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Vide Cocagne
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Sauvage ou la sagesse des pierres est un livre où l'auteur interroge le rapport intime de l'humanité à la Nature. Thomas Gilbert y expérimente un trait charbonneux, dense et fiévreux. Cette exigence esthétique colle au récit : l'errance d'une jeune fille moderne perdue dans la nature et qui va s'y fondre. Sur le fond, le livre s'attaque avec intensité à la question de la place de l'Homme dans la nature, de ses origines et de son avenir ;
Non pas la nature de carte postale, jolie et fleurie mais une nature âpre, violente, certes magnifique mais capable de tuer l'inconscient qui s'y aventure. L'angle choisi par Thomas Gilbert pose bien une question écologique ; simplement il ne parle pas de la nature qui nous arrange, cette nature idéologique de publicitaire, mais de la nature réelle, celle qu'on ne maîtrise pas, celle qu'on ne comprend pas. C'est le sel de ce livre essentiel, déconstruire l'humain, déconstruire la nature, construire un autre récit de l'écologie : en y plaçant l'humain non plus au centre d'une nature maîtrisée mais en son sein comme l'infime et vulnérable partie qu'il est. Un récit onirique et fantastique mais ancré dans une réalité qu'on craint de regarder en face.
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Renata est une jeune fille mal dans sa peau. Depuis quelques temps, elle ressent d'étranges frissons qui se révèlent être une sorte de pouvoir : elle pressent les menaces.
Malgré ce don, elle n'a pas pu prévenir le vol de son ordinateur. Au hasard d'une soirée, elle retrouve les voleurs mais les deux compères ne lui rendent pas de suite son précieux bien : commence alors un jeu vicieux de chantage et de mise en confiance, une aventure entre marginaux qui, chacun à leur manière, cherchent leur place. Le livre d'Aniss El Hamouri est un long périple violent à travers la vie d'une jeune fille en souffrance : un récit âpre et poétique au service d'un trait nerveux et contemporain, qui ne cherche pas à séduire, mais à raconter la folle épopée glauque de Renata, triste et fragile chenille en transformation vers sa forme ultime de papillon de nuit. Le travail de l'auteur tourne autour de la métamorphose : comment réussir à changer malgré la violence du monde, de la maladie, comment éclore dans un milieu hostile et enfin se trouver ?
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Baskets à scratch, jean au bas retourné, un drap percé de trous pour les yeux... C'est Polly, l'enfant fantôme. Le petit spectre glisse dans les rues, vole sur son vieux skate, tente toutes les figures classiques sur les trottoirs : il enchaine ollie, flip et grind, se vautre sur le bitume, se relève et disparaît. Où file-t-il ce môme invisible et insaisissable ? À la rencontre d'un enfant tigre ? À la machine à boissons ? Que cherche-t-il dans son odyssée urbaine à roulettes ? Polly est un de ces gosses perdus, Peter Pan urbain, cousin de Marty McFly ou d'Eliott, l'ami d'E.T. l'extraterrestre. Guillaume Penchinat signe ici une jolie expérience graphique tout en bichromie chaude, bleu et jaune, en tendre hommage au gamin qu'il n'est plus, et surtout à l'amour du skate, le seul vrai moyen de locomotion de tous les enfants perdus. Bouleversant sans en avoir l'air.
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Mesdames et Messieurs et les petits enfants ! Bientôt ! Chez vous ! Dans votre belle cité ! "Les Villes d'un jour" de Rudy Spiessert, jongleur du dessin, acrobate de la couleur, clown blanc et Auguste à ses heures ! Le dessinateur de la série "Naguère les étoiles" (Delcourt) ou encore des "Chiens Pirates" (Ecole des Loisirs), celui qu'on ne présente plus, star des cirques Spirou et Fluide Glacial, revient pour un tour de piste sur les routes de son enfance.
Quand il avait la vie rêvée - et pourtant véridique - d'un enfant de la balle, sur les chemins de France en caravane, vivant parmi les orangs-outans, les magiciens et les acrobates. Découvrez le récit d'une vie disparue, nostalgique, d'un petit cirque ! Emouvant, poétique, drôle, on applaudit les artistes, le sourire aux lèvres et parfois avec une petite larme au coin de l'oeil. Chapiteau plié, costumes rangés, la caravane repart vers de nouveaux horizons...
Bientôt ! Chez votre libraire préféré !
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Plus vrai que nature ; dans les coulisses de la simulation en santé
Théo Calméjane
- Vide Cocagne
- 5 Février 2021
- 9782379360169
En 2017, Théo Calmejane auteur de BD ("Jeu décisif", Glénat) entame une résidence proposée par l'hôpital d'Angers dans un domaine peu connu et essentiel : la simulation médicale. Le voilà embarqué comme reporter auprès des internes pour observer les différentes techniques d'apprentissage de la médecine : du jeu de rôles au plus high tech des simulateurs de chirurgie, la PlayStation des futurs médecins.
Alors qu'il pensait être témoin d'une partie de Docteur Maboul, c'est un monde inconnu que Théo découvre, bien plus humain et complexe qu'une simple succession de gestes techniques : le stress des interventions, la relation parfois compliquée avec les patients, l'inquiétude du milieu médical face au devenir du système de santé... L'auteur en immersion confronte et questionne ces métiers vitaux à son propre travail : la BD n'est-elle pas dérisoire face à ces gens qui sauvent des vie ? Original, émouvant, impliqué, ce récit à la première personne vient en lointain complément du collectif "Hôpital Public" (Vide Cocagne, 2016) qui offrait déjà un aperçu du milieu hospitalier.
Plus vrai que nature ouvre une perspective sur les techniques de médecine actuelles et en devenir.
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Ali Aarras est belgo-marocain. En 2008, il est arrêté par la police espagnole : on le suspecte de trafic d'armes pour un réseau terroriste. Son procès aboutit à un non-lieu, faute de la moindre preuve. Contre l'avis de l'ONU, l'Espagne accepte malgré tout la demande d'extradition du Maroc : en 2010, Ali Aarrass est transféré de l'autre côté de la Méditerranée. C'est la descente aux enfers : après 12 jours de torture, on lui fait signer un document qui deviendront ses "aveux". Il est alors condamné à 15 ans de prison, la peine sera réduite à 12 ans en appel.
2018. Cela fait maintenant 10 ans que Ali Aarrass est sous les verrous, 10 ans qu'il subit des mauvais traitements, 10 ans que l'on se bat pour sa libération.
Ali Aarrass, c'est l'histoire de sa vie, des jeunes années jusqu'à l'horreur judiciaire.
À travers son témoignage mais aussi celui de sa soeur et de sa femme, on découvre la violence de ce qu'il vit - isolement, absence d'information, torture, mais aussi la persévérance et le courage de lutter et d'obtenir justice. Avec son trait noir et blanc faussement naïf, Manu Scordia s'empare avec brio de cette bataille judiciaire pour en faire un livre émouvant, combattif et militant.
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Hôpital public ; entretiens avec le personnel hospitalier
Collectif
- Vide Cocagne
- Soudain
- 12 Septembre 2016
- 9791090425767
En 2013, Vide Cocagne sortait Les Désobéisseurs du Service Public. Dans cet ouvrage collectif, se rencontraient des auteurs de bande dessinée et des salariés de différents services publics (EDF, ONF, éducation nationale, travailleurs sociaux...) en conflit avec leur hiérarchie. A travers leurs portraits, c'est une certaine idée des services publics qui apparaissait mais également un témoignage fort sur l'importance et les moyens à mettre en oeuvre pour le défendre.
Sur ce modèle (des auteurs rencontrant des salariés), il est question cette fois d'un sujet plus précis, l'hôpital, et plus généralement la santé aujourd'hui en France. Pour ce livre atypique, a été choisi comme « décor » le CHU de Nantes. Le but est de raconter des histoires autour du thème de l'hôpital. Ce livre est un recueil de reportages, chroniques contemporaines, rencontres dessinées. Lieu de passage obligé pour tous, l'hôpital ne se résume pas au triptyque malade/médecin/visiteur ; l'intérêt d'un thème comme celui-ci, c'est son énorme richesse humaine et son huis-clos spatial : un concentré d'humanité où s'y déroule une infinité de situations et d'histoires.
Ont participé au projet : Gwendoline Blosse et Brigitte (conseillère conjugale et militante du planning familial), Nicolas de la Casinière et Jean-Luc (médecin anesthésiste à la retraite), Thierry Bedouet et Sophie (infirmière en réanimation chirurgicale), Camille Burger et Jeannie (employée d'une entreprise extérieure de nettoyage) et Benjamin Adam et Emmanuel (infirmier aux urgences psychiatriques) mais aussi Fabien Grolleau et Thomas Gochi.
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Après le terrible crash, Nikki et ses amis sont sous le choc de la défaite. Qu'importe, ils reprennent des forces et repartent à l'aventure?! Il faut continuer à chercher le remède contre la maladie qui paralyse les habitants de Tisgo. à nouveau, ils affrontent des robots tueurs, déjouent les pièges, infiltrent les réseaux... et découvrent rapidement qu'un grand projet maléfique est en cours sur la planète Lorunis. Il va falloir rester unis et solidaires pour en arriver à bout. Mais Nikki se retrouve face à un terrible dilemme : choisira-t-elle une vie sans souffrance au sein des machines ou une vie de joies et de peines parmi les vivants organiques ? Deuxième et dernier volet de la saga intergalactique "Mekka Nikki" !
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Notre seul ami commun : Intégrale Tomes 1 à 3
Boris Mirroir
- Vide Cocagne
- Quixote
- 4 Juin 2021
- 9782379360183
Boris Mirroir travaille pour Fluide Glacial et pour la collection humour de son comparse James, Pataquès, avec qui il avait lancé le site d'humour en ligne, Mauvais Esprit. Mais ne nous voilons pas la face, "Notre seul ami commun" ne s'inscrit pas dans le registre de l'humour : le livre parle de mort, frontalement, terriblement, tristement ; des différents deuils subis par l'auteur, de ses périodes de dépression et d'angoisses.
Attention cependant, Boris Mirroir n'a pas qu'un trait élégant, reconnu depuis longtemps, il a également l'élégance du récit : "Notre seul ami commun" est un combat qu'il mène d'abord dans la case, aussi a-t'il convoqué toutes ses armes graphiques, tous ses compagnons dessinés, tout son univers si original, si fécond et si personnel. Finalement, si le récit est bouleversant, poignant, il est mené avec un second degré brillant, virtuose et ludique.
"Notre seul ami commun" est sorti en 2013, en trois volumes distincts dans la collection CFSL INK d'Ankama. Nous estimons qu'il sera mieux servi en un seul volume dans la nouvelle collection Quixote de Vide Cocagne : ce récit est un grand hommage à la bande dessinée, comme arme de résilience et de combat. Une arme de vie.
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Le temps ou on enfilait des perles
Eric Colocho
- Vide Cocagne
- Soudain
- 19 Septembre 2018
- 9791090425989
Cédric, jeune étudiant en art, tombe sous le charme d'une jeune fille qui l'entraîne dans une association de défense de la culture et l'art indiens. Il ne la reverra jamais. Mais il va se passionner pour ce peuple, pour les gens qui les soutiennent en France. Son travail et sa vie vont en être grandement influencés.
Le temps où on enfilait des perles est un titre à double sens, il évoque évidemment ce temps perdu, idéal, de l'Amérique indigène d'avant l'arrivée des Blancs; mais aussi plus ironique, ce temps de la jeunesse paumée de Cédric, où l'on se croit indien, où l'on glandouille, où l'on se cherche dans la nostalgie d'un autre univers. Éric Colocho livre ici un récit d'aventures marginales, un « road-comics » plein de personnages perdus, minables mais attachants comme on les aime. Il sert son histoire d'un trait en noir et blanc très original, contrasté et hachuré, aux proportions étonnantes. On sent l'attachement et l'amour de l'auteur pour ses personnages et pour ces peuples lointains, son regard est à la fois tendre et lucide, jamais cynique. Son histoire fait un pas de côté du monde moderne et montre ces gens un peu perdus, dont l'idéal se situe quelque part à l'ouest, dans un temps perdu où l'on enfilait des perles.
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Dans une luxuriante forêt hors du temps vivent des créatures étranges : un magicien poilu, un petit fantôme gourmand et un renard cueilleur de champignon.
Cet univers plein d'humour et de loufoquerie n'est pas dérangé par une quelconque humanité puisque celle-ci a disparu. Mais un jour les bestioles découvrent sous terre un laboratoire secret où hiberne une jeune humaine, Feya. Son réveil malencontreux va provoquer l'apparition d'autres endormis, secte magique et robots géants, ordinateur malveillant et espion au masque de lion, qui souhaitent tous mettre la main sur la dernière (?) survivante de notre race éteinte.
Une grande aventure commence !
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L'espacée
Thomas Gosselin, Yoon-sun Park
- Vide Cocagne
- Alimentation Generale
- 19 Octobre 2018
- 9791090425972
Dans une base spatiale nichée dans les montagnes, le décollage d'une fusée s'organise. Un des membres de l'équipage est mystérieusement porté absent, on fait donc appel à Carmen Chow, son ingénue remplaçante. Elle subit une longue visite des installations et rencontre ses collègues spationautes. Le départ intergalactique s'annonce problématique, tout promet difficultés et aventures... Ce récit est un régal d'humour, de bons mots, parfois cruel, parfois bon enfant, toujours burlesque, poétique et drôle.
L'écriture très personnelle de Thomas Gosselin se marie admirablement bien avec le fin dessin aquarellé de Yoon-sun Park. C'est une longue promenade, une conversation loufoque, sans doute influencée par ces bandes dessinées de vulgarisation scientifique dont on se moque ici avec bienveillance.
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« Comment se faire oublier quand on est victime d'une rumeur qui prend de l'ampleur ? Priscilla a changé de lycée. Elle va passer le reste de l'année à l'internat. Entre filles. C'est pour elle l'occasion de tout recommencer.
Et cette fois, plus question d'être la victime. Quitte à en trouver une autre. » L'actualité est riche de ces faits divers: harcèlement sur les réseaux sociaux, collégiens ou lycéens jetés en pâture virtuelle, photos intimes volées et partagées sans consentement - de la pure violence numérique.
Mais qu'en est-il pour ces jeunes filles qui grandissent, deviennent adultes, et découvrent une sexualité bien plus complexe que ce que l'on en dit ? Bruits de couloir nous immisce dans le quotidien de quatre lycéennes, explore leurs relations, et interroge sur ce qui se joue dans le harcèlement, sur les conséquences psychologiques qu'il peut avoir.
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« Peste », c'est le nom de la petite maison de couture dans laquelle travaille notre héroïne Apolline, chasseuse émérite et redoutable. Dans le royaume de Bordevalain, petite cité-état entourée d'une incommensurable forêt peuplée d'une faune aussi abondante que dangereuse, la population vit d'une activité riche et singulière : la mode ! Depuis des générations, elle a su tirer parti de la profusion animale alentour et, à grand renfort de créativité et d'audace, a placé le style vestimentaire au sommet des critères sociaux.
Par le passé, la recherche obsessionnelle de nouveaux styles poussa parfois les créateurs textiles à l'excès ce qui contraint le couple royal à promulguer une loi cruciale : « N'a le droit d'être chassé que l'individu animal ayant témoigné une quelconque agressivité physique envers l'être humain ». C'est donc dans ce contexte qu'Apolline va se retrouver mêlée à une sombre histoire de braconnage, de complot régicide et d'une mystérieuse légende millénaire...
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Oklahoma Boy est une fresque historique ambitieuse, noire, violente, onirique, dérangeante mais passionnante et impressionnante, sublimée par le graphisme et les couleurs de Thomas Gilbert.
Ce livre raconte l'enfance et la vie d'Oklahoma Boy, un américain élevé par un père fanatique, enrôlé comme tueur impitoyable pendant la grande guerre pour finir clochard à New-York dans l'entre-deux guerres. Plus que le portrait d'un homme détruit par la religion, l'honneur, la patrie, toutes ces valeurs vantées et chantées par l'Amérique triomphante, c'est un portrait impitoyable du tournant du siècle que l'auteur dépeint :
Comment notre monde, dominé par l'Amérique, glisse du barbare, rudimentaire et sauvage XIXème siècle au monde moderne, pervers, complexe mais tout aussi barbare du XXème.
Et ce tournant c'est l'immonde boucherie de la Grande Guerre qui l'opérera, non pas comme un habile chirurgien mais comme un boucher sanguinaire. Oklahoma boy n'est dans cette histoire qu'un témoin, un fil rouge, un enfant perdu, puis un homme comme un autre piégé dans cette tourmente. Aveuglé par les propos d'un père qui voyait en lui un messie, OB croit pouvoir maîtriser son destin comme le dieu antique qu'il croit être, il n'en sera rien, il n'est qu'une victime brisée par le monde.
Ce livre est l'intégrale d'une trilogie dont les 2 premiers volets sont sortis aux éditions Manolosanctis.
Le troisième volet, le plus important, 96 pages, était resté inédit jusqu'à ce jour.
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A la fin du premier tome (paru en mars 2018), nous avions laissé Feya avec un bien lourd secret : elle n'était qu'un être de synthèse parmi d'autres, construits par l'étrange Doc Bot, dernier véritable humain sur Terre. Marc Lataste poursuit son aventure pleine de fantaisie, de bagarres incroyables, entre magie, nature et technologie ! Cette fois-ci, nous ferons la rencontre d'Aban, le frère de Feya, d'un étrange et terrible robot et de bien d'autres visiteurs extra-terrestres...
La série est avant tout à destination des enfants, conseillée à partir de 8 ans (même si tous s'y retrouvent !). À travers une aventure fun et revigorante, véritable hommage aux mangas de sa jeunesse, l'auteur continue de brasser des thèmes aussi riches que le métissage, les questions d'environnement, l'opposition Nature versus Technologie, mais aussi des thèmes plus humains comme l'amitié et la fraternité. Sans que jamais ces interrogations prennent le dessus sur l'aventure avec un grand A.
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Quelque part, dans un paysage de forêt et de montagnes, se tient une usine rouge, déversant jour et nuit ces volutes noires. Le narrateur, un double de Bastien Bertine, décide de s'y engager pour comprendre ce qui s'y joue : comprendre ce que vivent ses amis qui y travaillent, ses proches, les habitants de toute une ville. Il découvrira l'horreur quotidienne des bruits permanents, des odeurs de poissons morts qui imprègnent malgré la douche, des démangeaisons et de la crasse ; mais aussi les accidents mortels qui "arrivent" et contre lesquels "on ne peut rien" .
Il rencontrera des ouvriers qui voient sa présence de "bleusaille" ou comme un vent de fraîcheur ou comme une intrusion méprisante. Car le narrateur dessine, l'usine, ses ouvriers : lui, il le sait en arrivant, n'est qu'un témoin de passage ; mais combien d'autres y sont pour la vie ?
Bastien Bertine par son dessin et ses couleurs apporte une poésie, une touche de décalage à l'observation fictionnelle de ce monde absurde et sans pitié.
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Il y a d'abord le récit biblique : Judith s'offre au terrible guerrier Holopherne dans une nuit d'ivresse et d'amour, avec pour but secret de le décapiter avant la levée du jour et ainsi sauver son village. Et puis il y a ce qu'Alexandre De Moté fait de cette histoire vieille comme le monde, retranscrite aujourd'hui en une fable drôle et absurde, une terrible histoire d'amour, de beauté, d'art, de folie et d'humour... où tout tourne autour d'une obsession : il faut décapiter Holopherne ! Après Je n'ai jamais dit je t'aime paru en 2017, nous continuons ainsi notre chemin avec Alexandre De Moté, vrai romantique de la BD doublé d'un absurde belge.
L'auteur explore une voie très personnelle dans la bande dessinée contemporaine : cette fois, c'est une vraie fiction dramatique qu'il nous propose, une recette subtile dont les ingrédients sont chipés chez Shakespeare, Le Caravage, Magritte ou encore les Monty Python.
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Antonio est un chasseur, un ramasseur de champignons. Un jour, il prend prétexte d'un devoir d'école pour raconter son enfance à son petit-neveu (qu'on imagine être Alain Munoz, l'auteur lui-même). Il se souvient de la guerre d'Espagne, du terrible Général Franco, des bombes et des raids aériens, de la peur et surtout de l'exil. C'est l'époque de l'exode forcé de milliers d'Espagnols qui fuient le fascisme vers la France, mais qui - comme toute cette génération - n'a jamais pu considérer ce pays autrement que comme une « cachette », les Pyrénées comme une sorte de « talus derrière lesquels on se blottit pour que le grand méchant loup ne nous trouve pas ». Servi par un trait expressionniste puissant mais minimaliste, ce récit personnel nous touche par sa pudeur, celle d'un homme qui s'est toujours senti « d'ailleurs ».
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Féministes ; récits militants sur la cause des femmes
Collectif
- Vide Cocagne
- Soudain
- 23 Janvier 2018
- 9791090425934
Dans une logique éditoriale entammée il y a quelques année avec nos recueils de témoignages Les Désobéisseurs (2013), puis Hôpital Public (2016), nous avons voulu proposer une réflexion autour de la réflexion féministe, particulièrement d'actualité aujourd'hui où l'égalité homme/femme, toujours pas acquise, est particulièrement attaquée.
Nous avons choisi pour se faire de mettre en BD un certain nombre de témoignages, parlant des femmes aujourd'hui. Nous avons donc proposer à Marie Gloris Bardiaux Vaïente, autrice et membre du « Collectif des Créatrices de BD contre le sexisme », d'en devenir rédactrice en chef. Elle a réuni autour d'elle une équipe d'autrices avec le souci d'aborder des sujets variés, graves, inconnus, autour de leurs vies de femme, d'autrices BD ou de questions plus larges autour de la condition féminine : harcèlement de rue, clichés sexistes, intersectionnalité, langage inclusif, transsexualité, prostitution...
Comme pour nos autres recueils, ce livre ne se veut pas exhaustif mais ouvert, il a pour objectif de faire débat, d'ouvrir les yeux, de poser des questions, avec l'espoir d'être une pierre de plus à la lutte pour l'égalité homme/femme.
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Un vieil homme rentre dans son village familial, retrouve ses pa-rents, ses amis d'enfance. Dans le ciel, un état major foutraque, dans un vaisseau spatial étrange, avec des soldats farfelus, surveille...
Madumo est un livre drôle et profond, une réflexion tendre et cruelle sur le temps qui passe, sur les illusions perdues, sur les sacrifices d'une vie, et les amours re-grettés. Il interroge l'expression « faire table rase du passé » : Peut-on vivre dans ses souvenirs ? Doit-on s'en débarrasser pour grandir, pour devenir « adulte » ?
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Une Vie d'amour montre un couple plein de désir l'un pour l'autre et s'adonnant aux plaisirs charnels, dans un acte sexuel unique mais qui s'étale sur une vie entière, depuis leur jeunesse jusque dans leur vieillissement.
L'acte nous est montré sans fausse pudeur ni détour, sans « porno-graphie » non plus. L'émotion naît de l'humanité de ce couple, de l'amour qu'il partage et du désir, aussi bien éternel que fugace, qui les anime. À travers l'évanescence d'un ébat plein d'ardeur et de joie, Nicoby nous montre ainsi la vanité, la tristesse et le caractère éphé-mère d'une vie humaine.
Une Vie d'amour est un livre poétique, genre trop rare en bande dessinée : un récit court et expérimental, émouvant et dérangeant, une expérience graphique et narrative.
Une histoire extrêmement concrète, ancrée dans la pure réalité, qui grâce à sa mise en scène, à son traitement de la couleur, et son propos, tend vers une abstraction poétique et métaphysique.