Ellipses
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Les armées gauloises et celtiques : VIe siècle av. J.-C. - Ier siècle ap. J.-C.
Alain Deyber
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 13 Août 2024
- 9782340094574
Si les armées grecques et romaines sont connues, il n'en va pas de même des armées gauloises et celtiques qui ont fait l'histoire de l'Europe, jusqu'à ce que Rome impose sa domination.
Afin de restituer la réalité de ces armées, ce livre, essentiellement thématique, étudie les caractéristiques propres à ces armées et l'environnement dans lequel elles ont vécu. Les institutions militaires celtiques sont soigneusement analysées depuis leur origine jusqu'à leur disparition. L'ouvrage s'intéresse aux hommes qui composaient ces armées : les simples guerriers d'abord, leurs chefs ensuite, les prêtres enfin sans lesquels rien ne se faisait, sans oublier les non-combattants qui assuraient la survie du système.
Le quotidien du guerrier est abordé depuis sa mobilisation jusqu'à son entrée dans la bataille en passant par toutes les étapes de la vie militaire. L'auteur s'est appuyé sur les sources et une nombreuse documentation archéologique enrichie depuis dix ans par des découvertes majeures comme le site de la bataille d'Orange. Au fil des chapitres apparait un monde particulier avec ses conceptions, usages et traditions, très différent de celui de Rome qui ne l'a pas compris. Ces hommes connaissaient les principes de la guerre et les paramètres de la manoeuvre et ils furent pendant près de six siècles maîtres du champ de bataille grâce à leur façon de combattre. -
La dynastie des Ming
Jean-Pierre Duteil
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- Biographies & Mythes Historiques
- 10 Mai 2016
- 9782340011991
Les Ming, une dynastie ou plutôt une période qui fait rêver par ses décors de porcelaine bleue et blanche et l'enroulement sans fin de la queue du dragon impérial. Dynastie brillante dominée par les Han installés à Pékin à l'époque du Quattrocento et de la Renaissance en Europe ; les deux civilisations devaient se rencontrer par une expansion maritime similaire, une découverte inquiète et remplie des mystères orientaux.
Le fondateur Hongwu (1368-1398) à l'instar de notre Henri IV, tournant le dos à l'influence nomade mongole, établit une société rurale auto-suffisante dont l'essor des productions céréalières alimenta toute une économie marchande et urbaine. Des projets grandioses virent le jour comme le Grand Canal, la Grande Muraille ou la Cité interdite avec une puissante marine et une armée de métier. Tout un système administratif de fonctionnaires recrutés par concours sur leurs mérites accompagne une remarquable création littéraire, calligraphique et artistique facilitée par l'impression de livres.
Cette magnifique construction tomba progressivement sous l'emprise sclérosante de ces mêmes "lettrés" trop empreints d'un confucianisme qui résistait mal à la critique de la politique gouvernementale et au comportement extravagant des empereurs. Des révoltes se firent jour durant le dernier siècle de la dynastie marquée par une succession de catastrophes naturelles et d'épidémies qui ruinèrent l'une des périodes les plus riches de l'histoire de l'Empire du Milieu.
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Les ducs de Bourgogne
Jean-Pierre Duteil
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 8 Octobre 2024
- 9782340094697
L'histoire des ducs de Bourgogne remonte à la période carolingienne. Chefs militaires au départ, les premiers ducs ont fixé les limites de cette région. Le duché est fondé en 880 par les rois carolingiens Louis III et Carloman II.
Nommé par Louis III, Richard le Justicier est le premier des ducs de Bourgogne, et l'un des six pairs laïcs primitifs de France. Après lui, le duché passe à Hugues le Grand, puis à Hugues Capet, et les premiers ducs sont des Capétiens, jusqu'à Philippe de Rouvres qui meurt sans enfants en 1361 et dont la succession amène les Valois à devenir ducs de Bourgogne. Quatre Valois-Bourgogne se succèdent sur le trône ducal au cours des XIVe et XVe siècles, et portent l'État bourguignon à une sorte d'apogée.
La finesse politique de Philippe le Hardi va de pair avec une politique de prestige et un mécénat éclairé qui amène cet État double, unissant la Flandre et l'Artois à la Bourgogne et à la Franche-Comté, à une surprenante réussite sur le plan des arts et de la culture. Après lui, Jean sans Peur apparaît comme un personnage trouble et ambitieux, capable d'aller jusqu'au crime pour réaliser ses projets. Philippe le Bon reste l'un des grands souverains du XVe siècle. Élégant, sensuel, quelque peu nonchalant, il délègue le gouvernement de son double État mais sait aussi l'imposer comme l'une des composantes essentielles de l'échiquier européen de son temps, entre France, Angleterre, Empire, Espagne et Italie. -
Jacques Ier Stuart
Sabrina Juillet Garzón
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- Biographies & Mythes Historiques
- 8 Octobre 2024
- 9782340096080
Le rêve d'une union britannique est né en 1603, avec la succession du roi Jacques VI d'Écosse (1567-1625) au trône d'Angleterre, sous le nom de Jacques Ier. Le roi Jacques Stuart a cherché à unir ses peuples en les réconciliant et en inventant des bases communes tant institutionnelles que culturelles. Ce roi de caractère, à la personnalité haute en couleur, théologien et diplomate reconnu et plébiscité sur la scène européenne de son temps, a rêvé sa Grande-Bretagne. Il voulait alors faire de ses royaumes un exemple de réconciliation en religion pour l'Europe, alors en pleine de crise de confessionnalisation et guerre, connue désormais sous le nom de Guerre de Trente ans. Il a soutenu l'expansion britannique dans le monde par-delà les limites de l'île. Il a redéfini la place et le rôle du monarque dans ses royaumes avec toute la bienveillance d'un père pour ses enfants. Il a pourtant dû faire face à de nombreuses oppositions et même à des attentats.
Cette biographie revient sur le règne, en Écosse et Angleterre, de ce monarque, fils de Marie Stuart et héritier moral d'Élisabeth Ire d'Angleterre, en un temps de profonds changements politiques et religieux. Elle rappelle son rôle majeur dans l'invention de la nation britannique, mais aussi dans l'évolution des relations entre la Grande-Bretagne et l'Europe tout en dressant le portrait d'un monarque, de sa cour et de ses rapports, pleins de rebondissements, avec ses peuples, des Hautes-Terres d'Écosse jusqu'à Londres, en passant par l'Irlande et les Amériques.
À l'heure où le Royaume-Uni se questionne sur l'Union et l'unité de ses nations, dans le contexte de ses dévolutions et du Brexit, comprendre les origines de l'Union de la Grande-Bretagne, officialisée en 1707, entre l'Angleterre et l'Ecosse, puis en 1800 avec l'ajout de l'Irlande, éclaire les prises de position des Britanniques. -
Né en 1899 et mort en 1980, Alfred Hitchcock est connu pour avoir réalisé plus d'une cinquantaine de films. Il demeure dans l'imaginaire collectif pour certaines scènes qui ont marqué le public : un meurtre sous une douche, un homme qui s'enfuit au milieu des champs poursuivi par un avion, deux individus qui se battent au sommet de la Statue de la Liberté ou un couple qui essaie d'échapper à des tueurs au milieu des têtes monumentales de présidents des États-Unis. Dans les années 1950, il s'est même transformé en animateur d'émission à la télévision pour le plus grand plaisir des amateurs de frissons... Pourtant, mis à part quelques rares anecdotes, racontées à de multiples reprises, le public ne connaît que peu de choses sur la vie privée de ce personnage apparemment familier.
Le présent ouvrage remet en perspective l'oeuvre pour comprendre l'individu car, bien loin d'être un artiste solitaire, Hitch, comme il aimait se faire appeler, était aussi entouré et accompagné. Retracer sa carrière signifie multiplier les rencontres avec des scénaristes, des producteurs et des acteurs et actrices célèbres. Une rencontre demeure primordiale à l'issue de cette relecture : le réalisateur a à ses côtés une muse, une collaboratrice précieuse, une critique également, son épouse, Alma.
Minutieux jusqu'à la folie, passionné jusqu'à l'excès, Hitchcock a laissé un héritage fascinant, qui, malgré une part sombre, demeure incontournable : en transmettant certains symboles, l'innocent injustement condamné, la blonde hitchcockienne, jusqu'au mot de suspense que l'on complète désormais par l'adjectif hitchcockien, ce réalisateur hors norme a su transformer ses plus grandes obsessions en autant de créations. -
Jules Ferry
Paul Baquiast, Bertrand Sabot
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 13 Août 2024
- 9782340094420
De tous les pères fondateurs de la Troisième République, Jules Ferry (1832-1893) est sans doute le seul à s'être élevé à la dimension du mythe et à avoir gardé jusqu'à nos jours une force d'évocation intacte.
Jules Ferry fut au pouvoir durant six ans, entre 1879 et 1885. En un temps court, il a accompli une oeuvre considérable, enracinant en France les libertés publiques (lois sur la liberté de réunion, sur la liberté de la presse, sur la liberté syndicale...), faisant de l'école laïque, gratuite et obligatoire l'un des fondements de la République et en multipliant par dix les dimensions de l'empire colonial français.
Homme le plus haï de France, de son vivant, sous les sobriquets de Ferry Famine, Ferry Kroumir ou encore Ferry Tonkin ; homme vénéré et statufié après sa mort pour ses réalisations scolaires comme pour son action coloniale mises alors sur le même pied ; homme vigoureusement contesté de nos jours par les tenants de la culture de l'effacement au nom de sa politique coloniale et certains aspects de sa politique scolaire (école sans mixité des classes sociales ni mixité des sexes, programmes différents pour les filles et les garçons, promotion du français au dépend des langues régionales), Jules Ferry n'a jamais laissé et continue à ne laisser personne indifférent.
C'est la modernité de Jules Ferry et l'héritage profond qu'il laisse au sein de l'identité culturelle et politique de la France qu'il est proposé au lecteur d'appréhender à travers cet ouvrage. Dans l'objectivité des faits replacés dans leur contexte, loin de tout anachronisme, il est rappelé ce que fut l'homme et son action. Pour la première fois, il est aussi montré de manière précise et détaillée comment se sont construites les mémoires et légendes du personnage, aussi bien les dorées que les noires. -
Platon est né en 428/27, peu après le début de la guerre du Péloponnèse. Il n'a pas connu la grandeur, la puissance et l'apogée de l'empire des Athéniens maîtres de la mer, le siècle initié par les Perses d'Eschyle. Il est le contemporain d'une cité à l'agonie, bientôt vaincue, d'une démocratie devenue démagogie, tyrannie du peuple, puis de l'agrandissement menaçant du royaume macédonien.
Il meurt en 347/346.
Il est né, il est mort. Entre temps, il a écrit.
Ce sont les génies qui ont les plus courtes biographies. Ils ont vécu dans leurs écrits. La biographie de Platon est intérieure. Il s'efface devant son oeuvre. Elle seule subsiste et s'accompagne d'incertitudes fascinantes, d'ombres intelligentes, de subtils et d'élégants secrets pour conduire à méditer, comme pour résoudre une énigme.
Platon fascine. Il promet l'extraordinaire. Mais son lecteur qui ne peut l'abandonner s'il a commencé à le lire doit le chercher en lui-même...
Maître de la métapolitique, il est notre contemporain.
Platon a déjà l'idée des ruines d'hommes et d'empires et sait les civilisations mortelles. Quelle leçon pour nous !
Il faut lire Platon, le philosophe-roi.
Avant qu'il ne soit trop tard... -
Les Beatles : De l'histoire au mythe
Bertrand Lemonnier
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 4 Juin 2024
- 9782340089389
George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr : les quatre Beatles apparaissent, avec le recul du temps, comme le groupe de musique populaire le plus célèbre et le plus influent du XXe siècle.
Il n'occupe pourtant le devant de la scène qu'une dizaine d'années, incarnant presqu'à lui seul la décennie 1960-1970. Beaucoup d'auteurs se sont penchés sur le phénomène depuis plus d'un demisiècle, sans toujours parvenir à en comprendre tous les ressorts et toutes les dynamiques.
Cette nouvelle biographie des Beatles n'est évidemment pas la seule disponible, mais elle est, paradoxalement, l'une des toutes premières écrites par un historien. Renouveler le genre biographique appliqué aux vedettes populaires, et singulièrement aux Beatles, est l'un des objectifs principaux de ce livre, mais ce n'est pas le seul. Le récit cherche à se situer au plus près d'une certaine vérité des sources et à replacer la carrière des Beatles dans le contexte politique, social et culturel des années 1950 et 1960. Les aspects techniques (son, image) et les composantes musicologiques -
Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil naît à Paris en 1804. Fille d'un officier de l'armée impériale, elle est aussi l'enfant d'un siècle nouveau, qui s'ouvre sur toute une génération d'écrivains et d'artistes romantiques, dont elle fera partie. En 1822, elle épouse le baron François Casimir Dudevant et obtient son titre. La naissance de George Sand survient huit ans plus tard, à la faveur des Trois Glorieuses, qui marquent sa première prise de conscience politique. Elle quitte Nohant pour rejoindre Paris, commence à écrire, prend part à un groupe de littéraires romantiques et endosse une redingote masculine. Indiana, publié en 1832, marque le début d'une longue série de soixante-dix romans, auxquels s'ajoute une cinquantaine de nouvelles, pièces de théâtre et textes politiques. Sa vie intime est faite de liaisons passionnées, d'amours orageuses en compagnie de Musset, et de générosité envers ses amis artistes. Séparée de son mari, elle s'engage en 1848 aux côtés de Louis Blanc, soutient la cause féminine et participe à la lutte contre les inégalités sociales en publiant dans plusieurs journaux tels que la Cause du Peuple ou la Vraie République. De nombreuses lithographies issues de la presse d'opposition fleurissent alors à son encontre.
Dans sa maison de Nohant, haut-lieu de la vie Romantique au XIXe siècle, George Sand reçoit les plus brillants esprits de l'époque : des écrivains comme Alexandre Dumas ou Gustave Flaubert, des cantatrices comme Pauline Viardot, son ami le peintre Eugène Delacroix, Jérôme Bonaparte, cousin germain de l'Empereur Napoléon 1er, ou encore le compositeur Frédéric Chopin, avec qui elle partage sa vie pendant près de dix ans.
Cet ouvrage dresse le portrait intime, intellectuel et politique de cette femme, partagée entre deux classes sociales, mais actrice des changements d'un siècle. Le mythe qu'elle s'est construit elle-même grâce à son travail, ses engagements et sa manière avant-gardiste de réfléchir sur son époque, fait aujourd'hui d'elle, la plus grande femme de lettres du XIXe siècle. -
Marie Curie : Génie persécuté
Cédric Grimoult
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 14 Novembre 2023
- 9782340084810
L'immense notoriété actuelle de Marie Curie (1867-1934) n'est pas apparue spontanément lors de ses découvertes du polonium et du radium, ni même au moment de l'attribution de ses deux prix Nobel. Elle résulte d'une lutte permanente pour la reconnaissance, qui a commencé quand Maria Sklodowska était encore une jeune fille souhaitant poursuivre ses études dans un contexte peu favorable.
Car, toute sa vie, Marie fut persécutée en tant que femme, en tant que polonaise, et parce qu'issue d'une famille peu fortunée. Devenue veuve, elle inquiétait encore davantage les conservateurs, parce qu'elle usait de sa liberté pour s'imposer à l'égale des hommes. Elle bénéficia cependant de puissants appuis, qui permettent d'apercevoir la richesse culturelle, les chaos économiques et les tourments politiques d'une époque haute en couleur.
Ce livre ne présente pas seulement les multiples obstacles que Marie Curie dut surmonter pour pouvoir vivre de sa passion et être reconnue comme une grande savante, mais aussi comment elle finit par accepter le rôle que la société voulait qu'elle joue, afin de mieux servir les intérêts de l'Institut du radium auquel elle a consacré sa vie. L'immense femme de science saisit ainsi les outils médiatiques à sa disposition au service des causes qui lui tenaient à coeur, y compris la paix dans le monde, quitte à laisser dans l'ombre sa personnalité véritable.
S'il se lit comme un roman, ce livre d'histoire précis et fidèle aux sources souligne les forces et les silences de la documentation qui permet de reconstituer la vie, l'oeuvre et surtout le caractère extraordinaire de l'un des plus grands génies de tous les temps. -
Les Angevins de Naples : Une dynastie européenne ; 1246-1266-1442
Georges Jehel
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- Biographies & Mythes Historiques
- 12 Novembre 2014
- 9782340002258
L'épopée angevine est à voir comme une tentative pour décloisonner une Europe qui, au cours des XIVe et XVe siècles, se fige dans une organisation en États-nations contre laquelle s'est formée, à la charnière des XXe etXXIe siècles, l'Union européenne. Elle s'inscrit ainsi dans le patrimoine de cette dernière.
Issue de la maison de France une famille royale a gouverné depuis Naples entre 1266 et 1442 un ensemble politique qui a répandu l'influence française de la Méditerranée occidentale à la Grèce et au Danube, par les Balkans, jusqu'en Pologne et en Orient. Les rois de Naples portaient, en effet, le titre prestigieux de roi de Jérusalem. La présence française s'exerça autant par la diffusion de structures politiques et administratives que par celle de la langue écrite partout où le pouvoir angevin s'appliquait. Elle s'est prolongée dans le domaine de l'art et de l'architecture jusqu'en Hongrie, ou en Morée pour illustrer le destin de la dynastie angevine et nourrir, par le brassage socioculturel qui s'ensuivit, l'identité de l'Europe. Au cours de ces deux siècles commencèrent à se tisser, entre ces peuples, des liens qui évoluèrent par la suite sans jamais se distendre complètement.
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Les Ptolémées
Philippe Rodriguez
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 16 Avril 2024
- 9782340087279
Pourquoi le royaume d'Égypte fut-il à ce point craint et convoité par Rome ? Comment un
royaume où régnait la dynastie des Ptolémées, que les Romains jugeaient décadente, pouvait-il
être si riche, si puissant et si dangereux pour Rome ?
Lorsque l'on aborde la lignée des Ptolémées qui régna sur l'Égypte pendant trois siècles, il
faut dépasser les a priori. La dynastie lagide a connu de très grands rois qui ont fait de l'Égypte, au IIIe
siècle avant J.-C., la première puissance de Méditerranée. Des monarques indignes auraient pris leur
suite. Mais comment alors expliquer la renaissance égyptienne sous la Grande Cléopâtre ?
Les Ptolémées furent à la fois rois macédoniens et pharaons. Cette double identité a créé
une monarchie nouvelle. Honorés comme des dieux, les hommes et les femmes revêtus du pouvoir
royal ont suivi pendant trois siècles la même politique avec des résultats plus ou moins heureux.
Les vicissitudes de l'histoire ne les ont pas épargnés : révoltes, défaites, invasions, montée
inexorable de la puissance romaine, querelles dynastiques. Pourtant, l'Égypte devenue province
romaine fut une des perles de l'Empire. Et Alexandrie, longtemps, tint la dragée haute à Rome
pendant plusieurs générations.
Ici, l'auteur redonne aux Ptolémées une place plus conforme que celle que la mémoire
collective leur a dédiée. Ce sont près de 30 Ptolémées, Arsinoé, Bérénice et Cléopâtre dont le
portrait est ressuscité à l'aide de l'ensemble des sources dont l'historien dispose. L'Égypte lagide est une époque fascinante où la culture grecque et la culture pharaonique se nourrirent mutuellement
sans que jamais l'une ne prenne le pas sur l'autre.
L'auteur invite ainsi le lecteur à se plonger dans la cour fastueuse des Ptolémées, un monde
oublié, parfois méprisé, afin de mieux saisir ce que fut leur lumière. -
Les Etrusques
Michèle Tillard
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 14 Novembre 2023
- 9782340084230
Le peuple étrusque, dont l'origine reste controversée, s'est épanoui au coeur de l'Italie entre la fin de l'âge du bronze et la conquête romaine au IIIe siècle av. J.-C. On lui doit la première grande civilisation de la péninsule, en particulier grâce à son art, l'un des plus brillants de Méditerranée.
Comme la Grèce, l'Étrurie vaincue « conquit son vainqueur », qui lui doit l'haruspicine, les insignes du pouvoir, le théâtre, l'art de l'hydraulique et bien d'autres apports culturels.
Pourtant, les Étrusques gardent une large part de mystère : leur langue n'est que très imparfaitement connue, et aucun texte littéraire ne nous est parvenu. Il fallut plus d'un siècle aux Romains pour vaincre les cités étrusques, entre la prise de Véies en 396 avant J.-C. et celle de Volsinies en 265. Dès lors, les Étrusques se fondirent peu à peu dans la Romanité : leur langue disparut. Mais eux-mêmes moururentils pour autant ?
Si les cités perdirent leur liberté politique, certaines continuèrent de prospérer ; et les élites étrusques, descendantes des grandes familles et des Lucumons, s'intégrèrent aux plus hautes sphères du pouvoir romain.
Et leur souvenir perdure : aujourd'hui encore, les Étrusques survivent dans les sites archéologiques, les grands musées ; de nombreuses expositions leur sont consacrées et des découvertes très récentes contribuent à nous les faire connaître ; bien des auteurs et des artistes, comme Giacometti, s'en inspirent.
Nous tenterons ici de synthétiser les connaissances récentes au sujet des Étrusques, et de montrer que cette civilisation disparue peut encore nous fasciner et nous instruire. -
Dagobert ? Un roi parmi les plus connus.
Pourtant, que sait-on de lui ? Un distrait flanqué d'un « bon » saint Éloi ! Et c'est souvent tout. C'est qu'il est passé à la postérité beaucoup moins pour son règne que pour une chanson.
Tellement que certains, aujourd'hui, doutent même de son existence.
Dagobert (610-639) fut cependant un roi respecté, autant qu'on pouvait l'être en ce temps. Les sources sont peu bavardes à son égard, mais c'est le cas de la plupart des souverains de la dynastie mérovingienne. Il est pourtant reconnu, dès son époque, comme quelqu'un qui a maintenu le pouvoir royal. Il bénéficie, pour cela, de circonstances favorables : un retour à la paix, une économie qui se redresse. Dagobert sait aussi user des moyens de gouvernement, la force quand elle est nécessaire, la générosité pour se concilier les aristocraties qui sont les relais du pouvoir, la diplomatie pour diviser les oppositions. Il s'appuie aussi sur l'Église dont la puissance va croissant. Puissance financière mais, de plus en plus, puissance morale, car, si, non seulement, la société se christianise, ce sont également l'État et la fonction publique qui suivent le même chemin.
Ce règne se déroule dans le VIIe siècle long du passage de l'Antiquité tardive vers le monde médiéval.
Il est aussi celui d'un apogée. Les successeurs de Dagobert sont concurrencés par les grandes familles qui entravent leur action personnelle. C'est cela qui a valu à Dagobert d'être érigé en modèle par les moines de Saint-Denis. Ce roi qui était un repère est passé bien involontairement dans le monde des chansons où depuis près de trois siècles maintenant, il mène une vie qui n'en finit pas. -
Histoire des femmes en France de la Renaissance à nos jours
Catherine Chadefaud
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 25 Avril 2023
- 9782340078116
SOUVENT INVISIBLES AUX YEUX DES HOMMES QUI ÉCRIVAIENT L'HISTOIRE, LES FEMMES ONT TISSÉ LA TRAME DE L'HISTOIRE SOCIALE, ÉCONOMIQUE, CULTURELLE, ARTISTIQUE ET RELIGIEUSE DU PAYS.
Celivreretracel'émergenceprogressivedesfemmescommeactricesdel'Histoire.Ellesontmenéunlongcombatpourlajustereconnaissancedeleurplacedanslasociété.Laforcephysiqueleurfaisantdéfaut,ellessontsortiesdel'ombreparlaprimautédel'intelligenceetdelanégociationpatiente.Despersonnalitésdel'élitefémininesortentdel'ombrependantlaRenaissance,desécrivainessefontconnaîtreauXVIIesiècle.EllesanimentauXVIIIesièclelessalonslittérairesoùnaquitlaphilosophiedesLumières.LesfemmesonttentédesefaireentendreenvainpendantlaRévolutionde1789:l'Empiremituntermeauxquelquesavancéesobtenues.Lesrévolutionsde1830,1848etlaCommunede1871propulsentlesfemmessurlascènepolitique.L'accèsàl'éducationpubliqueauXIXesiècle,lalaïcisationprogressiveauXXesiècle,permettentauxfillesetauxfemmesdeprendreconsciencedeleursdroitsciviquesàtraverslescourantsduféminismepournombred'entreelles.Lesdeuxguerresmondialesrévèlentlecourageetl'héroïsmeféminins.Après1945,ledroitdevoteestenfinacquisetlesfemmess'investissentdanslavieprofessionnelleetentrentdanslaviepublique.Denosjours,lesfaitsontpousséàlaparitédanslaviepolitiqueetàlavolontédedénonciationdespressionsetdesviolencesdanslaviequotidienne.Souhaitonsqueleshommesacceptentlesfruitsdel'équitédanslasociétéfrançaise. -
Henri III : Un roi de tragédie
Alain Joblin
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- Biographies & Mythes Historiques
- 14 Novembre 2023
- 9782340084254
Henri III (1551-1589) est un roi méconnu et injustement oublié. Dernier prince de la Renaissance, il fut pourtant le premier chef d'État moderne français, alors que le pays se déchirait entre catholiques et protestants.
La mémoire collective garde l'image d'un souverain incompétent, léger et inconsistant. Ses tenues extravagantes, ses dépenses inconsidérées en faveur de ses « mignons » et son homosexualité, réelle ou supposée, ont contribué à forger une légende noire du roi. Henri III fut, en fait, un monarque soucieux d'affirmer son autorité en s'efforçant de sauvegarder l'intégrité de l'État monarchique qu'il transmit en 1589 à son successeur, le roi Henri IV. Il eut constamment le souci de défendre la paix du royaume et de préserver la tranquillité de ses sujets.
Mais voilà, Henri III affronta une des pires guerres civiles que la France eut à connaître au cours de son histoire. Catholiques, protestants et ambitieux de tout poil s'affrontèrent tout au long d'une trentaine d'années pendant les guerres de Religion. Là fut la tragédie de ce roi cultivé, intelligent, en quête de reconnaissance. Henri III, dernier roi de la dynastie des Valois, tomba sous les coups du fanatisme religieux et de la réaction politique. -
La naissance du christianisme
Philippe Tarel
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 28 Novembre 2023
- 9782340084926
Dans leur immense majorité, les chrétiens ont, dès l'origine, revendiqué leur appartenance à l'empire et manifesté leur loyalisme vis-à-vis du pouvoir impérial. Cela a rendu d'autant plus douloureux le rejet durable dont ils ont été massivement l'objet au cours des trois premiers siècles de leur existence.
Le christianisme est né dans un monde dominé par Rome. Pour une large part, il est même le produit du monde romain, tant les modalités de son expansion épousent les structures de base de l'empire. La facilité de la circulation des hommes et des idées permise par la « paix romaine » favorisa sa diffusion, lui donnant très précocement une dimension « universelle ».
Les chrétiens, qui ne formaient qu'une minorité de la population, étaient d'abord des sujets de l'empereur comme les autres, qui ne se singularisaient que par leur adhésion à une nouvelle forme de religion.
C'est que le christianisme, par son exclusivisme, heurtait de plein fouet la conception romaine de la religion, fondamentalement tolérante à partir du moment où les dieux romains étaient honorés. La participation aux cérémonies du culte impérial, expression essentielle de loyalisme à l'égard du pouvoir, était surtout un ferment d'unité d'un empire réunissant des populations très diverses.
En s'y refusant et en rejetant un certain nombre de pratiques qui faisaient société, les chrétiens s'exclurent d'eux-mêmes de la communauté politique. Les périodes de persécution, jamais permanentes ni générales, furent la manifestation tragique de leur altérité, considérée par la majorité de la population et par le pouvoir, comme un danger.
Néanmoins, ce livre s'attache surtout à montrer l'importance de l'intégration des chrétiens dans la société de leur temps, au sein de laquelle les clivages religieux étaient rarement essentialisés. C'est ce qui explique l'enracinement du christianisme au sein d'un empire fondé sur la pluralité. -
Après la défaite de Poitiers et la capture de son père Jean le Bon (1356), il assure la régence dans des conditions très difficiles, contesté par Édouard III d'Angleterre, Charles de Navarre et la bourgeoisie parisienne dirigée par Étienne Marcel. Roi en 1364, il s'appuie sur les États généraux et sur des équipes de conseillers compétents et fidèles. Il trouve en Bertrand du Guesclin un capitaine expérimenté pour mener la lutte contre les Anglais et la reconquête du royaume. Il affirme sa légitimité et sa souveraineté en exploitant les ressources du droit pour limiter les conséquences funestes des traités de Brétigny et de Londres.
Charles V est « le roi sage ». Il cultive son image de souverain pieux, instruit, curieux de tout, adonné à la lecture, fin juriste, réunissant autour de lui les clercs les plus savants. Ceux-ci traduisent pour lui en français des ouvrages choisis pour leur portée politique. « Père de l'impôt », il réorganise les finances, mais aussi la justice et les modalités de la succession. Grand bâtisseur, il fait rénover le Louvre et plusieurs résidences royales, construire la Bastille et fortifier Vincennes. Les lettres et les arts connaissent sous son règne un remarquable essor.
Cette biographie intègre les apports récents sur le règne de Charles V, sans doute un des plus grands rois de France, même si son oeuvre est remise en question sous Charles VI. -
INCONTESTABLEMENT, CLÉOPÂTRE EST L'UNE DES TRÈS RARES FIGURES HISTORIQUES FÉMININES À EXERCER UNE TELLE FASCINATION SUR L'IMAGINAIRE COLLECTIF.
Cléopâtre VIIestladernièredescendantedeladynastieissuedugénéralmacédonienPtolémée,filsdeLagos,àrégnersurleroyaumehellénistiquefondéenÉgyptepharaonique:appeléleroyaumelagideouptolémaïque.C'estunereinegrecque,etnonorientalecommelapropagandeoctaviennelaqualifiera.Elleestaussietsurtoutunereined'Égypte,fièredesesoriginesgrecques,trèsattachéeàlalangue,lacultureetl'autonomiedesonroyaumefaceàl'expansiondeRome,commelerappellesonsurnomPhilopatris,quiaimesapatrie.Sesliensaveclesgrandsgénérauxromainssontsansdouteautant,sicen'estplus,politiquesquesentimentaux.Femmedepouvoircontrelepouvoirmasculinromain.Lapropaganderomaine,conduiteparsesdétracteurs,ferad'elleuneséductriceintrigante,fortedespouvoirsdelasorcellerie,seulsélémentspouvantjustifierlafaiblessedeCésaretd'Antoineetleurrenoncementauxgrandesvertusromaines.Lalégendes'estsaisiedesonimage,créantunmythenédesonvivantetdevenuintemporel.Samort,dansdescirconstancesobscures,estdepuislongtempsunsujetartistique,tantlittérairequepicturalet,depuisunsiècle,cinématographique,sourced'inspirationintarissable,sanscesserenouvelée,touchantauxdomaineslesplusvariésdelacultureetmêmedel'économie.Cetteétudetentededénouer,autraversdesourcesmultiples,levraidufaux,entrelégendeethistoire,cequipermettrauneréhabilitationdeladernièrereined'Égypte. -
L'histoire de la guerre : de l'Antiquité à demain
François Pernot
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 2 Novembre 2021
- 9782340060999
Depuis des milliers d'années, l'homme développe un réel talent pour tuer son prochain. La guerre est une constante de son histoire, et l'ultime moyen qu'il a trouvé, en groupe, pour régler ses différends. Peuples et États « font la guerre », la « gagnent », ou la « perdent » comme si c'était un jeu ; quant aux individus plongés dans la guerre, c'est leur destin qu'ils engagent. Histoire de la guerre ou histoire des guerres ?
Le but de cet ouvrage est de faire autant l'histoire des différentes guerres, dans une approche linéaire, et des formes de guerre, dans une perspective typologique, pour y chercher des enseignements, que celle de la guerre, celle de la façon de la faire et celle des armes, abordée en historien du temps long cherchant des permanences relevant de la très longue durée, et pas dans la seule civilisation occidentale. Les guerres et leurs différents types sont vues ici sous l'angle de la constante et du questionnement premier de l'art militaire : d'une part, le facteur quantitatif et la dimension humaine, les effectifs, et d'autre part, le facteur qualitatif, valeur de la troupe (courage, moral, expérience, spécialisation, compétence et efficacité du commandement, niveau d'instruction et d'entraînement, etc.) et qualité de l'outil militaire, équipement, infrastructures défensives, armement, etc.
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CHARLES VII (1403-1461) N'EST PLUS, AUJOURD'HUI, PRÉSENTÉ COMME UN PERSONNAGE FAIBLE, SANS RÉELLE ENVERGURE, ET INCONSTANT.
SA PERSONNALITÉ S'AVÈRE BIEN PLUS COMPLEXE, À L'IMAGE DE LA PÉRIODE DANS LAQUELLE IL S'INSÈRE.
Seul prince à avoir été écarté du trône par son père (traité de Troyes en 1420), Charles VII s'est battu pour faire valoir ses droits et restaurer sa légitimité. L'épopée de Jeanne d'Arc en 1429-1430 a instauré une forme d'espoir. Le monarque a su le reprendre à son compte, renversant le rapport de force militaire en sa faveur, jusqu'au dénouement de 1453. La victoire finale sur les Anglais consolide sa stature, faisant de lui « le Victorieux ».
Ce renversement de perspective n'est pas le seul fait notable. De 1422 à 1461, la France connaît une série de bouleversements à la fois d'ordre administratif, mais aussi territorial, militaire et politique. Les grands féodaux se rallient de manière progressive à la royauté. En 1435, le traité d'Arras entraîne un spectaculaire retournement de situation : Philippe le Bon délaisse le parti anglais pour rejoindre celui du souverain sacré à Reims. Les premiers jalons de la puissance moderne sont posés avec la création de nouveaux parlements, la « Pragmatique sanction » de Bourges ou encore les réformes militaires des compagnies d'ordonnance et des francs-archers. Avec Charles VII, la page du Moyen Âge se tourne peu à peu. -
Alexandrie ; histoire d'un mythe
Paul-André Claudel
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 27 Septembre 2011
- 9782729866303
Alexandrie : le simple nom de la ville fondée par Alexandre le Grand suffit à faire surgir un tourbillon d'images évocatrices.
Monuments célèbres (le tombeau d'Alexandre, le Phare, la Bibliothèque), figures illustres du monde gréco-romain (Jules César, Marc Antoine, Cléopâtre), conquérants de l'âge moderne (Bonaparte, Mehemet Ali), poètes et écrivains de l'époque cosmopolite (Cavafis, Durrell) ont éclairé tour à tour l'histoire de cette ville. Cet étonnant cortège témoigne du rôle qu'a joué, pendant plus de deux mille ans, la cité des Ptolémées.
Première métropole du monde méditerranéen dans la période hellénistique, rivale de Rome à l'époque impériale, Alexandrie domine les chroniques de l'Antiquité. Plate-forme commerciale du Levant après la conquête arabe, porte d'entrée en Egypte sous l'Empire ottoman, Alexandrie se trouve encore, à l'époque moderne et contemporaine, au coeur des relations entre Orient et Occident : c'est devant ses murs que débarquent, en 1798, les soldats de l'expédition d'Egypte menée par Bonaparte.
Mais l'histoire millénaire d'Alexandrie compte au moins autant pour elle-même que pour les prolongements érudits ou rêveurs qu'elle a pu susciter : depuis l'Antiquité, historiens et poètes ont cultivé sa mémoire et façonné son image. " Cité d'or " selon le grammairien grec Athénée, " première du monde " pour l'historien Diodore de Sicile, la ville de la Bibliothèque et du Phare s'est inscrite à jamais dans notre imaginaire.
Lieu de tous les savoirs, creuset des sagesses antiques et des grandes religions, Alexandrie n'a cessé d'alimenter les utopies. C'est là, précisément, l'objet de cet ouvrage : la somme des récits, des témoignages ou des contes par lesquels s'est formé, aux confins de l'histoire et du songe, le mythe d'Alexandrie.
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Hannibal
Christophe Burgeon
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 5 Septembre 2023
- 9782340080584
Fils du général carthaginois Hamilcar, Hannibal Barca était coutumier de la geste militaire : la peur de subir l'asservissement, le bruit assourdissant provoqué par les armes des belligérants qui s'entrechoquaient et le sang recouvrant les corps des soldats tombés sur le champ de bataille étaient autant d'expériences et de sensations qui lui étaient familières. Rome n'a jamais été aussi proche de l'anéantissement qu'au cours de la deuxième guerre punique, laquelle fut bien davantage qu'une simple nouvelle étape dans la lutte séculaire qui opposa la Ville à Carthage. Au fait de la géopolitique de son temps, Hannibal évita d'envahir l'Italie par la mer, se lançant plutôt dans une longue marche par voie terrestre, de Carthagène à la vallée du Pô, à travers un pays accidenté et parfois hostile. La décision de porter la guerre en Italie, bien que coûteuse en hommes et en éléphants, surprit les Romains.
Chef charismatique, il commanda une armée multiculturelle et polyglotte sans désaffection notable de la part de ses diverses troupes. Dès lors, il était assurément doté de deux qualités notables : la maîtrise du commandement et la compréhension des hommes. Il ne fut néanmoins pas en mesure de remporter la deuxième guerre ayant opposé Rome à Carthage (218-201 avant J.-C.). Aurait-il été meilleur tacticien que stratège ? Son armée se serait-elle montrée inférieure à celle des Quirites ? Son génie militaire aurait-il été surpassé par celui de Scipion l'Africain ? -
Lorsqu'au XVIe siècle les conquistadores débarquent pour la première fois en Amérique du Sud, ils sont éblouis par ce qu'ils rencontrent : une société extrêmement florissante et rationnelle. Celle-ci est dominée par un prestigieux souverain, l'Inca, incarnation du pouvoir et suprême gardien de l'ordre cosmologique. Contre toute attente, et au-delà de leurs rêves de gloire et de richesse, les soldats espagnols ont devant eux un authentique Etat, nommé Tahuantinsuyu, "les quatre parties réunies".
Un Etat qui contrôle une très grande partie des Andes, et qui, en moins d'un siècle, a réussi à s'étendre sur presque deux millions de kilomètres carrés. C'est le dernier grand élan politique d'une longue histoire préhispanique, qui va bientôt s'effondrer dans le tourbillon de la colonisation. Mais qui donc étaient les Incas ? Et comment comprendre leur incroyable destin ? Depuis la conquête de Francisco Pizarro jusqu'à la création des nations sud-américaines au XIXe siècle, il faut aller en chercher l'origine dans les récits mythiques, dans l'ingéniosité des structures sociales et industrielles, et dans des réflexes culturels millénaires.
En somme, il faut mener une minutieuse enquête pour recomposer un monde qui avait sciemment construit son identité pour parachever la mission sacrée de ses ancêtres : organiser l'espace et le temps.