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Fremok
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Cowboy Henk : La nouvelle blague
Kamagurka, Seele Herr
- Fremok
- Amphigouri
- 24 Octobre 2024
- 9782390220473
Vous ne rirez plus comme avant. Bien plus qu'un recueil d'hilarants strips allant du savant au vaseux en passant par le méta-humour, La Nouvelle Blague est une proposition humoristique radicale, une démarche scientifique pour changer définitivement la donne, bien au-delà de la bande dessinée.
Longtemps réclamé par les esthètes comme par les aficionados de la gaudriole, celui qui mieux que personne peut les réunir est de retour : Cowboy Henk ! Dans une formule encore plus hilarante, plus concise, toujours plus novatrice et toquée, et dans un luxueux format à l'italienne !
La Nouvelle Blague n'a qu'un défaut : nous faire oublier nos repères les plus fondamentaux. Comment être distingué au restaurant... Ce qui est drôle et ce qui ne l'est pas... Son surréalisme de masse effacera tout, nous laissant hébétés, tordus de rire les bras ballants sur notre... comment déjà ? Sur notre chaise. Comptez plusieurs mois pour vous en remettre.
On y apprendra comment se sauver d'une balle reçue en plein coeur, quelle est la plus comique des dernières volontés à exprimer sur une chaise électrique, ou encore comment être imbattable au ping-pong...
Cowboy Henk aura toujours cette grammaire absurde qui détourne et dérègle les codes de la BD franco-belge, ces chutes qui nous font frôler la mort de rire sans qu'on puisse vraiment expliquer pourquoi. Les strips s'étaleront sur des double pages, chaque trait concourant à la radicalité d'un humour savant et primitif, grotesque et dysfonctionnel. Henk sera plus inventif, audacieux et délicieusement à côté de la plaque que jamais...
La blague nouvelle sera une révolution sans précédent, et sans retour possible, dans les domaines confondus de l'humour, de la BD, de l'art, et dans bien d'autres encore. Familles et couples ressoudés par une franche rigolade, frères et soeurs en transe, collègues de bureau riant et dansant...
Qui sait jusqu'où ira l'expérience ? La lire, c'est prendre le risque de tout reconfigurer, à commencer par soi-même.
La blague nouvelle est arrivée. Nous verrons si vous en reviendrez... -
Tremblez, damnés puissants qui saccagez, pillez et nassez le monde des justes, des pauvres et des enfants ! Saint Nicolas, le patron des gosses, revient, et il n'est pas content !
Le Sud est irrespirable, le Nord est bétonné, l'Est prend l'eau, l'Ouest brûle(et vice-versa).Saint Nicolas traîne ses bottes sur les routes embouteillées, dans les forêts polluées et dans les zones sinistrées.
Il regarde droit devant lui. Arpente l'anthropocène déglingué, il trottine de la ville à la campagne, d'utopies concrètes en camps de fortune. Partout où il passe les enfants trinquent... qui se soucie d'eux ? Saint Nicolas reste calme. Mais méfiez vous, ça chauffe sous sa mitre !
La colère nous gagnera à notre tour. Le saint explosera pour de bon. Les palais brûleront, là où fomentent les puissants de ce monde. Que fomentent-ils, ces prédateurs ? Mais... Horreur ! Des festins par exemple, où des enfants sont au menu !
Comme dans l'histoire originelle, Saint Nicolas sauve les enfants d'adultes anthropophages. Notre héros recolle, rabiboche, redonne la vie et la parole aux enfants. Son mutisme devient furie vengeresse, rédemptive, jouissive.
La zone commerciale est envahie par une rimbabelle de bambins recousus pêle-mêle. La bande se fait justice elle-même. Elle pille les grandes surfaces et s'enfuit. Une zone autonome est installée. Les enfants vont enfin vivre dans un monde décent, un village à leur taille et leur humeur ! Bonheur !
Des aquarelles chamarrées brûlent comme un immense feu de joie. La bonhommie revancharde du bon saint rythme un récit de plus en plus jubilatoire. Pas un pouce de terrain ne devra être cédé au désespoir. -
FRMK met à l'honneur une autrice phare de la bande dessinée alternative des années 90, narratrice hors pair au style indémodable : Anna Sommer ! ça tombe bien, le Centre Pompidou en fait autant. Après l'exposition consacrée à son travail par la galerie Martel en 2023, des planches de Remue-ménage intègreront l'exposition «Bande dessinée 1964-2024», du 29 mai au 4 novembre 2024.
Une femme équarrit son chasseur de mari pour s'en faire un costume. Un éboueur célibataire se fait une femme avec des déchets... En six histoires impertinentes, aux dessins si simples, élégants et loufoques, Anna Sommer posait un style, une voix et un ton uniques.
Remue-ménage, paru chez L'Arrache-coeur puis chez L'Association en 1996, est sa première bande dessinée. L'ouvrage fondateur n'était plus disponible. Était-il passé de mode ? Ou peut-être trop en avance ? Il est temps que les nouvelles générations redécouvrent un travail longtemps resté discret.Pas de cases dans Remue-ménage, mais de petites scènes théâtrales qui s'entremêlent, des séquences fluides que l'on dévale comme une pente joyeuse, que l'on dévore le sourire aux lèvres. De courtes histoires personnelles, le vécu intime et improbable de femmes hautes en couleur et farouchement indépendantes. Ces nouvelles efficaces, cocasses ou cruelles font franchement rire, étonnent, donnent à réfléchir, sans morale et sans parole.
Dans Remue-ménage, l'étincelle vient souvent d'un dysfonctionnement, et rien ne tourne jamais tout à fait rond. La douanière trouve une astuce pour échapper à son travail, une femme trompe son mari avec la détective qui devait la surveiller... Les personnages n'en font qu'à leurs têtes, mus par leurs fantaisies.
Anna Sommer mettait en place les bases de son art du rebondissement improbable, du dénoument joyeux et fantasque. À voir son trait, les histoires qu'elle raconte, ses personnages, il est évident que son ton a largement infusé, influençant plusieurs générations. Anna avait plusieurs années d'avance en 1996. Combien se sont depuis emparés des mêmes sujets, inspirés par son audace, son humour et sa finesse ?
Après L'Encre, Remue-ménage vient nous rappeler tout ce qu'Anna Sommer a inventé en trente ans d'une riche carrière, nous permettant de redessiner une histoire de la BD où les autrices alternatives ont une place centrale.
Dès les années 90, Anna Sommer trouve une voix singulière et forte dans la bande dessinée d'auteurs de l'époque. Elle brille aussi bien dans ses récits jeunesse que dans ses pages autobiographiques et ses fictions, expérimentant à l'encre et au papier découpé notamment, toujours selon ses propres codes. Elle a continué de se renouveler jusqu'à aujourd'hui, et réussi l'exploit de garder un style immédiatement reconnaissable en passant d'une technique à l'autre. -
Des cris déments déchirent la nuit : « Vous m'entendez ? ». Un bateau remonte le fleuve Congo, à la recherche d'un homme perdu dans la brume et la jungle. Des animaux féroces rôdent. Kurtz est en fuite. Ceux qui habitent près du fleuve refusent d'être asservis.
Michaël Matthys s'interroge sur ce qui poussa des colons à chercher gloire et richesse dans une nature hostile, sombrant dans une une folie sans retour. Les grands formats au fusain et au sang forment dans son atelier une adaptation libre, monumentale, crue et captivante, d'une oeuvre qui l'est tout autant, Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad. -
Bienvenue au royaume de La Mère.
Une femme recherche des hommes sur des sites internet dédiés aux rencontres ardentes. On l'appelle "La Mère". Personnage central du Jardin des candidats, figure mythique de l'adoration, elle est la grande absence.
Séparée de son mari, éloignée de sa fille, cette femme cherche l'amour. Sa maison est envahie des amas de livres détrempés, pendant que son grand jardin est marqué pas une piscine inachevée, abandonnée en plein cours de construction. Sa vie, sa maison, elle ne nie pas les problèmes, non... La Mère, déesse du jardin, n'a pas de problème. Elle est l'unique divin problème. Dans son mental, le jardin prend des dimensions illimitées, vaste espace pour le théâtre de ses désirs et de ses frustrations. Mais dans son jardin, elle contrôle tout. Quand il fait soleil ou quand il pleut, c'est parce qu'elle en a besoin.
Les candidats, repérés sur internet, sont rassemblés tous ensemble dans le parc, parmi les buissons, les vases, les paons, les livres, les trous et le barbecue. C'est la grande réserve naturelle des prétendants de La Mère. Ils errent dans le jardin, ils besognent, jardinent ou se délassent. Ils attendent.
Tous comprennent immédiatement la chance qui leur sera donnée : ils sont mis à genoux, devant la grande suprématie de La Mère. Invités au jardin pour mettre en valeur leurs aptitudes et se montrer digne d'un rendez-vous très spécial avec elle, dans sa maison... Et pour atteindre cela, ils sont prêts à servir et souffrir pour la satisfaction de La Mère, trouver leur bonheur dans l'éternelle frustration. Ils cherchent l'amour absolu, l'amour divin qu'une seule femme au monde est capable de leur donner... La Mère.
Soudain, sans prévenir, la voilà au milieu du jardin, exposant ses formes harmonieuses aux rayons de soleil, dirigeant leurs jeux coquins ou contrôlant leurs travaux. Promesse étant faite au plus méritant de la rejoindre dans l'intimité de ses appartements. Mais le temps passe, les saisons se suivent, les apparitions sont comptées et les candidats sont dans le jardin. Personne n'a encore été appelé à pénétrer les murs de la maison de brique.
On peut lire la joie sur le visage de candidats. Les larmes coulent sur leurs joues, alors que profondément en eux, chacun, même le plus stupide, sair qu'il ne pourra jamais convaincre La Mère de le choisir pour être son homme. Ils ne pourront pas satisfaire le désir de La Mère. Sachant ça, pourtant, ils ne vont jamais perdre l'espoir. Et c'est cela leur bonheur. -
Une femme au visage aveugle dessine à l'encre le contour de ses yeux. Un singe malicieux vole son encrier et le boit. La voici borgne. Notre héroïne passe d'abord sa colère en pissant sur le cactus favori du singe. Vengeance ! Elle se jette ensuite à corps perdu dans une quête d'encre et d'indépendance, au risque de perdre définitivement la mise.Elle voit d'abord sa chance dans le poulpe que découpe un cuisinier... Raté ! Chutes, courses et cascades, vaines tentatives avec divers liquides : elle souffre et saigne, dégringole, essaye le mazout, la lave... Rien n'y fait. Rien ne peut remplacer la précieuse encre.L'urgence du désir pousse le personnage à dépasser sa condition et à prendre son destin en main. Courant à demi-nue, de plus en plus couverte de tâches, notre personnage poursuit une ressource qui la fuit, pour retrouver un oeil et son intégrité physique.À travers une narration sans fioriture ni dialogue, et un langage graphique simple et percutant, Anna Sommer livre un récit déroutant, entre la légende contemporaine et le manifeste d'autodétermination. A l'origine de ce récit muet, finement réalisé en papier découpé, la légende du moine bouddhiste Daruma qui se coupa les paupières pour mieux méditer. Et les porte-bonheurs du même nom auxquels manquent les yeux, que l'acquéreur doit dessiner pour formuler son voeu puis pour en célébrer la réalisation.Biographie Anna sommer est une autrice de bande dessinée suisse, qui a posé depuis les années 90 les jalons d'une bande dessinée féminine alternative en Europe, chez Moderne comme chez L'Association ou Actes Sud. S. Son style s'écarte résolument d'une culture graphique à dominante masculine : cocasses et cruelles, volontiers muettes, ses histoires doucement subversives sont souvent celles de femmes farfelues ou rudes, entières. Son expressivité a trouvé de la puissance aussi bien dans l'encre que dans le papier découpé ou la gravure à la pointe sèche. Ses travaux ont été exposés au quatre coins de l'Europe, et jusqu'en Afrique du Sud, en Russie, au Japon...
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Cowboy Henk et le gang des offreurs de chevaux
Herr Seele, Kamagurka
- Fremok
- 4 Janvier 2018
- 9782390220107
Alors à un moment donné Cowboy Henk reçoit un cheval comme cadeau... Et tu sais ce qui se passe à ce moment-là ? - Non, vas-y raconte. - Eh bien une histoire fantastique commence ! - WAW !
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Quelques minutes après que le temps s'arrête
Doublebob
- Fremok
- Amphigouri
- 20 Avril 2023
- 9782390220398
« Le temps s'arrête et, sans l'ombre d'un bruit, les minutes se sont séparées...
On les a fumées sur la digue. »Le sixième objet de DoubleBob est toujours aussi singulier, aux confins de ce que la plupart d'entre nous appellons Bd.
Son univers peuplé d'humains chimériques et de grands brûlés mute doucement, jalonné de schémas biscornus, d'énigmes poétiques et de confessions cryptées, déployé ici en sept livrets successifs. Quelques minutes est le journal de Minute, personnage s'aventurant rarement dans une ville inconnue et pour lui hostile. Il partage avec Agafia un goût pour les minutes, qu'ils boivent, et une certaine difficulté à s'acclimater à tout ce qui est hors d'eux.
« Tout est à sa place, dans un extrême chaos.» chez Minute. Textes et dessins s'imbriquent étroitement ou fonctionnent séparément, rendent sous des formes multiples et ludiques les humeurs traversant deux êtres sur une année, leurs aventures minimalistes, la beauté qu'ils voient dans des miettes de réel.
Cet objet littéraire et graphique non identifiable peut se lire sur un an, comme les sept fanzines qui furent envoyés par correspondance aux lecteurs de DoubleBob. Une année s'écoule auprès d'un personnage émouvant et baroque, une année au coeur des expérimentations formelles et narratives d'un auteur sans pareil. D'énigmes en jeux de pistes, l'étrangeté se laisse apprivoiser, offrant surprises, éphémérides ou cachettes, et une grande liberté : liberté d'avancer à son rythme, d'établir des liens personnels, de voir en Minute un parfait étranger ou un fragment de soi-même.
C'est au lecteur de féconder ce récit protéiforme, de faire parler une poésie intérieure, d' « essayer de voir et d'être chaque goutte de pluie qui explose, chaque néon qui se fracasse, chaque fleur qui s'ouvre ». -
Le premier volume des aventures de Cowboy Henk a remporté le Prix du Patrimoine au Festival International de Bande Dessinée d'Angoulême en 2014.
Le célèbre héros à la houpette blonde venu de Belgique est enfin de retour ! Désormais inscrit officiellement au patrimoine mondial (prix du Patrimoine à Angoulême en 2014) et après avoir revêtu ses plus beaux habits de professeur d'histoire avec Histoire de la Belgique pour tous, il nous revient pour de nouvelles aventures toujours plus surréalistes !
Ce second volume, sous-titré L'Art actuel, ravira les fans et poursuivra sa conquête des territoires francophones et belgophiles. C'est dans un fonds de plus de 1500 planches existantes, réalisées pendant 30 ans chaque semaine pour l'hebdomadaire flamand Humo que les meilleures pages ont été sélectionnées et remises en couleur.
Le premier volume tel que le Frémok l'a édité a déjà été publié en Espagne, en Finlande, en Norvège, en Suède, et le sera prochainement aux Etats-Unis par la légendaire maison Fantagraphics. L'icône pop et absurde part à la conquête du monde !
Cowboy Henk a été publié dans la cultissime revue RAW d'Art Spiegelman, avant de faire des apparitions en France dans Psikopat, L'écho des savanes ou HARA KIRI dans les années 80 et 90.
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L'Almageste répond à un désir longtemps éprouvé par Frédéric Coché, celui de faire un récit de l'Apocalypse, le thème se prêtant à merveille à sa façon de télescoper des univers narratifs empruntés à des temps et des visions du monde différents. De l'idée d'une destruction inéluctable et expiatrice, des récits médiévaux de l'Apocalypse, des histoires de zombies et de ses propres interrogations sur la viabilité du monde que les hommes ont construit, Frédéric Coché ne fait qu'un dans L'Almageste, fresque gravée en eaux-fortes, lyrique et contemplative.
L'humanité renaît, sans l'esprit de conquête qui l'a animé durant des siècles. L'Apocalypse de Coché est une déambulation dans un monde qui s'éveille à une nouvelle ère, où notre présent en ruines,est recouvert d'une épaisse mousse sur laquelle nous dansons. Nous, ce sont les zombies, cadavres ambulants, curieux et rieurs, qui parcourent un monde reconfiguré, une vie nouvelle, végétation luxuriante et insectes énormes, reprenant ses droits. -
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Faisceau de récits prenant la chute de notre civilisation et la bande dessinée comme objets d'expérimentations, Eldorado de Tobias Schalken est un livre en perpétuelle mutation, qui surprend à chaque page notre horizon d'attente. Peintures, sculptures, installations et dessins s'y unissent, laissent libre cours à l'interprétation et à la déambulation dans un monde ébranlé. Étranges et poétiques, les aventures intimes des personnages y font écho à nos doutes, de familières prémonitions teintent nos cauchemars de sérénité, de sensualité. Tobias Schalken est né 1972. Fils d'un dessinateur de procès (qui l'emmenait avec lui et le laissait dessiner paires de moustache ou de lunettes) et d'une mère femme de ménage au Rijksmuseum d'Amsterdam (qui l'emmenait avec elle jusqu'à ce qu'il égratigne un tableau et qu'elle soit licenciée), Tobias Schalken est réellement né dans l'Art.
Il a fondé avec Stefan Van Dinther la revue Eiland, dont sont à ce jour parus 5 volumes, le dernier aux éditions FRMK. Pratiquant aussi bien la bande dessinée que la peinture, la sculpture ou la vidéo. Tobais Schalken a vu son travail présenté aux côtés de celui des plus grands (Bill Viola, Sophie Calle...), dans les circuits de l'art contemporain. Une monographie est même consacrée à son travail, The heart of the matter, et, chose rare, elle reprend tous les pans de son champ d'action, y compris ses récits en bande dessinée. En 2012, son travail a été présenté dans le cadre du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême lors de l'exposition dont il a réalisé l'affiche « Une autre histoire, bande dessinée : l'oeuvre peint » à la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image. En 2012, les éditions de la cerise ont fait paraître son livre Balthazar, prépublié au fil de 3 numéros d'Eiland.
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„Si je peux vous donner un conseil : faites votre dépistage précoce, et cassez-vous d'ici bien vite.« Imaginons, sous les conseils douteux de Kafka, Lynch et Tarkovsky, les frères Tsuge jetant de l'encre un peu partout, leurs mains se réveillant à peine d'un sommeil paralysant.
Alors nous voyons apparaître l'univers de Michael Jordan : des pierres sont léchées, au goût sucré, des stations de métro mènent au boudoir lascif. Des questions demandent des réponses afin que notre examen physique puisse commencer, mais notre esprit, lui, est invité à fureter. Le discours se fera rare, sourdes menaces ou dialogues de sourds. Nous marcherons parfois sans croiser âme qui vive, et toutes nos rencontres ne seront pas des plus rassurantes.
L'auteur allemand a terminé ce récit en trois chapitres - étrangement prémonitoires - juste avant la pandémie. Nous nous perdons d'abord dans une zone aussi interdite qu'étrange, faite de végétation luxuriante et d'invitantes grottes. Notre deuxième errance se situe en terrain vague, peuplé de quelques personnages inattendus. Et nous finissons dans des laboratoires médicaux qui demandent, en ne l'inspirant guère, notre confiance...
Nous serons tour à tour méfiants, enfermés, hagards, prêts à nous livrer à des expériences ou à de chaudes étreintes.
Les trois chapitres terminés, le récit revient au point de départ, laissant personnage et lecteurs recoller des fragments de souvenirs, donner du sens à une rêverie étrange et moite. Là où les oiseaux semblent tristes, où l'on entre à la dérobée sans savoir où aller, l'incertitude sera la règle.
Pourquoi nous sommes las est un puzzle, un labyrinthe grand ouvert sans murs ni cul-de-sacs. Y avancer signifie placer sa confiance voire son intégrité mentale entre les mains de spécialistes dont les expériences, si elles peuvent nous échapper, nous assureront plaisirs et intenses réflexions. -
Cela aurait pu n'être qu'un récit burlesque, romanesque certes, mais loufoque voire foutraque. Cela aurait pu aussi être l'ouvrage d'une auteure (D. Goblet), talentueuse et reconnue, qui, dans une démarche empreinte de bons sentiments judéo-chrétiens, se serait mise au service d'un artiste brut (D. Théate) dont la jeunesse s'est fracassée dans un accident de moto...
L'Amour Dominical n'est rien de cela.
Récit d'aventure épique et relation d'un improbable triangle amoureux entre Hulk Hogan, la femme à barbe bleue et un orthodontiste criminel, cette création à quatre mains conjugue tout ce qui fait la singularité de Dominique Goblet avec les obsessions de Domi- nique Théâte : réinvention langagière, combats de catch et quête de l'amour absolu.
Les aventures du célèbre catcheur et de sa charmante épouse barbu sont rythmées par les nombreuses pages issues du journal de Théate, rédigé au jour le jour sur ordinateur, où il décrit inlassablement son quotidien prosaïque mais aussi ce fatidique accident qui l'a privé d'une réussite conformée dont il projette les fantasmes dans son récit.
La « magnifique Dominique » (surnom officiel attribué par Théate à sa comparse) se confronte ici à une poétique nouvelle, une déconstruction de la fiction dont elle s'empare avec autant de vir- tuosité graphique que de subjectivité et de profon- deur. C'est elle qui, par-delà le plaisir de la lecture d'une histoire rocambolesque, nous invite à la méditation et nous aide à envisager nos propres fragilités et notre finitude.
L'Amour Dominical est l'aboutissement d'une véritable rencontre au long cours, d'une déflagration artistique entre deux mondes (l'art et l'altérité) et du cheminement de deux êtres qui, ensemble, font acte de résilience.
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Dans une caserne d'un autre temps, dans la cantine des cantines, Marcel Schmitz achève son déjeuner. Puis il nous fera découvrir la mère de ses obsessions une cité céleste. Comme les victimes d'une hallucination collective, illuminés par une utopie intime, nous serons enfants de choeur, madone éclectique ou démiurge trisomique. Nous vivrons à FranDisco.
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« Souvenir d ' une journée parfaite explore les frontières ténues entre autobio- graphie et fiction et capture avec grâce la fragilité d'un souvenir lumineux.
Longtemps épuisé, Souvenir d'une jour- née parfaite dévoile l'ampleur du travail de Dominique Goblet : intime, puissant. » Tout commence par une visite au cimetière.
L'auteure tente de retrouver le nom de son père parmi une forêt de vies disparues, sans y parve- nir. Frappée par cette disparition, elle s'attache alors aux traces qui subsistent et à un nom en particulier : Mathias Khan (1945-1988).
Mathias Khan, Memento Mori : Souviens-toi que tu vas mourir. Conscient de sa mort imminente, Mathias Khan retient le présent : il rejoint celle qu'il aime, profite d'une balade en forêt, essaie en quelques mots d'immortaliser la perfection d'un voyage vers la mer. Des souvenirs gravés dans un petit agenda, a present time book.
« Chaque déchirure est une histoire. » Faute de pouvoir saisir la dernière présence tangible d'un père, le récit s'engouffre dans l'existence d'un autre. Passé, présent, la vie, la mort : le dessin même explore ce mouvement que nul ne peut interrompre, imitant sa fugacité, ou déployant sa densité. Pour vaincre la disparition, Dominique Goblet fixe mille sensations qui donnent corps au souvenir : un ciel tumultueux, une pluie fine, la beauté d'une lumière automnale, la quiétude de la forêt, la rondeur et l'éclat réconfortant des châtaignes - le fruit des défunts -, l'harmonie d'un moteur et de deux êtres à l'unisson.
Publié initialement en 2001 dans le cadre du projet Récit de ville, Souvenir d'une journée parfaite rappelle qu'une cité se construit par strates : on y détruit, on y jette, on y brûle, on y meurt ; on y construit aussi. On y vit, on y aime.
Édité à l'époque à 3000 exemplaires, le livre révéla une artiste majeure, consacrée par la suite avec Faire semblant c'est mentir. Depuis, Souvenir d'une journée parfaite Dominique Goblet a multiplié expositions per- sonnelles, collaborations et résidences, tant en Belgique qu'à l'étranger. Pour appréhender l'oeuvre de cette auteure de renommée interna- tionale, la réédition de Souvenir d'une journée parfaite était donc essentielle.
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Tandis que Géraldine Stringer dessine les montagnes et le salon de bric et de broc qui les entoure, des hommes et des femmes lui parlent de leur histoire, de ce qu'ils ont traversé, de ce qu'ils échangent ou gardent pour eux, de la sérénité qu'ils retrouvent ici. Dans la vallée de la Roya, traversée par des milliers de gens au péril de leur vie ; au Caravansérail, où Hubert refuse le drame qui se joue devant sa porte.
Montrez-nous qu'on a tort prend pour perspective le regard d'une dessinatrice, aussi égarée que le lecteur face à l'ampleur et la gravité du sujet, et pour fil conducteur le discours d'Hubert, personnage bien réel qui fait acte d'hospitalité quand cet acte est devenu hors-la-loi, sûr de son fait et peu sûr de ses mots.
Dessins et fragments de discours se font face, ne prétendant pas épuiser le sujet, dialoguent pour le cerner, laissent autant de silences que nécessaire pour que percent l'espoir et une compréhension nouvelle d'un drame humanitaire dont on ne dit pas le nom.
L'espoir, la légèreté, le réconfort - un potager, une fleur, un fauteuil - trouvent une place dans un récit traitant pourtant d'une réalité particulièrement sombre de l'époque contemporaine. En nous parlant d'un lieu où le repos est possible quelques jours, l'approche de Géraldine Stringer se veut avant tout sensible, intime.
L'horreur, qui n'a plus droit de cité dans le monde où vit Hubert, laisse place à des moments de beauté profonds parce qu'éphémères. Des gestes quotidiens, des objets ordinaires apparaissent dans toute leur préciosité là où ils se sont faits rares, les évidences que disent ces hommes entre deux silences deviennent éloquentes pour avoir été si souvent mises en doute. La douceur nous prend par surprise, là où on ne l'attendait plus, lorsque des hommes retrouvent des plaisirs simples, quand Hubert parle de ce qui l'anime ou de tout autre chose.
Du procès qui attend Hubert, du sort de ceux qui goûtent un bref repos avant de repartir, il n'est rien dit ou presque. Le livre laisse autant de blancs qu'il y aurait de choses sombres à dire, autant de silences que nous avons de questions à reconsidérer. Il évoque une démarche dénuée d'héroïsme, montre la beauté d'une conscience humaine refusant le drame par des raisonnements simples.
Géraldine Stringer nous apprend que notre regard a du pouvoir, que nous-mêmes en avons plus que nous ne pensons, qu'observer le monde, en accepter la complexité et se refuser au désespoir sont aussi des actes requérant courage et honnêteté. Elle nous apprend que la beauté survit à tout, aussi forte qu'elle paraît rare.
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Mad Maxi-Jack doit comprendre cette ère nouvelle, combattre des vers géants lubriques ou le terrible Kraken d'eau douce, choisir entre nomadisme et sédentarité, esclavage ou prostitution, un lance-flamme ou un peu d'eau...
Réfléchis bien lecteur, car si tu peux lire mille fois Mad Maxi-Jack, le héros joue sa vie à chaque page. Tes décisions lui occasionneront souffrances, rencontres légendaires ou plaisirs charnels inattendus.
Tu ne liras pas, tu trébucheras, te feras mal et y prendras goût. Comme autrefois jeux vidéos à dialogues et livres dont vous êtes le héros, le labyrinthe de Beck est une perpétuelle surprise, peuplée d'algues tueuses, de golems cherchant ménage, de raptors connectés... De chef d'oeuvres antiques en nanars rocambolesques, ce serious game puise dans l'insondable imaginaire de l'Apocalypse, et nous fait réfléchir en stratèges parmi plus de cent fins possibles, délirantes ou atroces. Victoire ultime : atteindre la page 419, plus heureuse des issues où Jack savoure une brise radioactive et son épanouissement post-apocalyptique.
Voilà le crépuscule de notre monde. Go Maxi Jack, go!
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Le personnage, d'abord prisonnier de limites tangibles - sa peur des cafards, un propriétaire courtois mais extrêmement tatillon, un voisin un peu trop investi émotionnellement dans leur relation - va rapidement se trouver aliéné par des perturbations irrationnelles, puis carrément métafictionnelles : des confusions entre rêve et réalité, la personnalité rétive de l'intelligence artificielle Doorways 98... Et les facéties permanentes de son auteur, qui modifie les paramètres de son espace vital et observe ce qu'il se passe.
La précarité mentale de son pantin, soumis à des enjeux qui l'aliènent et le dépassent, n'est pas sans rappeler ce que chacun de nous a pu récemment vivre, isolé dans un habitat moderne.
Ses aventures minimalistes parleront aussi à toute personne qui s'est vue terrorisée par un cafard, ou s'est crûe maudite par son ordinateur...
Ici, chaque péripétie ou plaisanterie est une expérience, les gags sont savamment construits, chaque changement d'apparence, de technique ou de mode de narration est signifiant.
Le dessin passe ainsi de lignes droites cliniques à des coups de pinceaux plus expressifs, dictant une lecture tantôt fluide, tantôt déconcertante.
Le récit emprunte plus à l'introspection ou à l'absurde qu'à l'aventure ou à l'enquête, mais tous ces éléments peuvent y être convoqués, sous des formes détournées et minimalistes, inattendues. -
« À un moment, tout est calme, tes yeux voient...
Tu es à la base. Tu sais que tu es à la base.
Discrètement le flou apparaît, les choses...
Leur sens disparaît. Il faut tout recommencer, errer. Je ne sais pas comment font les autres.
Certains ont des objets, des danses ou des chorégraphies.
Des souvenirs aussi. Mais ils disparaissent, on les oublie. » C'est décidé. Vous partez en mission. Dans la zone. Mais n'ayez crainte. Vous serez en contact avec la base.
Vous trouverez un chemin. Intérieur et animal.
Magique et lumineux.
Guide de survie et encyclopédie hantée, manuel de bricolage et récit d'aventure, Base- Zone se situe à la croisée de la bande dessinée, du dessin contemporain et de la poésie. Au fil de presque 300 pages tracées au crayon sur du papier carbone, DoubleBob compose un ouvrage-monde, un grimoire intime qui mêle questions, inventaires et solutions. Si vous voulez survivre à la vie plus encore qu'à la mort, si vous voulez sauver l'enfant meurtri qui sommeille en vous, si vous voulez libérer votre âme prisonnière, ce livre est pour vous.
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Il s'élève dans les airs. Irrémédiablement attiré, inspiré, aspiré par une image de la Sainte vierge. Lui, c'est Giuseppe. Un homme simple, frustre, malhabile, né dans les Pouilles, région pauvre du sud de l'Italie. Cet illettré touché par la grâce fait bientôt l'objet d'une véritable dévotion populaire. Mais tout cela n'est guère du goût de l'Inquisition...
Le Divin trébuchement est l'histoire de Giuseppe da Copertino ou Joseph de Cupertin, frère franciscain qui, après avoir été arrêté et jugé par l'Inquisition à cause de ses lévitations intempestives, fut canonisé en 1753, près de cent ans après sa mort. Ce saint volant, surnommé le « frère âne » du fait de ses faibles capacités intellectuelles, a particulièrement fasciné l'écrivain et cinéaste Carmelo Bene. Miguel Angel Valdivia s'empare à son tour de ce destin exceptionnel pour livrer non pas une reconstitution historique, mais une enquête policière mâtinée de science-fiction et de fantastique, une fable métaphysique et visionnaire. -
« Je suis si sûr d'être vivant. Impossible que je meure, je suis tellement sûr d'être vivant. Je suis fort, je vais leur montrer, personne ne pourra plus m'approcher, ils me laisseront passer, ils s'inclineront, ils seront obligés de le faire... Ils auront tous peur de moi ! Cette ville m'appartient ! » Il y a peut-être un dieu dans la ville rouge. Ou un avorton minable. Il y a en tout cas une conscience qui visite, qui habite la ville. C'est avec du sang de boeuf récupéré dans les abattoirs de Charleroi que Michaël Matthys a brossé cette fresque sauvage et amoureuse.
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Métempsychose est la première bande dessinée d'Alex Barbier composée de ses peintures. Elle montre l'autre visage, serein et lumineux, d'un pionnier de la bande dessinée contemporaine, en dévoilant les grands formats dont il souhaitait faire un récit. En éditeurs attentifs, Thierry Van Hasselt et Evan Gotmann ont achevé le travail de mise en séquence des toîles du maître, qui seront accompagnées de postfaces écrites par ses exégètes Erwin Dejasse, Jean-Charles Andrieu de Levis, Lorane Marois, Yvan Alagbé et Evan Gotmann.
Comme les éternels bâtiments abandonnés chez Barbier, cette Bd posthume invite à pousser une porte après l'autre, à chercher la contemplation, l'angoisse, et tous les fantasmes qu'il nous a légués.
Mais ici, pas de lycaons, de loup-garous, pas d'hommes démoniaques tapis dans l'ombre. Alex les habite et les éclaire, repeint les mêmes pièces, les mêmes couples avant, pendant ou après l'amour, selon des humeurs différentes :
Atmopshères troubles ou sereines, couleurs changeantes, coulures, gestes délicats ou furieux.
Sans narrateur ni personnages, la même charge érotique et sensorielle se dégage pourtant des couleurs et des compositions de Barbier, dans lesquelles déambuler donne la même impression de voyeurisme. Les mêmes contrastes, violents, subsistent entre les couleurs, entre des contours précis ou épais, entre angoisse et sérénité. Progressivement dans cette ultime bande dessinée se dévoile l'aspect lumineux et tranquille de son travail, et nous découvrons un artiste nouveau : Alex Barbier, le peintre. -
Je suis fou. Non, c'est les autres. Non. Nous sommes tous fous ici, sauf moi. Le Chat n'a pas de bouche vous aime beaucoup. Le Chat n'a pas de bouche vous sourit. Le Chat n'a pas de bouche a séduit les filles, les garçons, ceux qui n'avait pas de tête, pas de nom, ceux qui avait toute leur raison. DoubleBob, c'est lui, qui fait des petits dessins, des petits miquets qui prolifèrent sous le crâne et sous la peau comme des souris. Le Chat n'a pas de bouche vous attrape et vous happe comme une souris. Le Chat n'a pas de bouche vous aime beaucoup. DoubleBob est né, une seule fois à ce que l'on sait, en 1981 à Albi. Il a suivi un cursus d'arts appliqués, puis fait une très courte apparition en arts plastiques, à l'université, et deux ans aux Beaux-arts de Poitiers sans que le système de ces écoles semble lui correspondre tout à fait. l a toujours dessiné, bien qu'il ne montre ses oeuvres que depuis peu de temps par le biais de quelques ouvrages auto-édités et d'expositions. Le Chat n'a pas de bouche vous aime beaucoup est son premier livre. Un recueil de dessins devrait sortir très bientôt aux éditions Derrière la salle de bain de l'écrivain Marie-Laure Dagoit. DoubleBob partage son temps entre le dessin et un atelier de sérigraphie artisanale.