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Les fous du son ; d'Edison à nos jours
Laurent de Wilde
- Folio
- Folio Histoire
- 7 Février 2019
- 9782072802393
Qui a pu être assez fou pour avoir eu, un jour, l'idée de faire de la musique avec de l'électricité ? Et comment est-ce possible d'ailleurs ? Qui se cache derrière ces instruments loufoques, ancêtres des pianos numériques actuels, ces immenses orgues criblés de fils électriques ou ces claviers surréalistes aux notes futuristes, dont les noms insensés - télégraphe harmonique, théâtrophone, Telharmonium, Audion Piano, Ondes Musicales, Orgue B3, Clavivox ou Polymoog - disent déjà la folie ? Des amoureux du son, très certainement, mais surtout d'immenses inventeurs. Ils s'appellent Edison, Cahill, Martenot, Mathews, Moog ou encore Zinovieff et Kakehashi, ils sont américains, anglais, français, russes ou japonais, et ils ont en commun un esprit insatiablement curieux et créatif, un amour des circuits électriques et des notes harmoniques, et une vision révolutionnaire de la musique. Ils vont changer le visage du son en nous faisant passer, en près d'un siècle et demi, du piano acoustique aux bijoux technologiques d'aujourd'hui.
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«Ettore Majorana m'est "tombé dessus" lorsque je commençais mes études de physique. Ce théoricien fulgurant a surgi dans l'Italie des années vingt, au moment où la physique venait d'accomplir sa révolution quantique et de découvrir l'atome. En 1937, il publia même un article prophétique dans lequel il envisage l'existence de particules d'un genre nouveau, qui pourraient résoudre la grande énigme de la matière noire.
Ce jeune homme maigre, aux yeux sombres et incandescents, était considéré comme un génie de la trempe de Galilée. Mais de tels dons ont leur contrepoids : Majorana ne savait pas vivre parmi les hommes, et c'est la pente pessimiste et tourmentée de son âme qui finit par l'emporter. À l'âge de trente et un ans, il décida de disparaître et le fit savoir. Une nuit de mars 1938, il embarqua sur un navire qui effectuait la liaison Naples-Palerme et se volatilisa.» Étienne Klein est parti sur les traces de cette comète, à Catane, Rome, Naples et Palerme. Il a rencontré des membres de la famille Majorana, fouillé les archives, analysé l'oeuvre, avec le secret espoir que ce scientifique romanesque cesserait enfin de se dérober.
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Grande, très grande différence entre les deux éléments : la terre est muette, et l'océan parle.
L'océan est une voix. il parle aux astres lointains. il parle à la terre, au rivage, dialogue avec leurs échos ; plaintif, menaçant tour à tour, il gronde ou il soupire. il s'adresse à l'homme surtout. comme il est le creuset fécond oú la création commença et continue dans sa puissance, il en a la vivante éloquence : c'est la vie qui parle à la vie. les êtres qui, par millions, milliards, naissent de lui, ce sont ses paroles.
La mer de lait dont ils sortent, avant même de s'organiser, blanche, écumante, elle parle. tout cela ensemble, mêlé, c'est la grande voix de l'océan.
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La maison du docteur Blanche ; histoire d'un asile et de ses pensionnaire, de Nerval à Maupassant
Laure Murat
- Folio
- Folio
- 19 Avril 2013
- 9782070448920
En 1821, le docteur Esprit Blanche fonde une maison de santé, un asile d'un genre nouveau, établi sur le modèle d'une pension de famille. De cette initiative va naître l'une des institutions les plus célèbres d'Europe, refuge de la génération romantique et de Gérard de Nerval en particulier. Elle abritera les vertiges de Charles Gounod, la mélancolie de la famille Halévy, les crises d'hystérie de Marie d'Agoult. Théo Van Gogh en sera l'un des derniers patients avec Guy de Maupassant. Laure Murat nous révèle l'aventure d'un lieu sans équivalent dans l'histoire de la psychiatrie et explore, à partir d'archives inédites, les rapports entre la création et la folie.
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L'homme partage plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun.
On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce "troisième chimpanzé" - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, mais également comportementale : le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause particularisent le cycle vital de l'homme.
À quel stade le troisième chimpanzé fit-il le saut quantique en matière de réussite évolutive, avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans? Depuis lors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - notamment son aptitude unique à détruire massivement son genre et les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. Génocide et holocauste écologique posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution.
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Le Chaos et l'harmonie : La fabrication du Réel
Xuan Thuan Trinh
- Folio
- Folio Essais
- 17 Mai 2000
- 9782070413706
Après avoir dominé la pensée occidentale pendant trois cents ans, la vision newtonienne d'un univers fragmenté, mécaniste et déterministe a fait place à celle d'un monde exubérant de créativité. Le Réel n'est plus déterminé seulement par des lois naturelles appliquées à des conditions initiales particulières, mais aussi moulé et façonné par une suite d'événements contingents et historiques qui peuvent bouleverser la réalité à son niveau le plus profond. Celui du bolide rocailleux venu percuter la Terre il y a quelque soixante-cinq millions d'années et responsable de la mort des dinosaures en est un exemple. Avec la théorie du chaos, le hasard et le non-déterminisme ont envahi non seulement la vie de tous les jours, mais aussi le domaine des planètes, des étoiles et des galaxies. Débarrassée de son carcan, la Nature peut enfin innover et créer. Dans un langage simple et au travers d'exemples tirés de l'astrophysique, de la physique, de la biologie et des mathématiques, cet ouvrage retrace le développement des idées qui ont mené à cette nouvelle vision du monde. Pourquoi Beauté et Vérité vont-elles souvent de pair ? Comment la Nature se sert-elle de subtils principes de symétrie pour imposer une profonde unité et harmonie au monde physique ? Pourquoi l'homme est-il doué d'une «déraisonnable efficacité» à comprendre l'univers ? Se peut-il que ce soit pour lui donner un sens ?
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La fabrique du sexe ; essai sur le corps et le genre en Occident
Thomas Laqueur
- Folio
- Folio Essais
- 30 Mai 2013
- 9782070450787
L'Occident n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-ton de l'homme et de la femme que l'on a encore rien dit : se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités anatomiques ?
Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe.
Au XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques.
Ces deux modèles, toutefois, ne se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVI> siècle, des auteurs posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres - tel Freud - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles...
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« Nous ne pouvons pas construire un monde meilleur sans améliorer les individus. Dans ce but, chacun de nous doit travailler à son propre perfectionnement, tout en acceptant dans la vie générale de l'Humanité sa part de responsabilités. » La légende n'a voulu retenir de Marie Curie (1867-1934) que l'image d'une travailleuse acharnée et brillante, pionnière dans le domaine de la radioactivité, et prix Nobel à deux reprises. Mais ne fut-elle pas aussi une mère attentive, une épouse dévouée, une amante passionnée, une femme perdue en un temps qui lui refusa la reconnaissance qu'elle méritait ? Dans cette France de la Belle Époque où Mirbeau affirme que le rôle unique de la femme consiste à « perpétuer la race », Marya Salomea Sklodowska, la Polonaise, fut traitée d'« étrangère », d'« intellectuelle athée », de « femme émancipée ». Quand elle meurt en juillet 1934, « usée par un travail écrasant, seule et sans défense », comme l'écrit sa fille Ève, son enterrement ne donne lieu à aucune cérémonie ni discours officiel.
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Le XX? siècle a vu naître les deux plus belles théories physiques jamais inventées. La première, la relativité générale, est l'oeuvre du seul Albert Einstein. Son domaine d'application est l'infiniment grand. La seconde, la mécanique quantique, est l'oeuvre collective de certains des plus grands esprits du XX? siècle. Son domaine d'application est l'infiniment petit. Ces deux théories font de la physique la «reine des sciences». Mais elles sont incompatibles entre elles. Cherche-t-on à les réunir dans ce qu'on appelle «la théorie du tout», on se heurte à d'insurmontables difficultés. Aujourd'hui, la «théorie des cordes» semble en passe de réussir là où toutes les précédentes théories ont échoué : ce faisant, elle bouleverse notre conception de la matière, de l'espace et du temps. C'est l'histoire pleine de rebondissements de cette révolution en marche - où les particules élémentaires s'avèrent semblables à d'infinis bouts de ficelle, où l'espace-temps se déchire, se répare, se replie en dix dimensions invisibles, où le Big-Bang et les trous noirs prennent des formes inattendues - que nous raconte ici l'un de ses éminents acteurs. Après la relativité générale et la mécanique quantique, l'avenir appartient-il à la «théorie des cordes» ?
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Quelle est la forme de l'Univers? Est-il courbe, refermé sur lui-même? Est-il en expansion? Vers quoi tend-il? L'espace serait-il «chiffonné» au point de créer des images fantômes des lointaines galaxies?Spécialiste des trous noirs et du big-bang, Jean-Pierre Luminet nous fait voyager dans de surprenants couloirs de l'espace-temps où topologies de l'Univers, explorations de l'infini et mirages cosmiques conjuguent leurs mystérieux attraits pour dérouter nos sens.La construction de l'ouvrage épouse la forme de son sujet:une lecture à multiples entrées, des pistes à explorer pour s'y perdre, bifurquer à nouveau ou revenir en arrière, au gré du plaisir ou de la curiosité de chacun. Anecdotes cocasses et révélations historiques étonnantes agrémentent ce parcours à la recherche des secrets de la beauté sidérale.
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La melodie secrète : et l'homme créa l'univers
Trinh Xuan thuan
- Folio
- Folio Essais
- 22 Mars 1991
- 9782070326235
L'univers nous sera-t-il un jour révélé dans la totalité de sa réalité ? Parviendrons-nous à percer le secret de sa vraie mélodie ? Comment l'infiniment petit a-t-il accouché de l'infiniment grand et comment l'univers tout entier, avec ses centaines de milliards de galaxies, a-t-il jailli d'un «vide microscopique» ? Comment, grâce à l'alchimie créatrice des étoiles et à l'existence des planètes, la vie et la conscience ont-elles surgi ? Telles sont quelques-unes des questions que ce livre aborde. Il s'adresse à l'«honnête homme», curieux du monde qui l'entoure et intéressé par les progrès récents dans l'étude du cosmos, sans être pour autant équipé du bagage scientifique du spécialiste. En retraçant l'évolution, à travers les âges, de la vision de l'univers que s'est faite l'homme, il accorde une attention particulière à l'univers actuel, celui du big bang. Mais il sait dépasser l'argument proprement scientifique pour aborder les questions qui se posent inévitablement dans toute discussion sur la création de l'univers : Sommes-nous là par hasard ou notre présence dans l'univers implique-t-elle l'existence de quelque Créateur ?
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À la recherche du destin de l'Univers, Jean-Pierre Luminet retrace les grandes étapes de l'évolution cosmique et esquisse des scénarios possibles : combustion programmée de la planète Terre, extinction du Soleil, explosion des étoiles, coagulation des masses en trous noirs, désagrégation des galaxies, refroidissement de l'Univers tout entier du seul fait de la mystérieuse énergie sombre...
Chemin faisant, il nous dévoile l'étonnant bestiaire de l'astrophysique qui regorge de créatures étranges, placées sous l'empire d'une gravité omnipotente : blafardes naines blanches, étoiles à neutrons hyperdenses, supernovae apocalyptiques, hypernovae et sursauts gamma...
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Le voyage que Jean-Pierre Luminet nous invite à faire au coeur de l'invisible dévoile les propriétés extravagantes des plus mystérieuses créatures du bestiaire de l'astrophysique : les trous noirs.
D'une compacité extrême, parfaitement invisibles s'ils sont nus, ces puits extraordinaires de l'espace-temps deviennent les astres les plus brillants dès lors qu'ils dévorent du gaz, voire des étoiles entières. Ces maelströms emportant dans leur ronde matière, espace et temps, ces machines à produire de l'énergie, ces ordinateurs suprêmes peuvent aussi être la porte ouvrant sur d'autres univers.
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La nature de l'espace et du temps
Stephen Hawking, Roger Penrose
- Folio
- Folio Essais
- 23 Octobre 2003
- 9782070429271
La théorie quantique des champs et la théorie de la relativité générale d'Einstein sont à l'heure actuelle les deux théories les mieux vérifiées en physique : pourra-t-on les unifier en une théorie quantique de la gravité ? Celle-ci expliquerait toutes les singularités - les premières secondes de l'univers comme la physique de ces objets énigmatiques que sont les trous noirs. Notre intelligence de l'univers ferait alors un pas de géant. Mais quantique et cosmos peuvent-ils même être combinés ? Pourquoi notre coin d'univers ressemble-t-il exactement à ce qu'avait annoncé Einstein, sans trace d'effets quantiques visibles ? Mais quels étranges processus quantiques sont à l'oeuvre dans l'évaporation des trous noirs et qu'advient-il alors de l'information que ceux-ci ont avalée - les types, propriétés et configurations des particules qui y sont tombées ? Pourquoi le temps est-il orienté vers l'avant et non pas vers l'arrière ? La différence entre le passé et le futur provient-elle des conditions aux limites de l'univers ? Sur ces questions cruciales de l'espace et du temps, qui manifestent les insuffisances des théories, deux des plus célèbres physiciens s'opposent dans un débat sans concession.
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Si niels bohr (1885-1962) a introduit en physique des changements aussi profonds que ceux qui avaient accompagné la naissance de la science moderne de la nature au xvie et au xviie siècle, c'est parce que, physicien, il est aussi philosophe.
Le rôle fondamental qu'il joue dans la formation de la théorie quantique entre 1913 et 1927 le conduit en effet à proposer, avec la notion de " complémentarité ", une interprétation nouvelle des concepts d'objet et de phénomène qui transforme la conception générale de la science et qui anticipe sur de nombreux aspects de l'épistémologie contemporaine.
L'oeuvre de bohr s'attache à penser cette révolution dans les principes de la philosophie naturelle tels que kant les avait définis et tels que la tradition de la physique allemande du xixe siècle les avait soumis à un débat constant : qu'est-ce qu'une représentation, comment s'assurer de la cohérence d'un énoncé et de la vérité d'une théorie physique, qu'est-ce que la réalité d'un processus ? dans ces textes capitaux - notamment ceux des discussions avec einstein -, les difficultés formelles de la physique atomique ne sont pas disjointes des paradoxes qu'elles impliquaient, aux yeux de bohr, dans les domaines du langage, de la théorie de la connaissance et des sciences humaines.
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Désir d'infini ; des chiffres, des univers et des hommes
Xuan Thuan Trinh
- Folio
- Folio Essais
- 9 Octobre 2014
- 9782070457649
La puissance, voire le silence des espaces infinis n'ont cessé de fasciner l'imagination des artistes (Escher notamment), des écrivains (au premier chef Borges), des philosophes, des scientifiques. L'infini existe-t-il même dans la réalité physique ou n'est-il qu'un concept de notre imagination? C'est à Georg Cantor que l'on doit d'avoir inscrit l'infini dans le paysage des mathématiques. Et d'avoir dévoilé ses propriétés étranges et magiques. Mais l'univers est, par excellence, le lieu où l'infini se manifeste. La physique, au cours des dernières décennies, a élargi l'acception du terme «infini»:celui-ci, désormais, se réfère non seulement à notre univers, mais aussi à une infinité d'univers parallèles, le tout formant un vaste et fantastique «multivers». Dans un univers infini, nous serions confrontés au paradoxe de l'éternel retour et chacun de nous posséderait un nombre infini de sosies. À ces sujets vertigineux, Trinh Xuan Thuan nous introduit avec son aisance pédagogique qui a fait de ses précédents ouvrages des succès.
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Quelle sera la grande aventure de la physique au XXIe siècle ? Plus que jamais les théoriciens sont en quête de la théorie de l'unification de toutes les dimensions de l'Univers, la « théorie du tout ».
Pour les suivre, il faut revenir à la réalité même de notre monde et à ses concepts les plus fondamentaux, tels l'espace, le temps ou le vide. Ces notions n'ont cessé, par le passé, d'exciter imagination, créativité et curiosité des plus grands scientifiques - Newton, Maxwell, Mach, Schrödinger, Dirac, Einstein, Bohr.
Sur les traces de ces penseurs de l'étrange Cosmos qui est le nôtre, Brian Greene dessine la nouvelle réalité du monde telle que la bâtit la physique la plus contemporaine. Nous voici invités à mieux comprendre comment, sinon pourquoi, « les choses sont ce qu'elles sont. »
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La nouvelle alliance : Métamorphose de la science
Ilya Prigogine, Isabelle Stengers
- Folio
- Folio Essais
- 3 Février 1986
- 9782070323241
La science classique s'est trouvée associée à un désenchantement du monde. C'est la leçon que Jacques Monod entendait tirer des progrès de la biologie : «L'ancienne alliance est rompue. L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard.» Notre science n'est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d'une «nouvelle alliance». Loin de l'exclure du monde qu'elle décrit, la science retrouve comme un problème l'appartenance de l'homme à ce monde. Les théories scientifiques ne peuvent plus supposer la possibilité d'un savoir omniscient : nous lisons, jusque dans leurs principes, les traces d'une activité d'exploration au sein d'une nature en évolution.
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Raconter les origines du vivant oblige à mobiliser de très nombreuses disciplines : l'astrophysique et l'astrochimie pour les origines de l'espace-temps et de notre système planétaire avec ses astéroïdes ; la physique puis la chimie, pour comprendre la formation et la nature des composants ultimes, donc primordiaux de la matière inerte puis cellulaire ; la biochimie, pour saisir la formation des premières molécules et le rôle essentiel de l'eau ; la théorie de l'évolution et la génétique des populations pour retracer le chemin de la première molécule à l'humanité conquérant la Terre.
Mobilisant tous ces savoirs, fidèle à son rôle de faire connaître au public le résultat de ses travaux, l'Académie des sciences a confié à Roland Douce et Éric Postaire le soin de mettre en récit l'intelligence collective qui se propose de raconter quelles sont, au stade actuel des connaissances, les équations de la vie.
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La fabrique du mensonge ; comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger
Stéphane Foucart
- Folio
- Folio Actuel
- 10 Avril 2014
- 9782070456857
Une part de l'activité des grandes entreprises consiste aujourd'hui à manipuler la science, pour instiller le doute. Les fabricants de tabac, les premiers, recrutèrent de faux experts, firent publier des études biaisées, organisèrent des fausses conférences scientifiques et corrompirent des sociétés savantes afin de convaincre que le tabac n'était peut-être pas responsable du cancer du poumon. Les mêmes procédés ont été remis au goût du jour pour dédouaner l'amiante de ses méfaits, pour relativiser ou nier le réchauffement climatique, pour faire du déclin des abeilles un «mystère» sans lien avec les nouvelles générations d'insecticides - sans oublier le bisphénol A, l'un des plus graves scandales sanitaires de ces dernières décennies, ni les OGM, pour lesquels la puissance des intérêts en jeu est telle que les chercheurs ne peuvent plus s'exprimer librement... Stéphane Foucart décortique les mécanismes de ces manoeuvres ; il montre comment abîmer la science et détruire le savoir met nos vies en danger.
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«Ce sont ceux qui connaissent peu, et non ceux qui connaissent beaucoup, qui affirment aussi positivement que tel ou tel problème ne sera jamais résolu par la science.» Père de la théorie de l'évolution, Charles Darwin (1809-1882) a fait vaciller sur leurs bases les dogmes scientifiques et religieux de son temps, affirmant entre autres que «l'homme descend d'un quadrupède velu muni d'une queue, probablement arboricole». Mais quel homme était l'auteur de ce séisme intellectuel dont l'onde de choc vibre encore aujourd'hui? De l'étudiant en théologie à l'agnostique convaincu, du voyageur audacieux traversant les Andes à dos de mule au vieux sage retiré dans son village du Kent, du rationaliste intransigeant à l'hypocondriaque abusé par des charlatans, Charles Darwin, révolutionnaire malgré lui, aura vécu une existence tout à la fois paisible et schizophrène où le conformiste Mister Charles s'oppose au subversif docteur Darwin.
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«La science a été la passion maîtresse de ma vie, je n'ai vécu que pour elle, la pensée de la patrie relevant mon courage, j'associais sa grandeur à la grandeur de la science.» On ne présente plus Louis Pasteur (1822-1895) tant sa renommée est universelle, sa vaccination contre la rage connue de tous, comme ses traits de vieux savant à barbe blanche. On en oublierait presque qu'il fut un expérimentateur génial, un physicien, un chimiste, un biologiste avant la lettre ; et qu'il s'est penché sur les grands désordres de son temps pour leur trouver des solutions pratiques. Cristallographie, fermentations, traque des microbes, pasteurisation, éradication des maladies infectieuses de la poule, du porc, du mouton ou du ver à soie, hygiène, asepsie, rage humaine... rien n'a résisté à son intuition, à sa curiosité toujours en éveil, à son opiniâtreté, à sa volonté de comprendre, tout au long d'une vie exclusivement et passionnément consacrée à la science.
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En 1972, Stephen Jay Gould bouleversa, avec Niles Eldredge, l'orthodoxie darwinienne, autrement appelée la "théorie synthétique de l'évolution".
Il formulait la théorie de l'équilibre ponctué : le changement, au cours des temps géologiques, ne s'était pas fait de manière graduelle, comme l'avait soutenu Darwin, mais par des phases de stabilité suivies de phases de changement rapides, permettant l'apparition de nouvelles espèces. Depuis lors, cette théorie s'est imposée. Les espèces, loin de n'être que des segments de lignages arbitrairement définis, sont des entités réelles, soumises, à leur propre niveau, à des processus de sélection, de dérive aléatoire ou de changement directionnel.
A l'instar d'individus, elles ont un moment où elles naissent (celui de la spéciation), une durée de vie donnée (plus ou moins longue, mais caractérisée par une absence de changement important), et un moment où elles meurent (celui de leur extinction). Bien plus, sur la vaste scène de l'évolution, les espèces jouent un rôle semblable à celui qui est envisagé traditionnellement pour les individus dans le cadre de la théorie darwinienne : elles peuvent s'éteindre pour de nombreuses raisons, et notamment parce qu'elles sont surclassées par d'autres espèces, au nombre desquelles leurs propres descendants.
Comme les individus, elles présentent des aptitudes variables, en vertu desquelles elles réussissent inégalement dans la compétition qui les oppose. Tel est le bouleversement apporté par la théorie de l'équilibre ponctué.
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Einstein ne pouvait en admettre l'existence, pourtant les astrophysiciens, aidés par les puissants téléscopes, les ont depuis lors observés partout, nichés au coeur des galaxies : les «trous noirs» mitent la matière interstellaire et constituent un mystère.
Depuis trente ans, la question déchire la communauté mondiale des astrophysiciens, plus exactement depuis 1976, quand Stephen Hawking soutint que tout ce qui tombe dans un trou noir - une planète, une étoile, un rayon de lumière - est dévoré et irrémédiablement perdu.
Leonard Susskind mène alors la contre-offensive, démontrant que la position de Hawking est contradictoire avec le fondement théorique de la physique : la loi de «conservation de l'information».
Voici l'histoire de cette guerre de tranchées théorique qui est, somme toute, une manière originale autant que nécessaire d'écrire l'histoire de l'astrophysique.