En 1940, le jeune Parisien Paul-Emile, qui souhaite rejoindre la Résistance, gagne Londres où le Special operation executive créé par Churchill le recrute. Il est chargé, en compagnie d'autres Français avec qui il suit un entraînement intense, de retourner en France pour y grossir les rangs de la Résistance invisible. Pendant ce temps, le contre-espionnage allemand veille.
Pas si calme relate l'épopée quotidienne de six jeunes Anglaises engagées volontaires dans le service ambulancier pendant la guerre de 14. Leur mission: recueillir les corps martyrisés des morts et des blessés, transporter les survivants souvent abominablement mutilés ou hurlant de douleur, jusqu'aux hôpitaux qui pour beaucoup seront leur dernière demeure. Ces «glorieuses filles d'Angleterre» vont découvrir la géographie de l'Enfer, ce que l'on appelle la «zone interdite», un désert labouré d'obus qui sépare les tranchées de l'arrière. Au terme de chaque voyage macabre dans le froid et dans la nuit, de nouvelles épreuves les attendent: les corvées de caserne les plus rebutantes, les nuits sans sommeil, l'insalubrité, l'invasion de la vermine, la plus innommable des pitances militaires.
Lorsqu'il parut en 1930 le livre fit scandale. La traduction française (1931) reçut néanmoins le prix Séverine décerné au meilleur roman conçu pour promouvoir la paix dans le monde.
Il fut ensuite oublié. Il reparaît aujourd'hui dans une version nouvelle.
Helen Zenna Smith est le pseudonyme d'Evadne Price (1897-1985), qui transposa sur le mode de la fiction le journal minutieusement tenu par l'une de ses amies.
Simone de Beauvoir écrit dans La Force de l'âge que la lecture de cet irrécusable témoignage l'avait bouleversée.
Qui n'a pas entendu parler d'Ulysse, le plus populaire des héros de la Grèce antique ? Son histoire est de tous les temps. Un homme entraîné à contrecoeur dans une interminable guerre et dont le retour est contrarié par une succession d'obstacles. Après vingt ans d'absence, il a retrouvé sa patrie et sa femme et reconquis son trône, dans une île perdue aux confins de l'Hellade. Il n'a plus rien à désirer.
Est-il heureux pour autant ? Le récit commence au moment où, faute d'avenir, il rumine sur son passé. Quel souvenir laissera-t-il ? Il s'épanche auprès d'un jeune chevrier. Au cours de leurs entretiens sont évoqués tous les grands moments de sa vie, passés au crible de leur regard incisif. Il devient le héros de l'intelligence, plein de ressources et de sagacité, un modèle d'endurance, d'optimisme et qui choisit d'être pleinement homme - celui que célébrera l'Odyssée.
Ecrit d'une plume allègre en marge des épopées homériques, ce livre est un vrai roman d'aventures, truffé de péripéties et jalonné d'amours, qui n'exclut pas le merveilleux. Il est aussi une vivante évocation de la Grèce et de ses habitants aux temps légendaires. Prêtant à ses personnages ses qualités de conteuse et son humour bien connus, Simone Bertière s'en est donné à coeur joie dans un dialogue savoureux qui rajeunit la légende sans la dénaturer.
Depuis trente mille ans environ, il n'y a plus qu'une seule espèce humaine sur terre. Ce ne fut pas toujours le cas. Quand l'Homme moderne, en provenance du Moyen-Orient, a découvert l'Europe il y a quelque quarante mille ans, cette région du monde était déjà occupée par une autre espèce : l'Homme de Néandertal.
Pendant dix mille ans, les deux espèces vont évoluer côte à côte en Europe avant que Néandertal ne disparaisse mystérieusement. Sur les relations que ces deux espèces ont pu entretenir pendant ces millénaires de cohabitation, nous ne savons rien, ou presque.
Ce roman est l'histoire de cette rencontre fabuleuse. Dhour, homme de la plaine, quitte sa tribu pour accomplir le rite ancestral de la chasse au lion des cavernes. Contre l'avis du chamane et de Narh, le redoutable chef du clan, il décide de mener cette chasse dans les montagnes proches. Celles-ci sont taboues et nul n'a le droit de s'y rendre parce qu'habitées par de mystérieux « Hommes-sans-Front ».
En chemin, Dhour va rencontrer une jeune femme, Mîrha, bannie de sa tribu et qui, pour la première fois, va éveiller chez lui des sentiments amoureux. Ensemble, ils vont affronter l'univers hostile de la montagne. Et ses bêtes féroces, comme l'ours des cavernes ou le Machairodus.
Mais l'angoisse n'est-elle pas encore plus forte de savoir qu'ils se trouvent au coeur du pays des « Hommes-sans-Front », décrits par Narh et le chamane comme des primitifs hostiles dotés d'une force colossale ?
Considéré au moment de sa découverte au XIXe siècle comme une brute épaisse à l'intelligence médiocre, l'Homme de Néandertal a été depuis réhabilité par les préhistoriens et les paléontologues.
La chute de Napoléon et son exil à Sainte-Hélène dont il ne reviendra pas ont désespéré des milliers de ses soldats qui ne vivaient que dans l'attente de son évasion et de son retour. Le capitaine Allard et le maréchal des logis Ventura sont de ces désenchantés. Fuyant une Europe sans âme, ils vont chercher en Inde la vie supérieure qui leur est interdite par l'insupportable Sainte-Alliance "des rois contre le peuple".
La gloire donc, et la fortune, la première entraînant la seconde. Au pied de l'Himalaya, entre l'Hindoustan et l'Afghanistan, l'empire sikh du Penjab ne cesse de s'étendre et son maître, Ranjit Singh, maharadjah de Lahore, a besoin d'hommes sûrs pour assurer cette croissance. En dix-sept ans, l'intime alliance d'un prince exceptionnel et de quatre fidèles de l'Empereur, Allard ayant fait venir en renfort deux camarades de leur grande époque, va contre- dire les lieux communs de la faiblesse humaine, en premier l'inconstance et l'envie.
L'empereur a marié lui-même Allard etVentura à deux belles princesses pour les attacher au Penjab, mais surtout - c'est un prince qui voit loin - pour contribuer au rapprochement des peuples grâce à leurs enfants et préparer l'avènement d'un monde pacifié. Conte de fées ? Pas du tout. Résultat concret d'une alliance de vertu et de grandeur que seule la mort interrompra.
Hernando de Soto est un des conquistadores les plus connus de la Conquête des Amériques (José Maria de Heredia lui a d'ailleurs consacré un très beau poème).
L'ouvrage inédit de Marcel Brion n'est pas une biographie historique - bien que les faits relatés soient exacts - mais un véritable roman picaresque, où l'auteur a voulu restituer un épisode remarquable de la Conquête des Amériques, comme un homme de l'époque pourrait l'avoir écrit.
La vie d'Hernando de Soto, depuis sa jeunesse en Espagne, ses expéditions au Pérou, à Cuba, jusqu'à sa fin tragique en Floride, est une suite d'aventures extraordinaires. On retrouve dans ce roman les héros de la conquête, des plus prestigieux comme Pizarro aux plus humbles soldats, les affrontements avec les Indiens, les interrogations face aux injustices que ceux-ci subissent (il défendra notamment, sans succès, le grand Atahualpa).
C'est une histoire pleine de bruit et de fureur, mais aussi une histoire d'amour pour un continent, sa beauté, ses femmes, ses mystères, et d'où l'humour n'est jamais absent, grâce à une galerie de personnages truculents.
La personnalité d'Hernando de Soto, très complexe et attachante, traitée avec une grande finesse et une absence totale de manichéisme, donne une vision moderne et ambiguë de cette époque.
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L'été 1816.
Un an après Waterloo. Napoléon est prisonnier à Sainte-Hélène. En France occupée par les Alliés, règne la Terreur blanche. Sur tout le territoire on massacre, on condamne et on exécute. A Paris, la Chambre introuvable, loi après loi, reprend aux Français les libertés et droits acquis avec la Révolution et confirmés sous l'Empire. Dans son château de Coppet sur les bords du lac Léman, Mme de Staël, née Germaine Necker, la grande ennemie de l'empereur tyran qui l'exila loin de son cher Paris, atterrée de ce qui se passe outre-Jura, redécouvre les mérites du précédent régime et de son chef, le héros historique dont elle est toujours restée secrètement amoureuse.
Sous couvert de monter avec ses amis genevois La Mort de César de Voltaire, la châtelaine de Coppet, aidée par son grand ami le marquis de Chateauvieux et par son gendre le duc de Broglie, se met à rassembler témoignages et commentaires sur les aspects positifs du pouvoir impérial ; elle se propose d'écrire une brochure destinée à rappeler aux Français et à leurs gouvernants que les pages récentes de l'histoire de France ne peuvent être oubliées.
A travers maintes péripéties et de folles équipées, sous le règne d'henri III puis d'henri IV, pierre de siorac, noble provincial et huguenot, a connu une ascension qu'il doit à son intelligence des hommes, son intrépidité et sa clairvoyance.
Côtoyant les plus grands du royaume, et vivant au plus près les douloureux événements de l'histoire de france, comme la saint-barthélemy ou l'assassinat d'henri III, il a confié dans ses mémoires (fortune de france) les tours et détours de sa vie, montrant le regard d'un noble épris de justice, luttant pour la paix religieuse, sans concession pour les ennemis de celle-ci, si nombreux en ces temps incertains et cruels.
Dans son ombre, miroul, le fidèle serviteur, l'a suivi partout, témoin attentif des grandes et des petites actions, compagnon de tous les jours, confident des doutes et des espoirs. fils de paysan, larron un temps à la suite du massacre de sa famille, miroul lève ici le voile sur la prime jeunesse de pierre de siorac, les années ô combien décisives oú le caractère s'ébauche et se forge dans le meilleur métal, au château de mespech dans le périgord noir, sous la tutelle du père, le flamboyant baron jean de siorac.
Dans cet univers encore féodal oú s'agitent maîtres et domestiques, nobles et manants, et malgré l'admiration et la tendresse qu'il voue à son jeune maître, miroul porte haut une parole qui est le plus souvent inaudible, celle des petites gens, celle de ceux qui n'ont rien et qui courbent l'échine sous la dureté de leur état.
De Jean-François Regnard, écrivain français de la fin du XVIIe siècle, que savons-nous ? Qu'il est né en 1655, c'est-à-dire qu'il avait trente ans de moins que Molière. Que ses comédies ont eu beaucoup de succès et que l'une d'elles, Le Légataire universel, est encore au répertoire. Mais c'est tout. Une notice dans un dictionnaire : ce qui reste en général d'un bon auteur. L'histoire ne retient que les plus grands. Mais c'est peut-être parce qu'il est complètement oublié qu'Henri Troyat a pu en faire un personnage de roman. Il a eu l'idée de nous raconter la vie de Regnard, en se servant du peu que l'on connaît de sa biographie et en laissant son imagination remplir les blancs. Il a placé auprès de lui un compagnon de son âge. Les deux jeunes gens partent pour l'Italie, et c'est le début d'une série d'aventures et de voyages. Ce sont des amis inséparables, mais le moins qu'on puisse dire est que leur amitié n'est pas exemplaire. L'un est riche, cynique, brillant, séducteur, sans scrupule. L'autre, qui n'est pas moins doué, le suit comme son ombre, accepte son infériorité, ne songe jamais à se révolter. C'est le premier qui devient célèbre, mais c'est le second, pour finir, qui portera la perruque du premier : la perruque de Monsieur Regnard. Et c'est une fois de plus l'occasion de nous laisser entraîner par le talent d'Henri Troyat, romancier à l'invention inépuisable, enchanté par les caprices, les fantaisies, les imprévus de l'existence, mais qui n'ignorait rien des noirceurs de l'âme humaine.
Réédités ici en un seul volume, les deux romans dans lesquels Menie Grégoire a écrit l'histoire des Dames du Puydu-Fou.
Catherine de Montmorency-Laval, dame d'honneur de Marguerite de Navarre, trop aimée, trop aimante, aussi savante que sa maîtresse, séduira la Cour de François Ier et ses hommes les plus illustres, avant de se tourner vers Dieu, sous les voûtes grandioses de l'abbaye royale de Fontevrault. C'est ensuite son fils René qui conduira à son sommet la gloire de la famille, dans une des plus cruelles époques de notre Histoire : celle des guerres de religion.
On connaît celles du Midi, le Poitou n'a rien à leur envier : passions sanglantes, folie mystique, massacres, complots, la province est à feu et à sang, pourtant on aime, on danse, on fête ! Menie Grégoire nous fait revivre en historienne une époque redoutable où règne en maître la violence. Mais aussi celle du plus grand affrontement spirituel de tous les temps. Un roman où tout est vrai, du moins l'a été quelque part...
Mais l'Histoire n'est-elle pas un roman ?
Né à Pondichéry, un temps possession française, le jeune Louis de Reynac déteste les Anglais, alors en train de se constituer un empire en Inde, au détriment des Français. En 1776, à peine âgé de 20 ans, mû par le goût de l'aventure et le désir d'en découdre, Louis s'embarque pour l'Amérique et rejoint les rangs des insurgés américains.
Aux côtés du marquis de Lafayette, le jeune homme lutte pour l'indépendance des treize colonies. En Virginie, il tombe amoureux d'Ann Buckridge, jeune fille de notable que son père, résolument en faveur des Anglais, a fiancé, contre son gré, au cruel colonel Banastre Tarleton. Ces amours contrariées trouveront-elles à s'épanouir ?
Entre-temps Louis est envoyé au Québec afin de rallier à la cause américaine des colons français, qui depuis 1703 sont des sujets britanniques - ce qui aux yeux des Anglais le fera passer pour un espion et lui causera quelques ennuis.
La Promesse de Mangalore est une fresque historique qui mêle récit d'aventures, roman d'apprentissage et roman d'amour.
D'une plume alerte et grâce à une érudition aussi rigoureuse que légère, Yves Aubin raconte les joies, les peines, les colères, les idéaux, les ambitions, voire les doutes identitaires d'un jeune homme qui, d'un même élan, découvre la vie, l'amour et les révolutions. Rarement la grande histoire n'aura paru aussi proche et aussi vivante que la petite. Rarement lecteur n'aura eu le privilège d'être ainsi aux premières loges pour observer la naissance des États-Unis d'Amérique, méditer sur le destin des peuples et, au passage, sur sa propre destinée.
La mode est aux croisières. Il y en a de plusieurs sortes. Les retraités y voient une manière de tromper leur désoeuvrement.
Les hommes d'affaires y prennent quelques jours de détente au milieu d'une vie de stress.
Dix jours durant, le Night and day va faire découvrir les grands forts de la Méditerranée occidentale à deux cents grands patrons et cinquante conférenciers de haut rang, chargés de traiter pour eux les grands problèmes de l'heure. Cette association confidentielle, " Les Pionniers de Taormina ", née en Sicile six ans auparavant, avait développé entre ses membres des liens de confiance et une liberté d'expression peu commune.
C'est ce que raconte Delphine, la directrice d'une société de relations publiques qui a organisé ce voyage à un passager de dernière minute, Grégoire, qui sort de Sciences Po et découvre avec étonnement un monde très différent de sa Bretagne natale.
Au fil des jours, Delphine révèle à Grégoire les secrets des grands noms de la croisière, ceux des ententes industrielles, ceux des accords de prix, ceux des commissions et des rétrocommissions ; les secrets des pools d'intervention financière sur les marchés boursiers, ceux des introductions à la cote, ceux des pools de garantie des émissions d'actions et d'obligations ; les techniques des take over bid et des leverage buy out ; les secrets des régies publicitaires de la presse, ceux des émissaires clandestins du Vatican ; et beaucoup d'autres choses dont on ne parle qu'en coulisse et qui ne s'écrivent jamais.
Hormis deux ou trois personnages principaux, tous les autres apparaissent sous leur nom et ne révèlent que des faits qu'ils ont vécus mais soigneusement dissimulés ou travestis. Les réalités et leurs secrets l'emportent alors de loin sur les plus audacieuses fictions.