À New York, au printemps 2008, alors que l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d'écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l'américaine, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l'Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.
Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L'enquête de police n'aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l'été 2018, lorsqu'un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d'imaginer qu'il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s'est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier?
Avec la précision d'un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au coeur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça.
Un petit Marseillais d'il y a un siècle : l'école primaire ; le cocon familial ; les premières vacances dans les collines, à La Treille ; la première chasse avec son père... Lorsqu'il commence à rédiger ses Souvenirs d'enfance, au milieu des années cinquante, Marcel Pagnol est en train de s'éloigner du cinéma, et le théâtre ne lui sourit plus. La Gloire de mon père. dès sa parution, en 1957, est salué comme marquant l'avènement d'un grand prosateur. Joseph, le père instituteur, Augustine la timide maman, l'oncle Jules, la tante Rose, le petit frère Paul, deviennent immédiatement aussi populaires que Marius. César ou Panisse. Et la scène de la chasse à la bartavelle se transforme immédiatement en dictée d'école primaire... Les souvenirs de Pagnol sont un peu ceux de tous les enfants du monde. Plus tard, paraît-il, Pagnol aurait voulu qu'ils deviennent un film. C'est Yves Robert qui, longtemps après la mort de l'écrivain. le réalisera. " Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. "
Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l'auteur de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.
Huit ans après le Drame, c'est l'histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu'en février 2012, il quitte l'hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s'atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu'il éprouva jadis pour cette famille de l'Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées.
Mais les années passent et le vernis des Baltimore s'effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?
30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l'État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu'une passante, témoin des meurtres.
L'enquête, confiée à la police d'État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l'appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l'été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu'il s'est trompé de coupable à l'époque.
Avant de disparaître à son tour dans des conditions mystérieuses.
Le plus beau livre sur l'amitié enfantine : un matin de chasse dans les collines. Marcel rencontre le petit paysan, Lili des Bellons. Ses vacances et sa vie entière en seront illuminées.
Un an après La Gloire de mon père, Marcel Pagnol pensait conclure ses Souvenirs d'enfance avec ce Château de ma mère (1958), deuxième volet de ce qu'il considérait comme un diptyque, s'achevant sur la scène célèbre du féroce gardien effrayant la timide Augustine. Le petit Marcel, après la tendresse familiale, a découvert l'amitié avec le merveilleux Lili, sans doute le plus attachant de ses personnages. Le livre se clôt sur un épilogue mélancolique, poignante élégie au temps qui a passé. Pagnol y fait vibrer les cordes d'une gravité à laquelle il a rarement habitué ses lecteurs.
Je ris un garçon de mon âge qui me regardait sévèrement. "Il ne faut pas toucher les pièges des autres, dit-il. Un piège, c'est sacré ! - Je n'allais pas le prendre, dis-je. Je voulais voir l'oiseau. " Il s'approcha : c'était un petit paysan. Il était brun, avec un fin visage provençal, des veux noirs et de longs cils de fille.
En 1940, le jeune Parisien Paul-Emile, qui souhaite rejoindre la Résistance, gagne Londres où le Special operation executive créé par Churchill le recrute. Il est chargé, en compagnie d'autres Français avec qui il suit un entraînement intense, de retourner en France pour y grossir les rangs de la Résistance invisible. Pendant ce temps, le contre-espionnage allemand veille.
Les vacances à la treille se poursuivent.
Mais ne se ressemblent plus : lili doit travailler aux champs avec son père, et marcel rencontre isabelle, la fille du poète loïs de montmajour. puis ce sera l'arrivée eu classe de sixième et l'entrée en scène de l'inénarrable lagneau... poussé par ses lecteurs, et pour son propre plaisir, pagnol décide de transformer son diptyque en tétralogie, et ses souvenirs d'enfance en authentique roman de formation, du côté de kim ou du livre de la jungle.
Dans le temps des secrets (1960), le jeune marcel trahit - provisoirement - l'amitié de lili pour l'illusion de l'amour, et pagnol l'écrivain prouve, lorsqu'il croque le poète alcoolique et sa grotesque épouse, qu'il n'a rien perdu de sa vis comica. le projet prend de l'ampleur, et le livre se termine sans s'achever, dans l'attente du temps des amours. " la reine, naturellement, c'était elle, et le chevalier, c'était moi.
Vous commençâmes par la fabrication de nos costumes, car comme toutes les filles, elle adorait se guignoliser. "
Après la mort du bossu et la vente des romarins, manon et sa mère s'installent dans la grotte de baptistine.
Quelques années plus tard, manon trouve l'occasion de se venger...
Pagnol s'est souvent adapté lui-même, passant aisément du théâtre au cinéma. ici, il fait le chemin inverse, et adapte un film en roman : manon des sources (1963), deuxième partie de l'eau des collines, est la " mise en roman " du film éponyme, tourné dix ans plus tôt. on en retrouve tous les personnages, et on est émerveillé de voir que les dialogues, qui sont souvent, mot à mot, les mêmes, " s'entendent " aussi bien sur la page que sur l'écran.
Manon des sources sera une sorte de testament : pagnol ne réalisera jamais jean de florette et n'écrira plus de fiction. " le murmure était plus fort, c'était une chanson tintante et cristalline... elle s'arrêta, éleva la petite flamme au-dessus de sa tête, et vit sur le sol danser une étoile : comme elle se penchait, un visage monta vers elle, et c'était le sien. "
Au village des bastides blanches, on hait ceux de crespin.
C'est pourquoi lorsque jean cadoret, le bossu, s'installe à la ferme des romarins, on ne lui parle pas de la source cachée. ce qui facilite les manoeuvres des soubevran, le papet et son neveu ugolin. qui veulent lui racheter son domaine à bas prix... jean de florette (1962), premier volume de l'eau des collines, marque, trente ans après pirouettes, le retour de pagnol au roman. c'est l'épopée de l'eau nourricière sans laquelle rien n'est possible.
Marcel pagnol y développe l'histoire du père de manon, évoquée sous forme de flash-back dans le filin manon des sources (1952). les dialogues sont savoureux, et la prose aussi limpide que dans les souvenirs d'enfance. quant au papet et à ugolin, à la fois drôles et terrifiants, ils sont parmi les créations les plus complexes de pagnol. " tri comprends, s'ils avaient bu l'eau de la citerne, c'est sûr qu'ils seraient morts tous les trois, et moi ça m'aurait embêté.
D'avoir bouché la source, c'est pas criminel : c'est pour les oeillets. mais si, à cause de ça, il y avait des morts, eh bien peut-être qu'après nous n'en parlerions pas, mais nous y penserions.
L'année de cinquième : la découverte de la " vocation " poétique ; lagneau, le cancre héroïque et encore et toujours lili, qui, en compagnie de marcel, soutient joseph lors d'une partie de boules d'anthologie...
Annoncé comme " à paraître " dès la sortie du temps des secrets, le temps des amours (1977) sera différé par un pagnol pris par d'autres projets et qui, peut-être, retardait le moment de quitter les héros de son enfance. personne n'y croyait plus lorsque, trois ans après la mort de l'écrivain. ses proches trouvèrent dans ses dossiers un certain nombre de chapitres achevés qui, mis bout à bout, constituaient ce temps des amours si longtemps attendu.
Plus hétéroclite que les trois premiers. ce quatrième volume contient pourtant certaines des plus belles pages de pagnol, notamment une histoire de la peste à marseille à laquelle l'écrivain tenait particulièrement. " ce n'est que bien plus tard que je découvris l'effet le plus surprenant de ma nouvelle vie scolaire : ma famille, ma chère famille, n'était plus le centre de mon existence. "
Le port de marseille, dans les années vingt.
Marius, le fils de césar, patron du bar de la marine, est partagé entre son amour pour fanny la petite marchande de coquillages, et son désir de prendre la ruer, de parcourir le monde... lorsque marcel pagnol, en 1929, fait représenter marius sur une scène parisienne, sans doute ne se doute-t-il pas que ses personnages deviendront aussi célèbres qu'harpagon ou monsieur jourdain. deux ans plus tard, pagnol et alexander korda en tirent un film, raimu, charpin, orane demazis, pierre fresnay reprennent leurs rôles, et la pellicule les immortalise.
Ils feront le tour de la terre.... " quand tu me parles sur ce ton, quand lu m'espinches comme si j'étais un scélérat... je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le coeur. "
Depuis le départ de marius, césar est de plus en plus coléreux et ses amis en font les frais.
Lorsque fanny apprend qu'elle attend un enfant de marins, le déshonneur la guette... deux ans après marins, pagnol reprend dans fanny (1931) ses personnages où il les a laissés. les spectateurs du théâtre de paris retrouvent avec enthousiasme fanny, césar, panisse, escartefigue, monsieur brun, honorine, orane demazis et charpin sont au rendez-vous., mais pas raimu, fâché avec le directeur de la salle, est remplacé par harry baur.
En 1932. marc allégret tourne fanny, et raimu reprend le rôle que pagnol a écrit pour lui. le succès du film fanny est aussi grand que celui de marins. des années trente aux années soixante, plusieurs remakes en sont réalisés. wallace beery, emil janings, charles boyer ont interprété césar. maurice chevalier, lui, a été, en 1961, un paraisse hollywoodien. " cet enfant, quand il est né, il pesait quatre kilos...
Ceux-là, c'est sa mère qui les a faits. maintenant, il arrive à sept... ces trois kilos de plus, c'est trois kilos d'amour. "
Vingt ans ont passé.
Marius est devenu garagiste à toulon, fanny est la riche madame panisse, et césar le parrain de césariot, le fils de fanny, élève à polytechnique. lorsque panisse meurt, il veut que le jeune homme apprenne qu'il n'était pas son véritable père... en 1936, pagnol décide de conclure l'histoire de ses héros marseillais. il est maintenant cinéaste et c'est directement pour l'écran qu'il écrit césar, dont il publie cependant le texte.
Il démontre avec maestria que, pour lui, théâtre et cinéma ne sont pas fondamentalement différents : l'important, ce sont l'auteur, ses personnages et les mots qu'ils prononcent. raimu, charpin, fresnav, orane, demazis, artificiellement vieillis. retrouvent leur rôle dans ce film mélancolique : le vingt ans après de pagnol. " tu es un emmerdeur, césar, pas autre chose. très bon dans le fond, et très sensible, mais d'une fréquentation intolérable.
Tu vis tout seul, parce que personne ne veut rester avec toi. tu as fait fuir les garçons, tu as fait fuir les bonnes, tu as fait fuir les clients, tu as même chassé ton fils. "
On compte sur le doigt de la main les espions qui ont influé sur le cours de l'histoire.
Le héros de ce récit véridique, Oleg Gordievsky, est l'un d'entre eux.
Au début des années 1970, il entame une carrière prometteuse au sein du KGB mais, rapidement désillusionné sur la nature du régime, il est «retourné» par le MI6, le service secret britannique. En apparence, c'est toujours un officier de renseignement exemplaire, mais en réalité il est engagé, corps et âme, au service du Royaume-Uni. Nul ne le saitparmi ses maîtres russes, qui assurent son ascension régulière dans la hiérarchie toute-puissante des «hommes de l'ombre». Jusqu'au jour où quelques soupçons commencent à naître dans leur esprit... Hasard? Calcul? Trahison?
Rappelé à Moscou sous prétexte d'une nouvelle promotion, il en vient à penser que ses jours sont sans doute comptés.
Par un beau soir d'été 1985, vêtu de gris à la mode soviétique, il arpentera incognito la Perspective Koutouzovski. Et ce sera le début d'une nouvelle aventure qui compose certainement l'un des épisodes les plus spectaculaires de la Guerre froide...
Un modeste professeur, honnête, naïf et méprisé, se trouve embauché par un conseiller municipal véreux qui veut l'utiliser comme prête-nom...
Topaze, créé en 1928, est le premier succès théâtral de pagnol. c'est sa grande comédie de caractères, la plus classique, la plus moliéresque de ses pièces. le personnage de topaze devient aussitôt une figure archétypale du théâtre français. la pièce a donné lieu à trois films : le premier de louis gasnier (1932. avec louis jouvet), et deux de pagnol lui-même (1936, avec arnaudy, puis 1950, avec fernandel).
D'autres suivront. tant qu'il y aura des comédiens. topaze tentera les meilleurs. " c'est exactement l'histoire du chimpanzé de ma mère. quand elle l'a acheté, il était maigre, il puait la misère, mais je n'ai jamais vu un singe aussi affectueux. on lui a donné des noix de coco, on l'a gavé de bananes, il est devenu fort comme un turc, il a cassé la gueule à la bonne. il a fallu appeler les pompiers...
"
Rien ne prédestinait Henri de Navarre à devenir Henri IV roi de France. Et pourtant...
Le mardi 22 mars 1594, à l'aube, Henri IV pénétra enfin dans Paris l'insoumise. Entrant au Louvre, il dit à son guide?: «Monsieur le Chancelier, dois-je croire que je sois là où je suis? - Sire, je crois que vous n'en doutez point. - Je ne sais, dit le roi, car tant plus j'y pense, et plus je m'en étonne. Car je trouve qu'il n'y a rien de l'homme en tout ceci: c'est une oeuvre de Dieu extraordinaire, voire des plus grandes.» Le trône de France était bien pourvu en héritiers et l'adhésion de Henri de Navarre à la Réforme le disqualifiait. Il lui fallut pour y parvenir trente ans et une hécatombe. Son itinéraire est jonché de morts, par la guerre ou la maladie. Il en émerge les mains pures, sans une égratignure. Une chance? Mais pour les chrétiens d'alors, tout ce qui advient est dû à la Providence, dont ils sont les agents obligés. Henri, d'une intelligence hors pair, se crut voué par elle à une mission?: rétablir la concorde dans un pays déchiré par les guerres de religion.
S'est-il contenté des cadeaux que lui valait l'élection divine ou a-t-il contribué au succès?? Un récit fidèle à l'histoire - mais aussi palpitant qu'un roman - retrace au fil du temps son parcours tumultueux. Toute une époque revit, dans sa singularité. Quant au héros, il sort de l'aventure rebelle aux normes, mais pleinement homme et chargé de secrets.
Dans ce livre, qui complète une série de biographies où voisinent Le Cardinal de Retz, Mazarin et Marie-Antoinette, Simone Bertière déploie à nouveau son talent de conteuse, rendant clair ce qui est compliqué, redonnant vie aux personnages, restituant le climat des temps anciens. Bref, faisant du lecteur un complice pour un plaisir partagé.
La vie du diplomate Henry Kissinger et particulièrement son travail pour l'administration Nixon de 1969 à 1977. Durant cette période, il déploie de nombreuses stratégies diplomatiques, construisant une politique étrangère novatrice influencée par ses rêves d'ordre mondial, en collaboration ambiguë avec R. Nixon à qui tout l'oppose.
Dans le théâtre politique, le rôle d'éminence grise est l'un des plus convoités: c'est le conseiller caché du prince. Ce rôle fut créé par un grand acteur, Richelieu, pour un autre grand acteur, le Père Joseph: «éminence», parce que Richelieu avait demandé pour son ami le chapeau de cardinal; «grise?, car c'était la couleur de la robe de capucin que portait ce dernier.
L'expression franchit les frontières. Elle est appliquée en Allemagne au baron Holstein qui, à Berlin, fait et défait les chanceliers sous Guillaume II. Au temps de Roosevelt, elle est reprise, aux États-Unis pour Harry Hopkins, également surnommé «le Raspoutine de la Maison Blanche». En France, au XXe?siècle, le Père Joseph renaît sous les traits de Jacques Foccart, au coeur du premier cercle gaullien puis de François de Grossouvre, dans l'entourage de François Mitterrand.
D'autres personnalités marquantes, qui s'étaient illustrées, parfois, loin de la politique, ont contribué à infléchir le cours de l'Histoire, de Beaumarchais, qui apporta le soutien de la cour de France aux insurgés américains, à Jean Monnet le Père de l'Europe moderne.
À travers seize portraits inoubliables, Charles Zorgbibe nous révèle - ou nous rappelle - l'action secrète de ces hommes de l'ombre qui ont, pour une part souvent déterminante, façonné le monde où nous vivons.
Pascal, le puisatier, est veuf.
Cependant, entre son ami félipe et sa fille aînée, la sage patricia, qui élève ses jeunes soeurs, il est un homme heureux. mais patricia faute avec un bel aviateur qui part pour la guerre, et qui est porté disparu... la fille du puisatier (1940) est la seule réalisation de pagnol durant la guerre. c'est un film en prise sur l'époque. il est relativement méconnu, malgré le face à face unique qu'il présente entre les deux acteurs fétiches de pagnol, raimu et fernandel.
Charpin fait des merveilles en boutiquier enrichi. josette day, compagne du cinéaste au moment du tournage, endosse le rôle traditionnel de la jeune première séduite.
La femme du boulanger s'est enfuie avec un berger. Le boulanger se saoule et ne fait plus de pain. Tous les habitants du village - y compris les ennemis légendaires, l'instituteur et le curé - s'unissent pour retrouver la femme du boulanger. Le marquis prend la direction des opérations...
Ultime adaptation de Giono par Pagnol (ici un passage de Jean le Bleu), La Femme du boulanger (1938), partition musicale pour Raimu et orchestre, est sans doute l'oeuvre la plus célèbre du cinéaste. Chaque scène a acquis le statut de classique, et c'est après avoir vu et revu ce film, un de ses préférés, qu'Orson Welles a demandé - trop tard - à rencontrer Raimu, qu'il jugeait le plus grand acteur du monde.
" Je l'ai vu ce matin, sur sa figure, brusquement elle m'aime d'amour. Et tu ne sais pas ce qu'elle m'a dit ? Elle m'a dit : "Si tu es un homme, trouve-toi derrière l'église à cinq heures, avec un cheval : tu m'emporteras où tu voudras. "Elle quitte son mari, sa boulangerie, ses sous, son pain. Elle veut tout perdre pour moi. À cinq heures derrière l'église... "
Auteur d'une vingtaine de livres et de plusieurs centaines d'articles, parent de Bergson et de Proust, ami de Drieu La Rochelle et de Malraux, Emmanuel Berl a occupé une place importante dans la littérature de l'entre-deux-guerres.
Il est aujourd'hui très injustement oublié. Voici l'occasion de découvrir un des " grands méconnus " de ce siècle. Modèle d'esprit critique, sans conformisme, sans sectarisme, sans dogmatisme, il est un représentant très original de la pensée libérale. Il est aussi, par l'acuité de son jugement et la limpidité du style, un grand moraliste français. Essayiste, historien, pamphlétaire, journaliste politique, écrivain d'art, mémorialiste, Berl a touché à beaucoup de genres.
Il passe de Tamerlan à l'affaire Dreyfus, d'un cours de Bergson à une lecture de Simone Weil, de la sagesse de Goethe à l'amour chez Proust, de la Kabbale à la psychanalyse. Il lit, il regarde, il écoute, il réfléchit, il commente. A travers mille anecdotes, portraits, souvenirs ou citations, il s'interroge aussi sur l'oubli, le progrès, le langage, la culture, la réflexion, la mort. Il avait un goût extrême de l'amitié.
Dans les hommages qu'il a rendus à tel ou tel de ses amis - Daniel Halévy, Martin du Gard, Camus et bien d'autres -, c'est lui que nous voyons comme dans un miroir. Dans ces textes, classés par thèmes mais si divers, on trouvera le meilleur de Berl. Car il n'est jamais plus frappant que quand il réagit à une lecture ou à un événement, passant de la réaction à la réflexion et s'élevant avec facilité à l'essentiel.
Il faut lire les écrivains morts non pour les juger mais pour la nourriture qu'ils nous apportent. La lecture de Berl est l'une des plus enrichissantes qui soient. Elle nous permet de rencontrer l'un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps.