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L'Employe Du Moi
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Après une longue formation, Nova s'apprête à embarquer pour une mission scientifique sans retour possible. Confinée dans une fusée dernier cri, la jeune astronaute devra rejoindre la planète L31, située à 2,5 millions d'années-lumière de la terre. Un voyage qui lui prendra entre 20 et 50 ans.
Avant le grand départ, elle doit se plier à une ultime formalité exigée par l'agence spatiale. Elle doit se rendre à la fête d'adieu organisée en son honneur dans une somptueuse villa. Celle qui a toujours privilégié une vie recluse va devoir affronter ses trois seuls amis qu'elle n'a plus revus depuis bien longtemps. Les années ont passé, Ulysse, Yseult et Alan ont bien changé.
Avec ASTRA NOVA, Lisa Blumen revient avec un récit de science-fiction unique. Pour l'autrice d'AVANT L'OUBLI, le monde futur est ici encore un moyen détourné pour matérialiser des existences marginales. Cette fois, elles seront confrontées aux affres de l'éloignement et de l'individualisme. L'intrigue se construit au fil des apartés, des souvenirs du passé, de l'évocation des trajectoires bouleversées et solitaires des quatre personnages. Réalisé entièrement aux feutres, ASTRA NOVA est une histoire empreinte d'une nostalgie fugace, comme l'apparition soudaine d'une étoile filante dans la nuit. -
Bastien a besoin de savoir le jour exact de sa mort. Il fait appel aux services d'un étrange laboratoire qui affirme qu'il devrait décéder le surlendemain d'une asphyxie alimentaire.
Depuis que sa copine a hérité de la collection d'arts premiers de sa grand-mère, rien n'est plus comme avant pour Miriam. Elle est prise d'irrépressibles démangeaisons et ce n'est là que le début de son calvaire
Barbara est autrice de bande dessinée. Un soir, elle pénètre dans le petit placard dissimulé derrière son bureau pour y découvrir une pièce dérobée sous les combles. Cette exploration va bouleverser son quotidien.
Chacun des trois chapitres des Contes de la Mansarde se déroule dans le même appartement, au septième et dernier étage d'un immeuble parisien, au cours de trois étés caniculaires. Dans ces histoires qui donnent la chair de poule, l'amour, souvent contrarié, tient toujours un rôle important. Et, si l'effroi apparaît par des manifestations du surnaturel, il se dissimule aussi dans les recoins de nos névroses modernes : dépression, solitude, obsession ou anxiété. Avec leurs récits macabres, Elizabeth Holleville et Iris Pouy évoquent les lectures de leur enfance, les contes de Perrault et de Marcel Aymé, les films de genres, autant que les bandes dessinées américaines de l'ère pré-comics code. -
Noah Van Sciver a grandi au sein d'une famille mormone dans le New Jersey des années 90. Il est l'avant-dernier d'une fratrie de neuf enfants. Il cherche à se faire apprécier des cool kids de son quartier de Maple Terrace. Pourtant, il subit la plupart du temps leurs brimades qui viennent s'ajouter à celles de sa propre famille dysfonctionnelle. Avec la culture populaire il entrevoit une échappatoire et avec le dessin il arrive à s'émanciper.
C'est l'histoire d'une construction, celle d'un préadolescent qui découvre le monde «merveilleux» des comics, ceux qui usent d'antihéros ultraviolents et des mises en scène criardes. Ces univers fictionnels ne font qu'alimenter les fantasmes du jeune Noah, prêt à tout pour accéder à ces lectures interdites, quitte à se retrouver dans des situations hasardeuses et embarrassantes. L'ironie du sort place en sa possession un sac plein de comics, mais il va vite devoir rendre des comptes.
De méprises en malentendus, Noah Van Sciver saisit une violence banale, les petits arrangements de l'enfance, l'indifférence des parents et un rapport complexe à la religion.
On retrouve ici le caractère délicieusement misérabiliste et nostalgique, critique du déterminisme social, marque de fabrique de l'auteur de Fante Bukowski. Toutefois, Maple Terrace reste avant tout une comédie autobiographique où Noah Van Sciver s'amuse de voir les lecteurs rire à ses dépens. -
Au sortir du confinement, Helena décide de s'inscrire sur une appli de rencontre. Ce qu'elle veut, c'est de la légèreté, s'amuser sans prise de tête! Tout se passe à merveille jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à son quatrième rendez-vous : c'est évident, il lui plait. Qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire? Un truc drôle ou plutôt un truc intelligent? Rentrer avec lui ou attendre la prochaine fois, histoire de se faire désirer un peu? Une chose est sûre, il faudra le revoir.
Oh Cupid nous invite dans l'intimité de l'autrice et nous témoigne avec autodérision comment séduction rime parfois avec vulnérabilité, excitation avec maladresse. Dans ce jeu de rôles ou personne n'est dupes, il s'agit de ne surtout pas tomber amoureux, Helena doit se montrer impassible tout en donnant l'impression d'être naturelle. Ses tentatives de plaire tombent tellement à plat qu'elle s'enfonce de plus en plus dans l'embarras. On le sait, l'entremise numérique peut parfois induire un certain nombre de désillusions et de relations sans lendemain. Avec le recul, elle s'autorise même à badiner avec l'amour. Helena Baumeister détonne avec sa façon bien à elle de rendre compte de ses émotions et sentiments à l'aide d'un style graphique aussi charbonné que vivant. Avec ce premier livre, la jeune autrice hambourgeoise avance une narration libérée sur la sexualité et l'amour d'aujourd'hui. -
Né Emilia, Emil ne s'est jamais senti femme. Le jeune homme trans prend la décision de faire une mammectomie pour enfin être à l'aise dans son propre corps. Un choix qui ne subissait aucun doute avant qu'il ne rencontre Lisa, sa nouvelle colocataire, qui, malgré ses allures de belle jeune femme pleine d'assurance, trouve que sa poitrine mériterait un petit ajustement. Entre l'ablation des seins de l'un et l'augmentation mammaire de l'autre, qui est le ou la plus légitime à passer par une intervention chirurgicale?? À travers une expérience concrète, Peer Jongeling raconte dans sa bande dessinée mi-fictionnelle, mi-autobiographique, le parcours d'une transition, d'une possible détransition et d'un nouveau départ. Construit à partir de réflexions intimes sur la dysphorie de genre, mais aussi de discours conscient des réalités vécues par les membres de la communauté LGBTQIA+, Emil·ia est un récit où cohabite les incertitudes, les trajectoires, les rêves et le sensible. L'épure du découpage, la force de l'évocation, de la symbolique et du second degré de cette jeune autrice allemande viennent adoucir les lignes d'une narration rigoureuse.
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New York, 15 juillet 1904, le PS General Slocum entreprend son dernier voyage sur l'East River en direction de Long Island. Alors que le fameux bateau à vapeur américain subit un incendie d'envergure, son équipage ne parvient pas à éviter le naufrage, entrainant avec lui la plupart des 1400 excursionnistes, majoritairement d'origine allemande. Il s'agit de l'une des plus grande catastrophe maritime civile de l'histoire des États-Unis à ce jour.
Jan Soeken, allemand lui aussi, nous raconte cet évènement historique sur le ton de l'humour noir. Ainsi, cette véritable tragédie tourne rapidement à la farce burlesque. Pour ce faire, il reprend étape par étape la chronologie d'une débâcle en centrant son récit sur des petits groupes de personnages. C'est le chaos à bord, du flegmatique capitaine au truculent révérend, des matelots aux passagers, il n'y en aura pas un pour sauver l'autre, ils sont tous aussi névrosés qu'incompétents. Slocum est une comédie de moeurs peuplée de « gueules » imparfaites qui siéent tout particulièrement au style, esquissé aux crayons, de l'auteur. -
Violences sécuritaires, répartition inégalitaire, repli identitaire et désastres aux frontières ; la France d'aujourd'hui ressemble beaucoup trop à un véritable cauchemar. Pourtant, ce n'est que le début de cette sale histoire.
Alors que le pays connait des mouvements sociaux de grande ampleur, l'inimaginable va se produire. Quelque soixante-dix ans après sa mort, le Maréchal Pétain revient à la vie. Le zombie fraîchement ressuscité gagne la capitale pour rencontrer le président. Sidération! Les deux personnages, qui entretiennent quelques connivences, fusionnent en un monstre bâtard.
Leur unique dessin est d'imposer un ordre totalitaire à la société tout entière. Pour ce faire, ils peuvent s'appuyer sur une armada policière qu'ils viennent de transformer en phacochères vénères. Une poignée d'individus solidaires prennent alors le maquis pour organiser la résistance loin des villes. Une intrigue qui résonne particulièrement au regard du contexte politique actuel où la science-fiction rejoint, malheureusement trop souvent, la réalité. Cauchemar se déploie comme une dystopie, de celle que nous redoutons toutes et tous. Avec cette série B tragico-comique, Pierre Ferrero donne libre cours à une aventure exaltée qui puise ses influences dans de nombreux registres. Un récit hybride qui mêle la satire à des scènes d'actions baroques et à des coups de théâtre fantasques. -
Michel n'est pas en phase avec la société contemporaine. Que ce soit pour l'exploitation des travailleurs sans papiers ou à l'égard des violences policières, Il s'indigne contre les inégalités de notre monde. Journaliste de profession, le quarantenaire replet est de tous les combats. S'il n'est pas derrière son micro pour un reportage radiophonique, nous pouvons être sûrs de le retrouver en manif ou en terrasse pour débattre avec ses amis à l'heure de l'apéro. C'est une figure allégorique sur laquelle Pierre Maurel projette ses propres préoccupations, ses difficultés du quotidien liées à la précarité de sa situation d'auteur, mais aussi son exaltation pour les petits bonheurs de la vie. Tête de cortège regroupe Les Temps modernes (2018), Le Grand Schisme (2019) et Fils des Âges farouches?(2020) dans un seul et même volume. Ces trois récits marquent la fin d'un premier cycle urbain pour Michel qui poursuit maintenant ses aventures dans un tout autre décor. La série est avant tout un mélange bien mesuré de critique sociale et de comédie. Dans ces 240 pages, Pierre Maurel développe de nombreux arcs narratifs, autant d'enjeux qui font vivre à son personnage de multiples péripéties tantôt dramatiques, souvent cocasses, mais jamais moralisatrices. Cette narration dense et pittoresque, accentuée par un dessin vif et expressif, est sans doute ce qui a fait le succès de la série trois fois sélectionné au Festival d'Angoulême.
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La lune se dirige vers la terre et la collision est désormais inévitable. Face à l'imminence de la fin du monde, une épicière s'obstine à vouloir vendre sa dernière boîte de haricots. De jeunes gens découvrent le véritable amour durant une excentrique Fête (fin) de L'Humanité. Une conservatrice de musée se confronte au dilemme crucial du choix des oeuvres à sauvegarder. Des enfants abandonnés s'inventent une nouvelle famille et trouvent refuge chez un vieux modéliste.
Voici quelques-uns des protagonistes du petit théâtre préapocalyptique d'Avant l'oubli. Loin d'être de valeureux héros prêts à tout pour sauver le genre humain, ces Madame et Monsieur Tout-le-Monde vont se révéler au contact de leurs semblables. Des interactions d'autant plus gracieuses qu'elles sont en décalage avec la situation désespérée. Paradoxalement, c'est peut-être maintenant qu'ils trouveront un sens à leurs destinées.
Ce récit choral déconcertant dévoile une écriture sensible empreinte de douceur qui se reflète dans un univers graphique aux couleurs pastel. Lisa Blumen est une autrice strasbourgeoise fraîchement diplômée qui oeuvre d'habitude pour la jeunesse. Elle signe ici une première bande dessinée singulière et généreuse.
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Michel Tome 5 : Michel et La bataille des Dombarelles
Pierre Maurel
- L'Employe Du Moi
- 18 Août 2023
- 9782390041085
Les Dombarelles, c'est un petit coin de verdure sylvestre bordé de petits étangs où la faune et la flore prolifèrent à quelques encablures de la maison de Michel. Tout le monde s'accorde pour dire que ces terrains devraient devenir une zone naturelle protégée. Mais voilà qu'une grande firme américaine, détenue par un milliardaire bien connu, souhaite racheter les parcelles pour y exploiter les ressources du sol. Le minerai rare qu'il contient servirait de composant pour les batteries des trottinettes électroniques de l'une de ses filiales. Alors que Victor, son «?frère de la rue?» est mal en point et vient d'être admis aux soins intensifs, Michel et les habitants du village, ses amis et ses ennemies d'hier, vont se mobiliser pour mettre sur pied une ZAD. Comme Don Quichotte, Michel est un héros idéaliste aussi maladroit qu'émouvant, en complet décalage avec la politique de son époque. Contrairement au personnage de Cervantès, lui ne se bat pas contre des moulins, mais bien contre de véritables dragons, ici incarnés par un Nabab qui épuisent les ressources la planète au nom des profits. Bien plus pragmatique aussi, Michel n'est jamais seul, il est toujours bien accompagné. Dans les récits pleins d'entrain de Pierre Maurel, la solidarité est une force. Cette cinquième tribulation illustre plus que jamais la colère qui gronde aujourd'hui face au désastre environnemental à venir.
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Durant la guerre de Trente Ans, Sibylla Schwarz et son père se barricadent à l'approche des troupes suédoises qui souhaitent occuper la Poméranie. Cette guerre, Sibylla n'en verra pas la fin puisqu'elle meurt de dysenterie en 1638 à l'âge de 17 ans. Malgré cette courte existence, elle écrit plus d'une centaine de poèmes baroques qui dénotent d'une grande puissance lyrique. La jeune prodige, privée d'amitié et d'amour, n'aura pourtant connu qu'un monde de poésie dominé par les hommes.
On estime son poème « Une chanson contre l'envie » comme « probablement le premier poème sans compromis féministe de la littérature mondiale ». Pendant près de deux siècles, Sibylla Schwarz était considérée comme une figure littéraire de premier ordre avant de tomber dans l'oubli.
Pour les 400 ans de la Sibylla, Max Baitinger s'est donné pour mission d'exhumer l'histoire de cette poétesse visionnaire. Avec ce récit, qui mêle théâtralité et expérimentations formelles, l'auteur de Rohner conjugue la vie et l'oeuvre de Sibylla Schwarz à ses propres problématiques de créateur. Il nous offre ainsi une biographie insolite de cette personnalité germanique, méconnue et atypique. -
Michel Tome 4 : la fin, les moyens, tout ça...
Pierre Maurel
- L'Employe Du Moi
- 4 Février 2022
- 9782390040927
Ça y est?! Michel et Béa ont quitté le tumulte de la ville et habitent désormais à la campagne dans une petite maison reculée. Si Béa a dû trouver du boulot au supermarché bio, Michel continue quant à lui ses reportages radiophoniques. Ainsi, il retourne de temps en temps à la civilisation pour retrouver ses vieux amis, si ce n'est pas eux qui viennent à lui pour profiter du cadre champêtre. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'à l'arrivée des «?convois exceptionnels?». En attendant la construction d'un pont sur la départementale voisine, de gigantesques yachts sont transportés sur des camions qui empruntent les petites routes des alentours. Accidents, embouteillages à n'en plus finir, déviations saugrenues et imposantes dégradations de la chaussée : ça gronde au village, mais le maire fait la sourde oreille. C'en est trop pour Michel qui s'improvise journaliste d'investigation pour élucider les causes de cette absurde situation. L'industrie navale n'avait qu'à bien se tenir. La fin, les moyens, tout ça... est le quatrième épisode de la série incarnée par Michel, le personnage fétiche de Pierre Maurel qui lui offre ici une aventure «?grand format?». Le changement de décor lui a fait le plus grand bien : la bravoure semble être au rendez-vous. Même s'il ne suffit d'un rien pour voir ressurgir le râleur invétéré, Michel est toujours sauvé par son incroyable bonhomie. Et, c'est pour ça qu'on l'aime.
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Michel, le quarantenaire râleur et hirsute créé par Pierre Maurel nous revient pour un troisième épisode. Cette fois, l'amour, le vrai, celui pour lequel on passe l'aspirateur, semble bien avoir frappé à sa porte. Mais les emmerdes ne cessent pas de pleuvoir pour autant. Dans une France traversée par les conflits sociaux, impossible pour Michel de rester indifférent et de garder son matériel de reporter en poche, ni sa langue d'ailleurs.
Comme il n'est pas vraiment taillé pour l'aventure, c'est aussi sous une pluie de coups durs, pas toujours métaphoriques, que notre antihéros bedonnant va courir. Qu'il nous promène au milieu des lacrymogènes pendant une manifestation des gilets jaunes, dans un vernissage d'art contemporain, dans les petits boulots d'intérim ou le long d'un sentier de campagne verdoyant, Michel est toujours furieusement proche de nous, de nos espoirs, de nos coups de gueule et interrogations sans réponses sur ce monde hyperconnecté et pourtant bien terre à terre qui est le nôtre.
Pierre Maurel décortique, avec son dessin nerveux et ses figures saisies sur le vif, les travers de notre époque. Avec drôlerie, intelligence, et au travers de situations et d'un personnage plus complexe qu'ils n'en ont l'air. Michel, Le Grand schisme est le dernier opus de la trilogie entamé avec Les Temps modernes en 2018. Pour l'auteur, c'est l'occasion d'aborder sous l'angle d'une comédie de moeurs à la fois sympathique et grinçante des thématiques liées à l'actualité.
Les mouvements sociaux d'aujourd'hui, les trottinettes géolocalisées, mais aussi un furieux désir de changer le modèle de notre société. Ce dernier opus se veut plus jovial et ouvert sur l'inconnu.
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Un mystérieux dégât des eaux se repend dans le complexe aquatique d'un hôtel de luxe situé au coeur de la campagne scandinave. Dans ce décor extravagant, le liquide noir et visqueux s'écoule lentement dans les allées labyrinthiques et ruissèle le long des murs. Un client VIP exigeant disparait sans laisser de traces. Un séminaire d'entreprise tourne court. Un homme se perd en cherchant sa chambre. Deux amants se démènent pour échapper à l'horreur du quotidien. Un directeur égocentrique doute de lui-même. Des employés malmenés acceptent leur triste sort. De curieux inspecteurs viennent régler leurs comptes. Il y fait chaud et humide, la moiteur y est étouffante. La moisissure s'installe, et avec elle maladies de peau, hallucinations, fantômes, esprits malveillants, créatures hybrides et autres monstres morts-vivants. SPA est un récit cauchemardesque marqué par un humour grotesque et fantasque. Une danse macabre farfelue, aussi bien héritée du cinéma de genre que du manga d'épouvante. Un huis clos saisissant habilement conçu par Erik Svetoft, thaumaturge graphique et nouvel enfant maudit de la bande dessinée suédoise.
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Michel Tome 1 : Michel et les temps modernes
Pierre Maurel
- L'Employe Du Moi
- 16 Mars 2018
- 9782390040385
Michel, reporter radio d'une quarantaine d'années, surnage dans le monde moderne et disruptif des années Macron : crowdfunding, Tinder et marketing par internet font irruption dans sa vie plutôt rangée.
Le moins que l'on puisse dire est qu'il ne partage pas l'enthousiasme du reste de sa génération. Ce deuxième album des aventures de Michel est l'occasion pour Pierre Maurel de mettre en scène la cruauté mais aussi la drôlerie des situations rencontrées par son anti-héros joufflu aux abois. Ainsi faire soigner une rage de dents par un ami d'ami vétérinaire de son état n'est probablement pas une bonne idée mais Michel ne le saura qu'après. Michel - Les temps modernes décrit avec un ton léger et mordant les plans débrouille et les galères de personnages attachants que Michel rencontre sur sa route. Ennuis d'argent, de santé, d'amour sont abordés avec une bonne dose de mauvaise foi. Comme dans Blackbird, le dessin vif et rond de Pierre Maurel restitue avec justesse les personnages et le tragi-comique de leur situation.
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Michel Tome 2 : Michel, fils des âges farouches
Pierre Maurel
- L'Employe Du Moi
- 15 Mars 2019
- 9782390040521
Michel est un reporter radio free-lance d'une quarantaine d'années. Cela fait quelque temps déjà qu'il tente de concilier sans grand succès ses aspirations politiques et artistiques avec les galères que lui envoie le destin. Pas facile de garder de l'enthousiasme et du mordant à l'ombre de la startup nation des années Macron. Mais Michel sait aussi profiter des bons moments de la vie, comme d'annoncer, entre deux reportages sur les cheminots en grève, la naissance de sa petite-fille à un vieil ami, ou apprécier un bout de fromage devant un paysage au couchant. Cependant, trop occupé par ses propres tracas, il n'a pas vu vieillir ses parents. Et il doit se rendre à l'évidence: leurs disputes incessantes sur les petits riens du quotidien masquent mal leur inéluctable perte d'autonomie.
Et il semble bien, contre toute attente, qu'il soit la personne désignée pour trouver des solutions, alors qu'il arrive à peine à s'occuper de lui-même.
Pierre Maurel n'hésite pas, dans ce nouvel opus des aventures de Michel, à malmener son héros au grand coeur et au physique bedonnant, en le plongeant dans des situations grinçantes et burlesques. Mais c'est pour mieux nous rappeler qu'au final, la seule chose qui donne la force de tenir, c'est l'attention qu'on porte aux autres dans toutes ses déclinaisons : l'amitié, l'entraide, la lutte et puis évidemment, l'amour.
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A la fin de l'hiver, la déesse s'extirpe des enfers pour venir à la rencontre de son amant. Telle la nature endormie revenant à la vie, ils célèbrent, ensemble dans un jeu amoureux, le début de ce nouveau cycle. Inspiré par les mythes antiques du mariage sacré entre les divinités, Airpussy est un récit tout aussi mutique que symbolique, qui s'en remet à tous nos sens. Dans cette transfiguration contemporaine, une Vénus 2.0 nous invite à l'accompagner dans une déambulation érotique à travers la ville.
La recherche des sexualités - dans toutes leurs formes et leurs genres - lui permettra d'envisager ses fantasmes et de la hisser, peut-être, vers ce fameux septième ciel. Cet ensemble allégorique, soutenu d'une belle bichromie, résolument séducteur et sensiblement provocant compose le premier livre d'Ulli Lust publié en Français. On retrouvera, d'ailleurs, dans les oeuvres plus récentes de l'autrice autrichienne - Trop n'est pas assez et Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien aux Editions Cà et là - les thématiques liées aux questions de la sexualité au féminin, la quête du plaisir, l'amour, le désir et la passion.
Epuisé depuis quelque temps, Airpussy est aujourd'hui réédité dans une version cartonnée.
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Cowabunga est le cri de guerre des Tortues Ninja. Max et Cédric ont une dizaine d'années et le scandent à tue-tête en faisant du skate. Alors qu'ils finissent leur descente, les deux garçons croisent le chemin d'un chien errant. Cette rencontre anodine tourne vite à l'accident. Les souvenirs d'enfance demeurent souvent flous et fragiles, mais certains marquent pour toujours. Celui-ci restera gravé dans la mémoire des garçons. L'accrochage avec l'animal est raconté dans ses moindres détails : la peur, le répit, le souffle de la bête, la morsure, la douleur et l'attente. Le salut viendra de sa maman, protectrice et aimante, véritable héroïne de l'histoire. Ce jour-là, aux yeux de Max, sa mère est aussi forte que les tortues... Auteur et éditeur au sein de L'employé du Moi, Max de Radiguès aime aussi bien écrire pour les adultes que pour les plus jeunes. Dans son oeuvre, les thématiques liées à l'adolescence sont fréquemment abordées. Réalisé la même année que L'âge dur, à Montréal pendant les 24 heures de la bande dessinée 2022, le récit autobiographique a été complètement redessiné et mis en couleur pour la collection Vingt-Quatre. Épuisé depuis de nombreuses années, Cowabunga se part d'une nouvelle maquette et d'une page inédite pour cette seconde édition.
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Anita, Rex et Sandra galèrent pour trouver leur place dans le milieu professionnel. Ils rêvent d'une certaine qualité de vie, d'un job passionnant dans la dernière start-up en vue ou bien d'une consécration dans la sphère artistique. Mais, confrontés à la dure réalité d'un monde, ils devront faire autrement et survivre. S'ils ne souffrent pas d'un burn-out, c'est le bore-out qui les tue à petit feu, et tout ça pour gagner quelques cacahuètes. Perte du sens, aliénation, c'est l'escalade de la frustration. Ces trois-là vont devoir se battre, même si leurs outils sont plus ou moins douteux. Pour cela, ils seront accompagnés par le Dr S. Sharifi, une psy aux méthodes un peu spéciales. Sera-t-elle capable d'aider ses patients à retrouver un équilibre entre leur vie privée et leur professionnelle?? Rien n'est moins sûr. Avec Work-Life-Balance, sa quatrième bande dessinée, Aisha Franz nous plonge dans la dure réalité des jeunes travailleurs d'aujourd'hui. Elle y exploite le ton absurde et plein d'ironie qu'on lui connait. Tout y est : la désillusion des rêves au profit du libéralisme, le culte et l'optimisation de soi, les rapports de force sur un lieu de travail qui se veut pourtant inclusif et horizontal, l'ubérisation, la société du tout numérique et la difficulté de ne pas s'oublier.
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« Vers 9 ans, j'ai compris que je n'avais pas le sens de l'humour. A 13 ans et demi, j'ai trouvé un chat dans les bois. Je l'ai écrabouillé avec une pierre. A 15 ans, j'ai mis ma main dans le broyeur de la cuisine. A 16 ans, j'ai fait semblant de tomber amoureux d'Alyssa. Elle a vraiment essayé de me faire ressentir des choses. » Ainsi commence The end of the Fucking World, un récit initiatique cru et corrosif dans la ligné de cer-tains grands road-movie américains : Badlands, True Romance ou encore Sailor & Lula. Alyssa aime James, James pense que, peut-être, il aime Alyssa. Grandir c'est difficile, spécialement lorsque qu'on est incompris des adultes et qu'on a l'impression d'être méprisé par le monde entier. Lassés de cette vie déprimante, les deux person-nages de The End of the Fucking World entament la fin de leur adolescence par une longue fugue où ils vont se retrouver confrontés à des situations extrêmement cri-tiques.
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En 2004, Noah s'installe en colocation avec son meilleur ami dans un petit appartement de la banlieue de Denver. Adulte et indépendant, il doit maintenant survenir financièrement à son existence. Pour ce faire, le jeune homme consent à gagner modestement sa vie dans la restauration rapide. Accaparé par ses différents petits boulots, il délaisse progressivement sa pratique du skateboard et sa clique de fidèles toquards.
Le soir, il se consacre entièrement à la peinture, sa nouvelle marotte. Plus rien ne compte alors pour lui, si ce n'est d'atteindre son rêve ultime, celui d'être exposé à la bibliothèque pour devenir le plus célèbre des artistes du coin. Pour l'amour de l'Art est le second comic autobiographique de Noah Van Sciver publié à L'employé du moi. Dans Mon aventure torride, l'auteur évoquait déjà ses relations avec ses amis skateurs tout en questionnant sa place dans le monde moderne.
Ici, l'intrigue se déroule quelques années après l'adolescence et privilégie le ridicule des situations. Si le jeune Noah a gagné en maturité, il reste néanmoins obnubilé par l'image qu'il donne à voir de lui-même. Indéniablement frustré d'égoïsme et de vanité, on le découvre dans une posture d'artiste maudit qui n'est pas sans rappeler certains traits du caractère romantique et misérabiliste de son personnage fétiche, Fante Bukowski.
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Imaginez : le gouvernement abroge la loi sur le prix unique du livre et déclare illégale l'auto-édition afin de contrôler au mieux les discours dissidents. Que faire ? S'organiser, pardi ! Voici le point de départ de ce récit d'anticipation qui survient dans un futur pas si éloigné. C'est dans cet environnement que Pierre Maurel nous invite à suivre un petit groupe de jeunes artistes qui ont décidé de s'engager clandestinement pour produire et diffuser leurs bandes dessinées afin de lutter contre le totalitarisme du pouvoir en place. Blackbird se lit comme un manifeste politique en faveur de l'expression libre et de la gratuité. Il se présente comme un remède contre l'oppression, les régimes sécuritaires et la consommation forcée. Par-dessus tout, Blackbird est un hymne au fanzinat, à ces bulles de libertés qui naissent hors contrôle et qui, parce qu'elles sont autonomes, secrètes et inattendues nous disent quelque chose d'essentiel sur le monde qui nous entoure. Le dessin au trait, précis et maîtrisé, prend souvent le pas sur le dialogue et renforce la dynamique de ce thriller militant !
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Comme beaucoup de jeunes de son âge, Sydney se pose beaucoup de questions car elle ne se reconnaît pas du tout dans le monde qui l'entoure. À quinze ans, elle est plutôt grande, fine et réservée, la puberté ne lui a pas fait de cadeaux. C'est dans une banlieue pavillonnaire qu'elle habite seule avec sa mère et son petit frère depuis la mort de son père. Elle a le béguin pour Dina, sa voisine et meilleure amie qui lui préfère les abrutis finis du lycée. Pauvre Sydney commence comme une sitcom à l'américaine mais il n'en sera rien. Sydney n'est pas tout à fait une adolescente comme les autres. À la demande de la conseillère pédagogique de son lycée, elle se raconte dans son journal intime ; ses amours, ses premières expériences sexuelles, son entourage, ses frustrations, mais aussi son énigmatique pouvoir métapsychique qui lui en fait voir de toutes les couleurs.
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Finlande, 1989 : un homme séjourne sur une petite île isolée avec ses collègues. Un soir, sans raison apparente, il quitte le groupe, s'enfonce seul dans la nuit et disparaît. Aucune trace de lui ne sera jamais retrouvée. Sa fille n'a alors que dix ans et elle doit désormais grandir dans une famille fragilisée affectivement et financièrement. Alors que l'adolescence transforme son anatomie, la disparition, comme une vague souterraine, entame son travail de sape.
Le récit évoque, par époques successives, la métabolisation lente d'un événement traumatique particulier, celui du deuil impossible en l'absence de corps. Le dessin au crayon d'Hanneriina Moisseinen esquisse une nature finlandaise ambivalente, aussi généreuse qu'hostile. Des broderies se mêlent à la narration pour restituer le tourment et les souvenirs fuyants. L'expérience à laquelle nous invite Tango Volver est paradoxale. Pour l'autrice devenue adulte, les traces de son père se sont évanouies et il ne reste que la sensation du vide. Ce livre est à l'évidence une arme pour lutter contre l'oubli. Pour autant, c'est un récit généreux et touffu, un cheminement cathartique que Hanneriina Moisseinen nous livre en partage.