analysés ici sous un double éclairage : dans leur signification universelle, en tant qu'expressions de la société démocratique de masse, et du point de vue des résistances spécifiques de la société française à la modernité. Contre les préjugés «critiques» inspirés par un élitisme archaïsant, en rupture avec une sociologie académique engoncée dans des catégories d'un autre âge, un effort pour regarder et pour penser sa société dans son mouvement même.
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Systèmes des sports
Paul Yonnet
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 15 Septembre 1998
- 9782070753727
Paul Yonnet avait montré, dans Jeux, modes et masses, le parti qu'une sociologie du contemporain sans grille préconçue pouvait tirer des faits sportifs. Il en propose ici une analyse d'ensemble. Les développements récents du phénomène permettent de mieux en comprendre la signification, fait-il ressortir en empruntant ses exemples aux sports les plus variés, du cyclisme à l'alpinisme en passant par le rugby ou le rallye automobile. On voit se dégager, sous l'effet de la médiatisation et de l'individualisation de masse, deux systèmes opposés et complémentaires dont les divisions reçues entre sport d'élite et sport de masse, ou sport professionnel et sport amateur, rendent mal compte. L'opposition pertinente se situe en réalité ailleurs : elle passe entre un sport-spectacle mettant aux prises les meilleurs égaux, et donc à base d'organisation de l'incertitude, et un sport de l'individu, où les acteurs ne sont en compétition qu'avec eux-mêmes. Mais les deux systèmes tournent autour de la même valeur centrale, pour finir ; tous deux mettent en scène l'égalité. Voilà ce qui explique la place conquise par le sport dans nos sociétés : au travers de cette invention du XX? siècle, les démocraties ont trouvé le théâtre où symboliser leur croyance la plus profonde.
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Y a-t-il contradiction entre le sport-spectacle et le sport-loisir ? Quel est le secret du développement du sport à l'échelle mondiale ? Quels ressorts met-il en jeu ? Pourquoi le sport n'est-il pas un art, pas plus un art que ne le sont le roman ou le film policier ? Pourquoi les compétitions de Formule 1 automobile ne sont-elles qu'un sport imparfait ? En quoi les sports américains sont-ils si différents des sports européens, et que nous enseigne cette différence ? Pourquoi le championnat de France de football est-il trop passionnant ? Comment expliquer le déclin du cyclisme dans la hiérarchie des sports ? Pourquoi les erreurs d'arbitrage demeurent-elles sans doute indispensables au football ? Comment, avant le dopage, est-ce d'abord le sport de haut niveau qui est un danger pour la santé des athlètes ? Pourquoi le sport a-t-il jusqu'à présent si facilement digéré le dopage ? Et encore : que signifie, dans le sport, s'identifier ? Pourquoi le sport joue-t-il un rôle phare dans la constitution du lien social ? L'avenir du sacré se joue-t-il dans les manifestations sportives ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce livre répond.
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Famille Tome 1 ; le recul de la mort - l'avènement de l'individu contemporain
Paul Yonnet
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 2 Mars 2006
- 9782070753994
Du milieu du XVIII? siècle à nos jours, la mortalité maternelle a été divisée par 131, et la mortalité par 69. À présent, dans les sociétés développées, les enfants qui naissent et leurs mères sont assurés de vivre. L'enfant désiré est le point de rencontre de ce repli de la mort, déplacée vers la vieillesse, et d'une longue histoire de contention puis de réduction de la fécondité, un processus propre à l'Europe de l'Ouest, marqué par trois stades : le recul de l'âge au mariage ; la chute de la fécondité à l'intérieur du mariage (réponse au recul de la mortalité infanto-juvénile) ; la mise au point de techniques efficaces de prévention des naissances non désirées. Alors, la société n'a plus besoin du mariage comme opérateur de la réduction de la fécondité et il n'est plus nécessaire d'interdire les relations sexuelles précoces pour garantir la collectivité contre l'excès des naissances. C'est la logique de l'enfant désiré qui façonne l'individu moderne et organise sa psychologie. De «cellule de base» de la société, la famille devient la «cellule de base» de l'individu. Articulant les savoirs de nombreuses disciplines, cet ouvrage, qui rend intelligible ce qu'on appelle l'individualisation, en constitue, à tout point de vue, une nouvelle définition.
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Travail, loisir ; temps libre et lien social
Paul Yonnet
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 3 Novembre 1999
- 9782070753987
Le temps libre est aujourd'hui le temps de vie le plus long. Mais la fin du travail n'aura pas lieu. Au demeurant, si le travail devait disparaître, le loisir, dans son acception moderne, disparaîtrait avec lui : la demande sociale est une demande de temps de contrainte et de temps de loisir alternés ; la force de travail et ce que l'auteur dénomme la force de loisir tirent leur existence et leur sens de mécanismes d'épuisement et de reconstitution réciproques. Paul Yonnet explore de façon minutieuse et quasi ethnographique les différentes activités que le développement de la force de loisir a suscitées. Il réserve un traitement particulier à des phénomènes déjà abordés dans Jeux, modes et masses et revisités quinze ans après : l'esthétique rock, la médiatisation des rituels du rire, le déclin du tiercé. Toutes ces analyses mènent au même point. Elles mettent en lumière la reconstitution du lien social qu'opèrent les pratiques de loisir. À une époque où la religion, la famille, l'entreprise, le travail, l'action publique ou syndicale ne contribuent plus, ou contribuent moins qu'auparavant, à maintenir la cohésion collective, c'est le loisir qui devient le principal champ d'activités où s'expérimente le sentiment d'être ensemble. Loin de se dissoudre dans le temps libre, le lien social s'y retrempe et s'y vivifie. Telle est la politique d'un loisir, ni frivole ni futile, où se mesure dorénavant la capacité des hommes à poursuivre une vie en société digne de ce nom.