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2024
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C'est l'été, Jeanne occupe un petit boulot de concierge dans un immeuble. Le temps s'écoule en regardant des films dans sa loge ou au cinéma du quartier. En attendant une éventuelle rentrée à la fac, elle potasse quelques livres sur le septième art.
C'est ainsi qu'elle entend parler des passerelles cinématographiques, une théorie on pourrait, comme le fameux rayon vert évoqué chez Éric Rohmer, rencontrer dans la réalité des personnages de film, revivre avec eux certaines scènes. A ce moment précis, réalité et fiction coïncideraient parfaitement, enfin.
Cette théorie va dès lors complètement obséder Jeanne, persuadée d'avoir croisé au parc deux personnages issus d'un film visionné récemment. Ne reste plus qu'à recréer les conditions de cette apparition, répéter les répliques, revivre la scène ; ne reste plus qu'à entraîner ses amis, malgré eux, dans cette histoire un peu folle.
Bientôt, Jeanne ne vit plus que pour cette obsession, qui peu à peu lui fait perdre pied, jusqu'au vertige.
Au travers du rayon est un premier livre troublant, qui explore ce moment où l'adolescence se termine dans les derniers jours de l'été. Un pied dans la vie, la tête dans les rêves, Jeanne cherche une échappatoire à la réalité. Si on ne croit plus que le cinéma puisse bouleverser nos vies, à quoi bon continuer à regarder des films ? -
Jean rêve d'Amérique. Jane fantasme la France. La petite Jeannie, elle, veut une nouvelle famille. Jean est écrivain, procrastinateur professionnel, toujours sur le point de quitter Paris pour vivre la vraie vie, celle où il est Américain. Un soir, il tombe sur Jane, une Américaine qui rêve depuis toute petite de la France. Ce français un peu loser l'enchante, une parenthèse sublime s'ouvre dans leurs existences, au point de jonction exact de leurs imaginaires. Neuf mois plus tard, Jeannie nait sur le sol américain. "Je suis un américain" est un récit choral, entremêlant les rêves, les fantasmes, et les futurs de ces trois personnes. Avec un dessin d'une immense maîtrise et une mise en scène aussi précise qu'inventive, Guillaume Chauchat ausculte le rêve américain à sa façon, sa face lumineuse, celle du fantasme, des illusions de jeunesse et des jeux d'enfants. On ne sait si l'Amérique existe réellement ailleurs qu'au cinéma, sur les toiles où se projettent des baisers d'acteurs. Mais Guillaume Chauchat la porte avec lui, en lui, et nous embarque dans un long rêve lucide, jouant sous nos yeux avec une matière dont on ne sait si elle est rêve ou vérité. Et finalement peu importe ou, plutôt, à chacun de choisir.