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Flammarion
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«L'amour fou, fusionnel, inexorablement en marche vers la mort violente, l'amour qui refuse de fléchir au décès d'un des partenaires. L'amour qui trahit les conventions sociales. Ce feu à quoi deux êtres pathétiques se réchauffent, alors que l'horreur les entoure. [...] C'est une histoire d'amour en vérité fort commune, une tragédie qui a connu d'innombrables variations, d'innombrables héros et héroïnes, et dont les sources remontent à la nuit des temps. [...] Le génie de Shakespeare est d'avoir choisi ces deux êtres fragiles, improbables, une enfant sans expérience du monde et un jeune homme versatile, pour en faire un couple mythique, le couple par excellence, un symbole de l'amour éternel.»Antoine Volodine.
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Désespéré par son nez «qui d'un quart d'heure en tous lieux le précède», le Gascon Cyrano n'ose ouvrir son coeur à sa cousine Roxane, objet de sa passion. Cet homme de l'ombre, aussi laid qu'éloquent, prêtera donc en secret sa verve et sa voix à son rival, plus beau mais moins spirituel que lui. Cyrano de Bergerac, comédie héroïque créée en 1897, a ravi des générations de spectateurs et de lecteurs. Les plus grands comédiens ont prêté leurs traits à ce personnage haut en couleur, incarnation pittoresque du coq gaulois, poète fantasque et amoureux sublime. Dans cette oeuvre pleine de panache à l'origine d'un engouement populaire sans précédent, Rostand nous rappelle, sous couvert de légèreté, qu'on ne saurait vivre que de lyrisme et d'ivresse.
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Ce drame est sévère. Le vrai y doute. Le sincère y ment. Rien de plus vaste, rien de plus subtil. L'homme y est monde, le monde y est zéro. Hamlet, même en pleine vie, n'est pas sûr d'être. Dans cette tragédie, qui est en même temps une philosophie, tout flotte, hésite, atermoie, chancelle, se décompose, se disperse et se dissipe, la pensée est nuage, la volonté est vapeur, la résolution est crépuscule, l'action souffle à chaque instant en sens inverse, la rose des vents gouverne l'homme. D'autres oeuvres de l'esprit humain égalent Hamlet, aucune ne le surpasse. Toute la majesté du lugubre est dans Hamlet. Une ouverture de tombe d'où sort un drame, ceci est colossal. Hamlet est, à notre sens, l'oeuvre capitale de Shakespeare.
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Tartuffe, un faux dévôt, entre dans la famille du riche bourgeois Orgon et tente de prendre le contrôle des esprits à des fins personnelles. Orgon se laisse faire, jusqu'à céder des choses impensables. Pièce sur l'hypocrisie, la fausse dévotion et la crédulité avec un dossier comprenant des documents et des repères historiques et littéraires.
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Dans L'Avare, l'argent est le nerf de la guerre. Il détermine les êtres, qu'ils soient vieux ou jeunes, riches ou sans le sou, avares ou prodigues, et s'insinue au coeur des rapports humains. Cette grande comédie créée en 1668 met en scène un univers où tout n'est que contrats, et où tout a un prix : manger, boire, se vêtir, aimer, ne pas mourir ; un monde où les sentiments filiaux sont sapés par le vice pathologique d'un homme qui n'est pas seulement avare, mais aussi convoiteux et paranoïaque. Et le vice aura le dernier mot. L'Avare, pièce morale ? La question mérite d'être posée.
Dossier
1. Aux origines de la pièce
2. L'Avare, un modèle de comédie ?
3. Les moralistes et l'avarice
4. L'argent au XVII? siècle. -
Alceste, misanthrope farouche, aime la coquette Célimène. Par sa mauvaise humeur et sa franchise brutale, «l'homme aux rubans verts» détonne dans le salon de sa belle, peuplé de petits marquis frivoles et de poètes amateurs. Célimène renoncera-t-elle à ses nombreux soupirants pour suivre Alceste dans la retraite où il prétend se réfugier ? Dossier 1. Les Misanthrope avant Molière 2. Les métamorphoses du Misanthrope 3. Prestiges de la coquette 4. Salons et mondanités au XVII? siècle 5. La figure du courtisan au XVII? siècle. Interview : «Mathieu Lindon, pourquoi aimez-vous Le Misanthrope ?»
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Camille et Perdican sont promis l'un à l'autre mais Camille ne l'entend pas de cette oreille : fidèle aux principes qu'on lui a inculqués au couvent, elle se méfie de la légèreté de son cousin qui, déçu, fait sa cour à Rosette, paysanne et amie d'enfance. Un jeu dangereux d'orgueil et de jalousie se met alors en place entre les trois jeunes gens. Proverbe marqué par le désenchantement autant que par la liberté du romantisme, On ne badine pas avec l'amour (1834) décrit l'aveuglement de personnages pour qui le coeur et la parole semblent irrémédiablement désaccordés : c'est l'innocence qui en paiera le prix. DOSSIER - Dire l'amour dans l'oeuvre de Musset - Les jeux du coeur et de la parole dans On ne badine pas avec l'amour - Jeux de scènes : un théâtre à (ré)inventer - Jeux de société : une pièce au miroir de son temps.
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Macbeth et Banquo, généraux de Duncan, roi d'Écosse, de retour d'une campagne victorieuse contre les rebelles, rencontrent dans la lande trois sorcières qui leur font une prophétie : Macbeth deviendra roi, affirment-elles, et Banquo engendrera des rois... Poussé par Lady Macbeth et désireux d'accéder au trône, Macbeth entreprend d'assassiner Duncan - premier crime d'une longue série. C'est ainsi que débute Macbeth (1606), l'une des plus célèbres tragédies de Shakespeare, qui relate une plongée dans le Mal extrême et absolu. Comme l'écrivait Victor Hugo dans William Shakespeare : «Macbeth, c'est la faim. Quelle faim ? La faim du monstre toujours possible dans l'homme. Certaines âmes ont des dents. N'éveillez pas leur faim.»Dossier : 1. Contexte et genèse de l'oeuvre2. De Faust à Macbeth : trajectoires du mal sur la scène élisabéthaine3. Le mal dans Macbeth4. Macbeth au fil des siècles.
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Jeune étudiant fraîchement arrivé de Poitiers, Dorante est impatient de découvrir les joies de la capitale. Très vite, il tombe sous le charme d'une jeune femme, Clarice, qu'il croit se nommer Lucrèce, et auprès de laquelle il se vante d'exploits militaires imaginaires. Lorsque son père Géronte lui propose Clarice en mariage, Dorante, qui ignore toujours la véritable identité de la jeune fille, croit pouvoir se soustraire à cet engagement par un nouveau mensonge... Dans cette suite vertigineuse de «menteries» greffées sur un quiproquo, Corneille explore la veine d'une comédie de bon ton, loin de la commedia dell'arte et de la farce, et célèbre, à travers son personnage d'affabulateur de génie, les joies de l'invention verbale et la magie de la parole théâtrale. DOSSIER - Petits mensonges entre honnêtes gens : la comédie selon Corneille - Les menteurs cornéliens : mensonges en série - Honnêtes mensonges : la morale du monde - La vie comme un théâtre.
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«Un héros qui s'éveille doit avoir la splendeur d'un soleil levant», lisait-on dans un ouvrage anonyme publié à Madrid en 1637, l'année où fut créé Le Cid. Ce héros splendide, ce pourrait être Rodrigue, qui par un coup d'éclat et quelques coups d'épée triomphe de tous les obstacles, attire à lui tous les coeurs et s'élève au-dessus de la loi commune. Mais ce héros pourrait aussi bien être Corneille, qui à l'aube de sa trente et unième année, avec Le Cid, s'affranchit de toutes les règles et s'affirme comme l'un des plus grands dramaturges de son siècle.
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Une galère, un sac, un fourbe:tous les ingrédients sont réunis pour une comédie qui, presque 400 ans plus tard, n'a pas pris une ride. Au-delà du comique farcesque que nous connaissons si bien se cachent les mécaniques d'un genre aujourd'hui méconnu, la petite comédie, qui nous permet d'entrevoir la place que les Fourberies ont pu prendre sur les planches parisiennes du temps de Molière. À l'autre bout de la frise chronologique, c'est encore la modernité de la pièce qui nous frappe, avec son intrigue exagérée, qui révèle ses propres ficelles et met au premier plan sa métathéâtralité.En rétablissant la ponctuation de l'édition originale et en offrant un prisme de lecture nouveau - celui de la petite comédie -, cette édition est l'occasion de porter un regard frais sur ce classique et de le redécouvrir dans toute sa richesse, sa complexité et son humour.Dossier1. «Vive la fourberie, et les fourbes aussi»:éloge de la fourberie2. Fourberie d'hier:regards sur la réception de la ruse3. La scène du sac et le comique du travestissement langagier.
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Le 9 décembre 1896, un jeune homme crée le scandale en faisant jouer au théâtre de l'Oeuvre une farce truculente : Ubu roi.«Merdre !» Sitôt le premier mot lâché, la salle siffle, hue, rit, proteste : le public est insulté, les conventions théâtrales sont bousculées, le grotesque s'introduit dans le théâtre d'avant-garde. En mettant en scène les tribulations du Père Ubu - personnage cynique et ordurier, prêt à tout pour s'accaparer le pouvoir -, Jarry donne naissance à un véritable mythe. Blague de potache témoignant de l'inventivité d'un lycéen rennais ou «pamphlet philosophico-politique à gueule effrontée», selon le mot d'un journaliste d'alors, Ubu roi est d'abord un feu d'artifice verbal qui, plus d'un siècle après sa création, n'a rien perdu de sa saveur.Dossier : 1. De l'école au théâtre2. Jarry et la réforme théâtrale : articles, lettres et manifestes3. Ubu roi : un désastreux triomphe4. Fortune de l'oeuvre : mises en scène et illustrations.
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«Ma pièce est déjà prête dans ma tête. Elle s'appelle La Cerisaie, il y a quatre actes, dans le premier on voit par les fenêtres des cerisiers en fleurs, tout un jardin blanc ininterrompu. Et les dames sont vêtues de blanc.»Lettre de Tchekhov, 5 février 1903Après cinq ans d'absence, Lioubov retourne dans la maison de son enfance avec une émotion intacte. Elle retrouve la splendide cerisaie qui entoure son domaine comme un abri hors du temps. Mais cet inestimable trésor est aussi un patrimoine délaissé, criblé de dettes et qu'il va bien falloir vendre... Dernière pièce de Tchekhov, La Cerisaie (1904) est la peinture de la fin d'un monde. Par l'évocation de ce jardin d'Éden voué à la disparition, Tchekhov dresse, un an avant la première révolution russe, un état des lieux d'une classe qui meurt pour être restée étrangère à la marche du temps.
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Martine décide de se venger de son ivrogne de mari, le bûcheron Sganarelle, en le faisant passer pour un médecin qui n'accepte d'exercer que s'il est battu. Mais ce dernier tire parti de cette supercherie, prodiguant avec conviction médicaments farfelus et diagnostics fantaisistes, avec force latin de cuisine; il met même ses talents au service d'un couple d'amoureux séparés par la volonté d'un père. Mêlant virtuosité scénique, faux patois, et thématiques galantes, la pièce revivifie la tradition de la satire antimédicale.Cette édition replace l'oeuvre dans son époque, et nous permet d'apprécier à la fois les écarts de réception entre XVII? et XXI? siècles, de méditer sur les dangers de la crédulité, et de savourer la puissance des effets comiques qui nous réjouissent encore aujourd'hui.Dossier1. La réception dans les gazettes (1666-1668)2. Une source possible:le fabliau du «Vilain mire»3. Molière lecteur de Tabarin4. Le patois de fantaisie, un procédé à la mode5. Scènes de consultation médicale6. Lectures sociologiques sur scène.
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La guerre de Troie n'aura pas lieu
Jean Giraudoux
- Flammarion
- Gf ; Theatre
- 21 Janvier 2015
- 9782081306950
Alors que les Grecs menacent d'attaquer les Troyens après le rapt d'Hélène par Pâris, Hector, héros de la paix, tente de désamorcer un conflit qui est pourtant écrit par avance... Mêlant emprunts à l'Iliade et références à l'actualité, tragédie et farce, ironie et fantaisie poétique, Giraudoux, dans cette pièce indémodable, montre quelles comédies et simagrées préludent aux plus grandes catastrophes de l'Histoire. Oeuvre d'inspiration pacifiste écrite en 1935, au moment où l'ombre de la guerre planait sur l'Europe, La guerre de Troie n'aura pas lieu interroge ces forces aveugles qui animent les hommes et qu'on appelle destin.
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Quel feu secret dévore Phèdre ? Qu'adviendrait-il pour peu que paraisse au jour la «flamme si noire» de son amour impur ?...En s'appropriant l'un des grands sujets tragiques de l'Antiquité, Racine a composé la plus sombre, la plus sublime, la plus éperdue de nos tragédies : la marche implacable et funèbre de son intrigue est comme une invite à méditer sur les fureurs du désir et de la passion, sur les monstres tapis dans les replis du labyrinthe de l'âme.Dossier : 1. Du mythe à la tragédie antique : Euripide et Sénèque2. Phèdre sur la scène française3. La création de Phèdre : cabale et scandale4. Phèdre et la mythologie5. Figures de la passion et esthétique du sublime
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Les dieux avaient prédit le sort d'Oedipe : il tuerait son père et épouserait sa mère. Comble de l'ironie tragique : c'est en s'efforçant d'échapper à cette funeste prédiction que le plus célèbre des héros de Sophocle précipite sa réalisation... Entre savoir et ignorance, entre pouvoir et faiblesse, entre lumière et ombre, OEdipe est la figure de l'homme aux prises avec son destin. À qui l'oracle de Delphes ne cesse de répéter : « Connais-toi toi-même », c'est-à-dire sache qui tu es, et que tu es faillible et limité. Dossier 1. Le mythe d'Oedipe et ses interprétations 2. Sophocle et la tragédie grecque 3. L'adaptation cinématographique de Pier Paolo Pasolini.
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Entichées de Trissotin, poète de pacotille, Philaminte, Armande et Bélise se complaisent dans les joies de l'esprit. Elles discutent de grammaire, d'astronomie, de métaphysique et de morale. Elles vantent à l'excès l'exercice de la raison au détriment du corps. Elles exhibent leurs connaissances des auteurs en vogue, dérogeant en tout point aux règles de l'honnêteté. Et sont finalement bien incapables de déceler le véritable dessein de Trissotin : mettre la main sur la fortune familiale.Créée en 1672 alors que Molière est au sommet de sa gloire, la pièce n'a rien perdu de son piquant. Car si les femmes grammairiennes ou astronomes ne prêtent plus à rire, la répétition systématique des dernières théories à la mode reste risible. Raillant l'étroitesse de vue des pédantes, Les Femmes savantes expriment en creux des valeurs profondément modernes : celles du jugement individuel, du plaisir et des droits du corps.Dossier : 1. La première réception de la pièce2. Femmes savantes, femmes pédantes dans la littérature galante du XVIIe siècle3. Descartes au pays des pédantes4. Le tournant "féministe" dans les mises en scène des Femmes savantes.
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De toutes les comédies de Molière, Dom Juan est peut-être la plus fascinante : c'est que la course endiablée du «grand seigneur méchant homme», séducteur cynique et athée flanqué d'un valet burlesque, permet d'explorer toutes les tonalités du rire - de la franche bouffonnerie jusqu'à une ironie si corrosive qu'elle en devient parfois étonnamment grave, et presque inquiétante. Dossier 1. Aux origines du «mythe littéraire» : L'Abuseur de Séville 2. De Tirso à Molière : variations françaises et italiennes sur Don Juan 3. Le Dom Juan de Molière : scénographie, comique et dramaturgie 4. Postérité de Don Juan.
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Un père à la recherche de son fils consulte un magicien qui lui offre la vision des aventures du jeune égaré, faites d'amour, de duels, mais aussi d'impostures et de trahisons... Mêlant éloquence tragique, emprunts au répertoire de la comédie italienne et récit d'initiation, L'Illusion comique (1635), oeuvre de jeunesse, est un «étrange monstre», au dire de Corneille lui-même. Identité fuyante des personnages, invraisemblances de l'intrigue et subtilité du montage illusionniste font de cette pièce baroque et capricieuse une vibrante apologie du théâtre.
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Dans la Thèbes antique, aux portes de laquelle viennent de s'entretuer ses deux frères, Antigone transgresse la loi du roi Créon pour ensevelir le « traître » Polynice. Ultime victime d'une malédiction familiale, la fille d'OEdipe est d'abord la figure de la révolte et de la conscience morale.
Dossier
1. Le cycle thébain
2. Antigone et la piété : la souillure et la mort
3. Antigone, tragédie politique : la loi et la raison
4. La destinée d'Antigone : de la révolte à l'anarchisme. -
Dans Électre, Giraudoux s'empare du mythe des Atrides cher aux Tragiques grecs, et réinvente l'histoire de celle qui arma le bras de son frère Oreste pour venger, au prix d'un matricide, le meurtre d'Agamemnon. Cette pièce d'une fantaisie débridée, qui oscille entre classicisme et baroque, et où se conjuguent tragédie, vaudeville et enquête policière, marque l'apogée de son art théâtral. À travers le combat d'Électre pour la vérité et la justice, Giraudoux dénonce la mauvaise foi ordinaire, les mensonges entretenus et les petits arrangements iniques qui conduisent les hommes, sans même qu'ils en aient conscience, à accepter l'inacceptable.
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À la cour des Habsbourg d'Espagne, alors que le règne de Charles II touche à sa fin, un valet revêt les habits de son maître et accède aux plus hautes sphères du pouvoir. Très vite, l'homme du peuple se révèle un être d'exception et suscite l'admiration de la reine dont il est secrètement amoureux. Mais le laquais, instrument d'une vengeance infâme, s'expose malgré lui à une chute funeste.En 1838, cinq ans après l'immense succès de Lucrèce Borgia, Hugo met en scène un royaume qui expire et fait d'un manant l'égal des puissants. À ses contemporains, qui ont vu 1830 succéder à 1789, il fait entendre la voix du peuple et offre une méditation sur le devenir des régimes politiques. Emblème du drame romantique, alliant le grotesque au sublime et le comique au tragique, Ruy Blas est, selon le mot de Jean Vilar, une pièce «intense».Dossier : 1 . Contexte et création2. Mettre en scène Ruy Blas3. Monologues romantiques4. Aspects du lyrisme hugolien5. Hugo parodié.